Devoir de Philosophie

«La conscience dʼêtre libre peut-elle être illusoire ?»

Publié le 14/09/2011

Extrait du document

conscience

" Nier que lʼhomme possède un libre arbitre nous permet dʼavoir une autre approche sur le caractère illusoire de la conscience dʼêtre libre. Il faut, cette fois-ci, considérer lʼâme. Lʼhumanité peut se définir par un idéal de lʼhomme, et nous essayons de conformer nos actions à cette idée. Nous allons donc étudier les causes qui nous déterminent, en cherchant à dégager lesquelles peuvent rendre illusoire la conscience dʼêtre libre. " Il est évident que seul un homme peut être traité dʼinhumain. Cʼest à dire que lʼhomme en lui même comporte la possibilité de sa propre négation.

conscience

« mourir.

La bonne conscience de la liberté est celle qui admet également que l homme est soumis aux lois nécessairesde la nature, et non qu il peut les dépasser.

" Si on admet le libre arbitre, alors pour être conscient d être libre il nesuf fit pas d être conscient de sa capacité à faire des libres choix et de sa volonté, il faut aussi être conscient deslois naturelles et les accepter.

Mais lorsque les trois éléments sont réunis, alors la liberté est réelle, on est conscientde notre liberté et cette connaissance n a rien d illusoire.

" Cela implique que tous les hommes possèdent le librearbitre car l homme est libre de nature et doit donc pouvoir faire des libres choix et déterminer sa volonté.

"Cependant, il nous est impossible de prouver l'existence du libre arbitre, car pour prouver que nous étions libres defaire un choix, il faudrait pouvoir prendre une option, puis revenir en arrière et choisir l autre.

Or le temps estirréversible.

Comment peut-on alors avoir la conscience d être libre à travers le libre arbitre si on ne peux pas leprouver ? " Nier que l homme possède un libre arbitre nous permet d avoir une autre approche sur le caractère illusoire de laconscience d être libre.

Il faut, cette fois-ci, considérer l âme.

L humanité peut se dé finir par un idéal de l homme, etnous essayons de conformer nos actions à cette idée.

Nous allons donc étudier les causes qui nous déterminent, encherchant à dégager lesquelles peuvent rendre illusoire la conscience d être libre.

" Il est évident que seul un hommepeut être traité d inhumain.

C est à dire que l homme en lui même comporte la possibilité de sa propre négation.

Il estdonc primordial, en tant qu homme, d être digne de son humanité.

Cette notion est essentielle pour penser la libertéde l homme car elle instaure des obligations de l homme envers lui même et ses semblables : l homme a des devoirsmoraux.

Nous agissons souvent conformément à nos valeurs morales.

Nous avons une connaissance des notions debien et de mal, et nous efforçons d agir pour correspondre à l idée de bien que nous avons.

La conscience d êtrelibre peut donc être illusoire, car nous agissons, pour la plupart d entre nous, dans le but de faire le bien.

Maiscomment savoir que mon action était la meilleure ? " 2 Mael38 L idée de bien, qui régit bon nombre de nos actes, a un sens d'avantage commune qu individuel.

C est unpoint très développé par les religions, qui cherchent à transmettre leurs valeurs fondamentales.

Mais ce conceptintroduit la notion de responsabilité et de culpabilité.

Comment savoir que la notion de bien et de mal que l onm inculque est la bonne ? Si j agis en voulant faire le bien, suis-je réellement libre et conscient de l être ou plutôtconditionné à agir de la sorte et illusionné ? Plus la morale prend de place pour le sujet, plus sa conscience d êtrelibre sera illusoire.

Car agir comme on l entend peut aussi signi fier ne pas agir dans le sens du bien.

Ainsi, on peutêtre indigne de son humanité et être culpabilisé.

Pour éviter cette horrible culpabilité, il faut donc agir en suivantses préceptes moraux.

! Nietzsche, dans Le Crépuscule des idoles, écrit que «partout où l on cherche à établir desresponsabilités, c est généralement l instinct de punir et de juger qui est à l oeuvre».

On peut interpréter celacomme étant l effet de l instauration de la morale.

Nietzsche construit un lien de causalité : si on ne suit pas les loismorales, alors on sera responsable des malheurs qu on aura causé, et par là on sera puni et jugé.

Dans la peur de cechâtiment, l innocent agira alors selon la morale qu on lui aura enseignée, et ne suivra plus sa raison.

Libre alors àcelui qui enseigne de mal éduquer.

A ce compte, l ignorant pourra toujours croire qu il agit comme il l a décidé, il n endemeurera pas moins vrai qu il sera guidé par la morale, par la peur de la culpabilité.

Cette conscience d être libresera alors illusoire.

" Au delà du poids de la morale dans la détermination de nos choix et de nos actions, on trouveégalement d autres facteurs de qui nous pousseront à agir dans un sens ou dans un autre, et nous illusionneront surle caractère de notre conscience d être libre.

La psychanalyse permet de trouver plusieurs interprétations, plusieurssens différents, à une même action.

Ainsi, on peut agir en suivant nos désir, en répondant à notre sens moral, enaccord avec notre éducation...

Nous allons nous arrêter sur l importance du désir.

On peut tout à fait être séduitpar une option plutôt qu une autre, et ainsi agir par passion.

Les affects jouent un rôle très important dans le fait dechoisir.

Car pour choisir librement, il faudrait se détacher de nos valeurs morales et de nos émotions pour juger entoute impartialité.

Or, comment peut-on, au quotidien, se remettre en question, peser le pour et le contre, ré fléchiret délibérer pour chacun de nos choix ? Il serait fou de vouloir envisager une telle option.

Au contraire, bon nombrede nos choix se font immédiatement.

Nous ne dissertons pas sur leur nature mais nous contentons d agir.

Mais sansl intermédiaire de la conscience, sans ré fléchir en faisant appel à la raison, il est dif ficile voire même impossible derester impartial face à un choix.

On ne peut pas savoir immédiatement quel chemin prendre lorsque l on est face àdix routes différentes.

C est alors nos affects qui décideront et non notre conscience, on empruntera la route quinous séduit la plus.

La conscience d être libre est dans ce sens illusoire car la séduction nous illusionnera sur laréelle nature de notre liberté.

On peut parler ici de manipulation, de persuasion, dans le sens ou quelqu un ouquelque chose décidera pour nous.

On aura conscience d être libre car l option qu on choisira nous apparaîtra commeétant la meilleure, on sera persuadé d avoir été libre de choisir, mais la vérité sera que durant tout ce temps, onaura été aveuglé par nos désirs.

" «Nous ne désirons aucune chose parce que nous la trouvons bonne mais, aucontraire, nous jugeons qu une chose est bonne parce que nous la désirons.» Cette phrase tirée de la neuvièmeproposition de l Ethique III de Spinoza nous montre que le désir nous aveugle bien souvent dans nos choix.

On peutl interpréter par le biais de la finalité : on trouve que nos choix sont bons parce qu on désire les effets qu auront ceschoix.

On peut donc se dire conscient de sa liberté mais cependant agir dans le but de plaire à quelqu un, ousimplement parce qu on suit nos désirs.

La conscience d être libre n est donc qu une illusion dans ce cas.

" Noussommes conscients de faire des libres choix.

Mais notre conditionnement, notre sens moral nous illusionnent sur laréelle nature du choix car ils nous poussent à préférer une possibilité plutôt qu une autre.

Notre conscience d êtrelibre peut donc être illusoire, car nous agissons souvent pour être dignes de notre humanité, pour ne pas culpabiliserou alors en répondant à nos affects, mais pas parce qu après délibération c est ce choix qui nous paraît être lemeilleur.

Cependant, on peut tout à fait accepter les lois morales et nos affects, et ce simple geste suffit àredonner un caractère réel à la conscience " Il nous faut, pour penser la conscience d être libre de cette manière,considérer que l homme est un sujet moral, soumis à ses sentiments.

" Or, bien que nous n agissons pas toujours defaçon consciente, libre et raisonnée, il ne faut pas non plus basculer dans l'extrême en supposant que l homme estconditionné à agir d une certaine manière et que la conscience d être libre n est qu illusion.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles