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La certitude peut elle-être un critère de vérité ?

Publié le 21/09/2005

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* Méditer la position de Spinoza. Selon lui tout dérive avec nécessité de la nature divine, tout est déterminé. L'apparence de hasard et de liberté est le fruit de notre ignorance : si nous savions, nous verrions que tout est nécessaire. Il ne saurait donc être question de commencer par le doute; il ne saurait même être question qu'on cherche un critère de la vérité - l'évidence - car cela deviendrait un cercle vicieux (recherche d'un critère du critère). Cf. les textes suivants de Spinoza : « Comme la lumière se manifeste elle-même, et les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son critérium, et elle est aussi celui de l'erreur : ut lux seipsam manifestât, et tenebras, sic verum index sui et falsi. Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a une idée vraie, et il ne peut douter de la vérité de la chose qu'elle représente. » « ...La volonté et l'entendement sont une seule et même chose. Je nie que nous ayons le libre pouvoir de suspendre notre jugement.

• De quoi peut-on parler lorsqu'on parle de « certitude «? Cf. article certitude du Vocabulaire technique et critique de la philosophie de Lalande.  A. « État de l'esprit à l'égard d'un jugement qu'il tient pour vrai sans aucun mélange de doute. « Cet état peut concerner soit un jugement tenu pour évident par lui-même, soit un jugement démontré ou jugé tel. La certitude est appelée dans le premier cas immédiate ou intuitive; dans le second cas, médiate ou discursive.  B. « État de l'esprit qui adhère à une assertion vraie, en reconnaissant avec évidence qu'elle est telle. « Lalande rapporte que Brochard (ainsi que Lachelier, Brunschvicg) disait que « L'adhésion de l'âme ne mérite le nom de certitude que si la chose pensée est vraie. Par là elle diffère de la croyance. «    • Si la certitude n'est qu'une espèce (psychologique) de la croyance « sans aucun mélange de doute « comment pourrait-elle être « un critère de vérité « ?    • Si la certitude, au sens propre du terme, ne peut être appliquée qu'à des assertions connues pour vraies, en quoi la certitude pourrait-elle être « critère « de vérité ?    • Méditer sur quelle(s) appréhension(s) de « la vérité « (et de « la croyance «) peut être fondée une telle question.    • Méditer la position de Spinoza.  Selon lui tout dérive avec nécessité de la nature divine, tout est déterminé. L'apparence de hasard et de liberté est le fruit de notre ignorance : si nous savions, nous verrions que tout est nécessaire. Il ne saurait donc être question de commencer par le doute; il ne saurait même être question qu'on cherche un critère de la vérité — l'évidence — car cela deviendrait un cercle vicieux (recherche d'un critère du critère).  Cf. les textes suivants de Spinoza : « Comme la lumière se manifeste elle-même, et les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son critérium, et elle est aussi celui de l'erreur : ut lux seipsam manifestât, et tenebras, sic verum index sui et falsi.  Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a une idée vraie, et il ne peut douter de la vérité de la chose qu'elle représente. «  « ...La volonté et l'entendement sont une seule et même chose. Je nie que nous ayons le libre pouvoir de suspendre notre jugement.  Le doute ne résulte pas de l'opposition de l'entendement et de la volonté, mais de l'opposition de deux idées. Quand nous disons qu'une personne suspend son jugement, nous ne disons rien autre chose sinon qu'elle ne perçoit pas d'une façon adéquate l'objet de son intuition. La suspension du jugement, c'est donc réellement un acte de perception, et non de libre volonté. «

« assurée que toutes les plus extravagantes suppositions étaient incapables de l'ébranler, je jugeais que jepouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie.

Après cela je considérai engénéral ce qui est requis à une proposition pour être vraie et certaine, car puisque je venais d'en trouver uneque je savais être telle, je pensais que je devais aussi savoir en quoi consiste cette certitude.

Et ayantremarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : je pense donc je suis, qui m'assure que je dis la vérité sinon que jevois très clairement que pour penser il faut être : je jugeais que je pouvais prendre pour règle générale queles choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies.

»C'est donc dans l'intuition de l'évidence des idées claires et distinctes que Descartes situe le critère du vrai ;une perception claire de l'entendement étant « celle qui est présente et manifeste à un esprit attentif » et «distincte, celle qui est tellement précise et différente de toutes les autres, qu'elle ne comprend en soi que cequi paraît manifestement à celui qui la considère comme il faut.

» (« Principes », I, 45). La certitude dérive d'un rapport juste entre l'esprit et la chose conçueUne idée ne serait donc pas qualifiée de « vraie » ou « fausse » en elle-même par ses caractéristiquesintrinsèques, mais seulement par sa conformité ou non à la réalité.

Les scolastiques disaient : « La vérité c'estla conformité de notre pensée aux choses » (« adeaquatio rerum et intellectus »).

L'idée vraie est celle quiest fidèle à la réalité.

De là résulte la certitude: ce que je pense ne peut pas être pensé autrement.

Si jecomprends les lois de la perspective, je ne croirai plus en la réalité de ce que je vois: la lune, qui me sembleavoir la taille d'un ballon, le bâton plongé dans l'eau, qui m'apparaît courbe. La certitude est l'absence de doute.

Une méthode peut m'aider àatteindre le vraiL'essentiel pour atteindre la certitude d'avoir raison réside dans laméthode.

« Méthode » est un mot qui vient du grec et qui signifie àl'origine « chemin » : c'est la voie qu'on emprunte pour mener sapensée, pour ne pas s'égarer.

Si tous les hommes ont une raison égale,savent également marcher, il semble clair à Descartes que certainss'égarent, se perdent, dissipent leurs forces.

Il y a une sorted'obsession cartésienne à ne pas se perdre.

Pour un savant ou unphilosophe qui, comme lui, sort des sentiers battus et balisés de latradition, rien ne saurait être plus important que de ne pas s'égarerdans les terres inconnues à découvrir.Aussi trouve-t-on chez Descartes une magnifique définition de laméthode :« Par méthode, j'entends des règles certaines et faciles, grâceauxquelles tous ceux qui les observent exactement ne supposerontjamais vrai ce qui est faux, et parviendront sans se fatiguer en effortsinutiles, mais en accroissant progressivement leur science, à laconnaissance vraie de tout ce qu'ils peuvent atteindre.

»« Règles pour la direction de l'esprit » (IV). La méthode garantit donc : ï?± La certitude (l'élimination de l'erreur) ;ï?± La facilité et l'économie d'efforts ;ï?± La fécondité et l'augmentation progressive des connaissances ;ï?± La sagesse, en ce sens que l'homme qui s'y soumet atteindra la connaissance de tout ce qu'on peuthumainement savoir. Resterait à dire pourquoi Descartes ressent le besoin de créer une méthode, applicable à tous les objets deconnaissance, après vingt-trois siècle de science et de philosophie.

La première partie du « Discours » enfournit l'explication, qui se présente comme une biographie intellectuelle.

Descartes y expose ce qui l'a pousséà sortir des sentiers battus, c'est une véritable crise de l'éducation qui est le signe d'une crise de civilisation.Bon élève dans un excellent collège, Descartes découvre avec consternation que tout ce qu'on lui propose,quelles que soient son utilité et sa richesse, n'est bâti « que sur du sable et de la boue ».

Le doute s'immiscedans son esprit : alors qu'il a été éduqué par les meilleurs maîtres, sa recherche d'une certitude échoue.

Ilcherchait, et l'éducation lui promettait « la connaissance claire et assurée de tout ce qui est utile à la vie »,mais il se trouve « embarrassé de tant de doutes et d'erreurs, qu'il me semblait n'avoir fait aucun profit, entâchant de m'instruire, sinon que j'avais découvert de plus en plus mon ignorance ».L'échec de la tradition pousse donc Descartes à trouver par lui-même et une connaissance vraie, et laméthode qui y conduit.

Ce faisant, Descartes réduit à néant les autorités traditionnelles, ce système depensée qu'on nomme la scolastique et qui est l'héritage d'Aristote repensé par le christianisme.

Lecartésianisme récuse donc une autorité fondée sur le respect de la tradition, pour y substituer les droits de laraison.

En ce sens, Descartes est le père fondateur de la pensée moderne.. »

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