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Kant : nature humaine et morale

Publié le 08/05/2005

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On pose la question de savoir si l'homme est par nature moralement bon ou mauvais. Il n'est ni l'un ni l'autre, car l'homme par nature n'est pas du tout un être moral ; il ne devient un être moral que lorsque sa raison s'élève jusqu'aux concepts du devoir et de la loi. On peut cependant dire qu'il contient en lui-même à l'origine des impulsions menant à tous les vices, car il possède des penchants et des instincts qui le poussent d'un côté, bien que la raison le pousse du côté opposé. Il ne peut donc devenir moralement bon que par la vertu, c'est-à-dire en exerçant une contrainte sur lui-même, bien qu'il puisse être innocent s'il est sans passion. La plupart des vices naissent de ce que l'état de culture fait violence à la nature et cependant notre destination en tant qu'homme est de sortir du pur état de nature où nous ne sommes que des animaux. KANT

Kant pose ici la question de l'origine de la morale en l'homme: La conscience morale est-elle innée ou acquise ? L'homme naît-il avec la connaissance spontanée du bien ou du mal ou doit-il l'acquérir par la culture ?

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« Il y a donc conflit en l'homme, conflit inhérent à la nature humaine : l'animal ne connaît pas ce conflit. c.

«L'état de culture fait violence à la nature.

»Kant, dans ce texte, insiste sur la double nature de l'homme (comme nous l'avons expliqué en b.), ets'inspire de Rousseau qui, dans le Contrat social, livre I, chap.

8, écrit : « Le passage de l'état de nature àl'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable en substituant dans sa conduite, la justiceà l'instinct et en donnant à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant.

»Si la vie en société développe davantage les vices, l'état de culture peut seul transformer les hommes enêtres moraux.

Le passage de l'état de nature à l'état de culture est un progrès qui permet d'instaurer lerègne de la raison. d.

« Innocent ».Dans ce contexte, «innocent» signifie l'enfant ou l'homme à l'état de nature, c'est-à-dire celui qui n'a pasencore mis en oeuvre les ressources, les possibilités de sa raison qui lui permet de s'élever aux « conceptsde devoir et de la loi », et qui ignore la moralité en lui. QUESTION 3 Les deux verbes « contrarier » et « suivre » soulignent, pour le premier, l'action et, pour le second, lapassivité.

Contrarier, c'est s'opposer, gêner, résister à quelque chose ou à quelqu'un.

Suivre, c'estaccompagner, se conformer, évoluer dans la même direction.Être moral, serait-ce de s'opposer à tout ce qui en nous relève de la nature ou au contraire se conformer àla nature en chacun de nous ? Ce qui relève de la nature humaine : la raison et la passion.

Mais ce quidistingue l'homme de l'animal est cette capacité de se perfectionner.

La raison permet l'accès à la moralité.La position kantienne est originale : contrairement à Rousseau, il ne pense pas que l'homme soitoriginellement bon et pacifique, mais il ne pense pas non plus comme Hobbes qu'il soit un loup pour les autreshommes.Kant admet ces deux concepts car la nature n'est ni bonne ni mauvaise, elle est amorale.

L'homme possède« des impulsions à tous les vices », mais aussi la raison qui peut s'élever jusqu'au devoir.Ce ne sont pas les penchants naturels qui sont dangereux et mauvais, mais leur non-contrôle par une raisonéduquée.

L'homme ne peut réaliser toutes ses dispositions naturelles qu'en vivant en société – état deculture – et en développant la vertu, cet acte par lequel un être humain montre la force de sa volonté«dans l'accomplissement de son devoir » (Métaphysique des moeurs).Si « la passion est une maladie de l'âme », pour Kant, c'est parce qu'elle aliène la raison et porte atteinte àla liberté.

La nature de l'homme est de s'élever non de régresser.

L'état de culture est un progrès – malgré «davantage de vices » – vers l'autonomie.

La question posée par le sujet est donc paradoxale :– si je contrarie ma nature, je ne peux pas progresser puisque le propre de la nature humaine est d'êtreperfectible ;– si je suis ma nature, je risque de ne satisfaire que mes désirs, mes penchants, mes instincts, ce qui est lepropre de l'homme « innocent » – à l'état de nature –, mais contraire à la perfectibilité.L'homme, pour devenir un être moral, doit donc « exercer une contrainte sur lui-même », sur sa nature, eten même temps suivre sa nature qui lui permet de s'améliorer.L'éducation est identifiée alors à la socialisation.

C'est pourquoi le verbe suivre, contrairement à la définitiondonnée au début, n'est pas synonyme de passivité.

Suivre, c'est alors chercher ce qu'est sa naturehumaine, sa propre nature.

Cette quête de soi nous fait découvrir l'action morale véritable : faire son devoirpar pur devoir, respecter l'humanité en moi-même et en autrui.La morale exige donc la construction d'une contrainte de soi par soi et la production d'une loi à laquelle jevais obéir.

Elle implique la liberté, attestée justement par l'existence de lois dérivées de la raison pratique :ce pouvoir de légiférer est un pouvoir de porter des jugements de valeur. KANT (Emmanuel). Né et mort à Königsberg (1724-1804).

Fils d'un sellier d'origine écossaise, il fit ses études à l'Université de Königsberg, et s'intéressa davantage à la physique et à la philosophie qu'à la théologie.

En 1755, ilest privat-dozent de l'Université de sa ville natale, puis il est nommé professeur extraordinaire de mathématiques etde philosophie.

En 1770, il devient titulaire de la chaire de logique et de métaphysique.

Il vécut dans une demi-retraite pendant onze ans ; puis, commença la publication de ses grands livres, les trois Critiques.

La Révolutionfrançaise l'enthousiasma, et l'on raconte qu'il ne se détournait de sa promenade, minutieusement réglée, que pouren aller apprendre les nouvelles.

Il fut, en 1793, réprimandé par Frédéric-Guillaume II pour deux ouvrages sur lapolitique et la religion.

A la mort du Roi, il reprit sa plume et dévoila l'affaire.

Kant mourut le 12 février 1804, après. »

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