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La conscience de soi suppose-t-elle autrui ?

Publié le 17/01/2022

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A première vue, être conscience de soi, c'est éprouver un certain sentiment de son existence: je sais que je suis et je peux chercher à savoir ce que et ce qui je suis. Dès lors, la question de savoir si la conscience de soi suppose autrui ne semble pas se poser, puisque autrui paraît absence de ce mouvement de la conscience vers elle-même.
 Toutefois, autrui, comme moi, est d'être conscient de soi. Je suis conscient qu'il est une conscience de soi, et que cette conscience de soi, en retour, peut aussi me penser.
 Le problème posé par le sujet est celui de savoir quel est le rôle qu'autrui joue dans la formation et la vie de la conscience de soi.
 C'est pourquoi il est légitime de se demander si les consciences de soi sont aussi séparées qu'il semblait d'abord, et même si la conscience de  soi ne suppose pas celle de l'autre pour être ce qu'elle est. Comment faire face à l'écueil du solipsisme et surmonter la solitude radicale de la conscience ? Peut-on penser la conscience de soi sans la médiation d'autrui ?

Quand on demande si la conscience de soi suppose autrui, il s'agit bien évidemment d'analyser le rôle (éventuel) d'autrui tant dans la formation de la conscience de soi, que dans le mouvement, la vie de cette conscience constituée.

« Introduction & Problématique. A première vue, être conscience de soi, c'est éprouver un certain sentiment de son existence: je sais que je suis etje peux chercher à savoir ce que et ce qui je suis.

Dès lors, la question de savoir si la conscience de soi supposeautrui ne semble pas se poser, puisque autrui paraît absence de ce mouvement de la conscience vers elle-même.Toutefois, autrui, comme moi, est d'être conscient de soi.

Je suis conscient qu'il est une conscience de soi, et quecette conscience de soi, en retour, peut aussi me penser.Le problème posé par le sujet est celui de savoir quel est le rôle qu'autrui joue dans la formation et la vie de laconscience de soi.C'est pourquoi il est légitime de se demander si les consciences de soi sont aussi séparées qu'il semblait d'abord, etmême si la conscience de soi ne suppose pas celle de l'autre pour être ce qu'elle est.

Comment faire face à l'écueildu solipsisme et surmonter la solitude radicale de la conscience ? Peut-on penser la conscience de soi sans lamédiation d'autrui ? Les apories d'une conscience solitaire Le moi comme horizon indépassable de toute conscience Dire «moi, je », c'est affirmer, sur le plan des mots de tous les jours, que l'on est conscient de soi comme êtreséparé des autres.

Je suis, et je crois pouvoir me poser comme un «moi» que «toi» tu n'es pas.

Je sais que je suiset que je ne suis pas comme «toi» ou comme «eux », comme cet autre ou comme les autres.On pourrait dire alors que la conscience de soi met en avant qu'elle ne doit rien à personne.

Plus précisément, ellene pose pas la question de savoir comment elle parvient à dire ce qu'elle dit ; mais tout se passe comme si ellerépondait à cette question par l'affirmation de son indépendance (réelle ou illusoire).

Hegel écrit: «D'abord, laconscience de soi est être-pour-soi simple, égal à soi-même, en excluant de soi tout ce qui est autre: son essenceet son objet absolu lui et Moi» (Phénoménologie de l'Esprit, I,158). « Mais qu'est-ce donc que je suis?» (Descartes) Dans une perspective rationnelle, on peut donc montrer également comment la conscience de soi se saisit dans untravail qui exclut, dans un premier temps au moins, de soi tout ce qui est autre.

Cette conscience de soi, dégagéepar la réflexion, se distingue de la conscience spontanée, il faut davantage préciser en quoi.

Ainsi, Descartessouligne qu'avant la découverte du cogito, «lorsque je m'appliquais à la considération de mon être, je me considéraispremièrement comme ayant un visage, des mains, des bras, et toute cette machine composée d'os et de chair, tellequ'elle paraît en un cadavre, laquelle je désignais par le nom de corps» (Méditations, II).

Cette première dimensionde la conscience spontanée de soi-même comme corps, corps qui est mien, que je peux sentir, paraît plus claire quela conscience spontanée de l'âme, à laquelle je rapporte mes actions et que j'imagine, poursuit Descartes, comme «quelque chose extrêmement rare et subtil » (ibid.).Celui qui se contente de ces deux formes de conscience de soi n'a pas encore.

entrepris de dépasser l'opinion quedonne l'expérience générale de la vie et de ses incertitudes.

Doivent-elles quelque chose à autrui ? La question n'estpas posée ici et ne mérite guère de l'être, dans la mesure où le philosophe ne veut préjuger de rien.

II souligneseulement ce que ces approches spontanées ont d'imprécis et d'insuffisant pour qui désire découvrir la vérité. Ce qu'est vraiment la conscience de soi C'est précisément en travaillant méthodiquement à se débarrasser de toutes les idées reçues pour parvenir à unevérité enfin indubitable, que Descartes découvre la nature de la conscience.

En effet, la méthode philosophique,pour ce faire, consiste en un doute volontaire, systématique et radical.

Ce doute porte sur tout ce dont il estpossible de douter, y compris ce dont, d'ordinaire, « on ne peut pas raisonnablement douter» (par exemple, quenous avons un corps).

Rien n'échappe à un tel doute, sauf le doute de lui-même: moi qui ai décidé de douter sanslimite pour découvrir un point indubitable.«Il n'y a donc point de doute que je suis », et que je suis ce pouvoir de douter de toute réalité extérieure, même demon corps.

Je prends conscience que je suis (conscience de soi comme existant) et, de plus.

que je suis uneintériorité, une âme.

mais purifiée de toutes les obscurités qui étaient attachées jusqu'ici à cette notion.

Je suiscertain d'être, à ce moment de la démarche, un moi qui doute, autrement dit qui pense (conscience de soi commeconscience de la nature de soi, qui est res cogitons, substance pensante).Mais cette conscience de soi, en un sens, est radicalement solitaire.

Le doute, dirait Hegel, conduit à exclure de soitout ce qui est autre.

Toute extériorité de la conscience s'est définie en s'isolant du monde, du corps.

des autres.Non seulement elle ne devrait rien à la présence d'autrui.

mais elle est cette présence de soi à soi qui rejette toute. »

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