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La coexistence des libertés

Publié le 05/01/2020

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vers de la loi, décide du permis et du défendu. Dès lors, le droit n'existe que par rapport à la loi : est permis ce que la loi ne défend pas. Le droit et la loi sont ici exclusifs l'un de l'autre (texte 5). Et s'il subsiste, ici ou là, quelque droit pour les particuliers, la liberté ne peut, en aucun cas, être revendiquée. Elle est simplement octroyée, et, de fait, singulièrement réduite. Refusant une telle solution, Rousseau reprend les termes du problème : comment obéir à la loi, sans renoncer pour autant à la liberté ?  Ce n'est possible que si les hommes obéissent aux lois qu'ils se sont eux-mêmes données, car « l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté ». Loin de s'opposer, liberté et loi sont alors synonymes.

L'indépendance absolue, on l'a vu, condamnerait l'homme à la solitude. Or l'homme est, par nature, un être social. L'état de nature, c'est-à-dire, selon Rousseau, un état où les hommes vivraient isolés les uns des autres, n'a jamais existé. La liberté « sauvage » est un mythe ou une mystification. Elle est un mythe au sens propre, pour Rousseau, c'est-à-dire un récit, hors du temps historique, destiné à éclairer l'origine de l'inégalité parmi les hommes. Elle est une mystification, lorsqu'elle est revendiquée par celui qui en jouit au détriment des autres. La liberté « sauvage », au sein de la société, n'est en fait que la loi - et non pas le droit - du plus fort. Une telle liberté, parfois revendiquée par les tenants d'un libéralisme radical, supposerait que les relations entre les hommes se règlent d'elles-mêmes. Mais l'« insociable sociabilité » des hommes, selon l’expression de Kant, parce qu'elle conduit au heurt des libertés, pose en fait le problème de leur coexistence et de leur limitation réciproque.

 

Le droit: et la loi

 

« Les hommes sont égaux en droits ». Cette formule ne signifie pas que tous aient les mêmes capacités, les mêmes forces, ou la même intelligence. Elle signifie seulement que, quelles que soient leurs différences, tous ont le même droit d'agir de leur propre chef. Dès lors au nom de quoi devraient-ils y renoncer? Quel pouvoir peut légitimement les y contraindre ? Telle est la question à laquelle les théoriciens de l'école du droit naturel ont tenté de répondre. Pour Hobbes, par exemple, parce que l'état de nature est un état de guerre et parce que la raison le leur commande, les hommes sont conduits à renoncer à leur liberté naturelle et à se placer sous l'autorité d'un pouvoir commun. C'est ce pouvoir qui, au tra-

« vers de la loi, décide du permis et du défendu.

Dès lors, le droit n'existe que par rapport à la loi: est permis ce que la loi ne défend pas.

Le droit et la loi sont ici exclusifs l'un de l'autre (texte 5).

Et s'il subsiste, ici ou là, quelque droit pour les par­ ticuliers, la liberté ne peut, en aucun cas, être revendiquée.

Elle est simplement octroyée, et, de fait, singulièrement réduite.

Refusant une telle solution.

Rousseau reprend les termes du problème : comment obéir à la loi, sans renoncer pour autant à la liberté? (texte 6).

Ce n'est possible que si les hommes obéissent aux lois qu'ils se' sont eux-mêmes données, car « l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté>> (texte 7).

Loin de s'opposer, liberté et loi sont alors synonymes.

Liberté polï'tique ..

libertés individuelles La liberté par la loi est la liberté politique.

C'est celle du citoyen, qui participe aux affaires publiques.

Mais l'homme existe aussi comme individu, et revendique légitimement le droit à une existence privée.

C'est cette revendication qui, selon Benjamin Constant.

caractérise l'homme moderne.

La liberté, chez les Anciens.

n'a pas la même signification que la liberté chez les Modernes (texte 8).

Dans !'Antiquité, l'homme se définit avant tout comme citoyen et place la liberté essentiellement dans sa participation aux affaires de la Cité.

A l'époque moderne, l'homme se définit d'abord comme individu et place la liberté essentiellement dans son existence privée et dans le choix qu'il fait des moyens propres à atteindre au bonheur.

La question se pose alors des limites de l'action du pou­ voir politique.

Jusqu'où peut-elle s'étendre sans risquer d'entraver les libertés individuelles? Inversement, jusqu'à quel point peuvent s'exercer les libertés des uns sans que soient compromises celles des autres? Nous sommes en effet dépendants et solidaires les uns des autres.

Cela est vrai, au premier chef, du domaine économique, qui est, par défi­ nition, celui des échanges.

Mais c'est vrai aussi du domaine social : tel prétend agir sans nuire à ses voisins qui les oblige pourtant à supporter les conséquences de son comporte­ ment (texte 9).

Faut-il alors régler les libertés jusque dans leur détail, au risque de les réduire, ou faut-il laisser à cha-. »

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