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La conscience du temps rend-elle l'existence tragique ?

Publié le 23/09/2005

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conscience
Tragédie du temps Mais si mon temps fini n'est pas celui de la tragédie puisque le salut peut en être assuré, ce n'est que la conséquence d'un préjugé du temps comme linéaire et eschatologique. Or là n'est pas le tragique, puisque le tragique, outre que nécessité, est également l'empire du cycle, du retour éternel du même. Le temps linéaire comme objet d'une conscience (conscience du temps) exclut par définition le tragique de l'existence puisqu'il promet le règne des fins. Alors, par opposition, penser une existence qui soit tragique est s'interroger sur l'existence comme destin - destin sans rédemption, ni opération de grâce. La mort est ce qui scelle le destin, et teinte d'irrévocable la finitude de l'existence. Ainsi n'est-ce que dans et par la mort que se réfléchit (conscience du temps) l'existence comme tragédie de la finitude. Et la finitude est ce qui constitue la conscience comme pro-jet, toujours en avant de soi dans la confrontation à la mort (finitude ultime) [Heidegger] ; projet d'une conscience du temps qui voudrait à elle-même devenir son propre destin. En conséquence, la conscience du temps comme finitude nécessaire et tragique de l'existence, outre qu'elle conditionne la possibilité d'ex-ister du sujet dans l'instant de la rupture comme projection hors de soi vers la mort, est aussi possibilité d'une saisie de soi-même par soi-même comme destin. Dans la conscience du temps, l'existence est tragique et je deviens l'auteur de mon propre drame, de sa nécessité : je suis mon destin [Nietzsche]. Mais cela risque de conduire à nier la mort, pure impossibilité du possible, comme possibilité logique [Wittgenstein].

Temps et conscience du temps : le temps est l’abîme de la conscience. D’une conscience toujours déjà nécessairement plongée dans le temps, dans ce lieu qu’est le temps où se peut déployer la pensée, toutes pensées. La conscience est dans le temps, car le temps est son rythme, le diaphragme, la membrane vibrante sur laquelle se déploie son pouvoir (limité). Parler ainsi de la conscience du temps est opérer un mouvement de réflexivité de la conscience (déjà réflexive puisque con-science) sur sa propre possibilité de déploiement. Penser la conscience du temps est vouloir saisir le sens de l’essence de la conscience, c’est-à-dire la nécessité de son existence. Le mouvement de la conscience du temps est en soi une démarche tragique. Mais rend-elle pour autant l’existence tragique ? Afin de préciser l’ordre et la pertinence d’une telle question trois enjeux peuvent constituer la trame du développement : De quoi la conscience du temps a-t-elle / est-elle (la) conscience ? Qu’est-ce que le tragique (temps / existence) ? Quelle est l’efficience de la conscience (du temps) ?

conscience

« tragique, outre que nécessité, est également l'empire du cycle, du retour éternel du même.

Le temps linéaire commeobjet d'une conscience (conscience du temps) exclut par définition le tragique de l'existence puisqu'il promet lerègne des fins.Alors, par opposition, penser une existence qui soit tragique est s'interroger sur l'existence comme destin – destinsans rédemption, ni opération de grâce.

La mort est ce qui scelle le destin, et teinte d'irrévocable la finitude del'existence.

Ainsi n'est-ce que dans et par la mort que se réfléchit (conscience du temps) l'existence commetragédie de la finitude.

Et la finitude est ce qui constitue la conscience comme pro-jet, toujours en avant de soidans la confrontation à la mort (finitude ultime) [Heidegger] ; projet d'une conscience du temps qui voudrait à elle-même devenir son propre destin.En conséquence, la conscience du temps comme finitude nécessaire et tragique de l'existence, outre qu'elleconditionne la possibilité d'ex-ister du sujet dans l'instant de la rupture comme projection hors de soi vers la mort,est aussi possibilité d'une saisie de soi-même par soi-même comme destin.

Dans la conscience du temps, l'existenceest tragique et je deviens l'auteur de mon propre drame, de sa nécessité : je suis mon destin [Nietzsche].

Mais celarisque de conduire à nier la mort, pure impossibilité du possible, comme possibilité logique [Wittgenstein].

Devenu latragédie de son existence par la conscience du temps, le sujet erre dans un monde absurde, d'où la mort estbannie.

III.

Absurde de l'existence Faire ainsi de la mort la limite extérieure de l'existence d'un sujet devenu destin [Wittgenstein], dénonce la mortdans son inexistence et vide le monde de toutes valeurs transcendantes provenant d'un au-delà et que permettaitla conscience du temps comme finitude radicalement distincte de l'éternité.La conscience du temps qui devient le principe tragique de l'existence est elle-même tragique puisque incapabled'être autre chose que nécessité aveugle : le tragique d'une telle tragédie est qu'il devient absurde.L'efficience de la conscience du temps se mesure à la prise de conscience du tragique qu'est l'existence commefinitude.

Le mouvement de la conscience du temps est en soi une démarche tragique.

Sachant l'existence tragiqueparce que finie, la conscience du temps veut être tragédie de l'existence et devenir destin – là est son drame : laconscience du temps comme existence tragique rend la conscience tragique.

Et le tragique de la conscienceconsciente de la tragédie de l'existence n'est qu'absurdité [Camus].

La conscience du temps rend la consciencetragique et l'existence absurde.

Conclusion- Dans le temps linéaire, la conscience du temps comme finitude n'est pas tragique puisqu'elle offre le réconfort du salut dans un au-delà du temps de la finitude.

Le temps linéaire n'est pas tragique. - La conscience du temps comme circulaire fait de l'existence une tragédie dont la conscience se veut l'héroïne.

Pour que l'existence soit tragique, il faut que le temps, objet de la conscience, soit pensé commecercle et nécessité. - Héroïne de sa propre tragédie, la conscience du temps est conscience tragique du tragique : réduite à n'être plus que (son propre) destin, la voilà confinée à l'absurdité.

Poussée à l'extrême, l'existence tragique de laconscience du temps n'est plus tragédie, mais comédie absurde de son impuissance à saisir le sens de sonessence.

La conscience du temps dans l'existence tragique manque toujours à saisir la valeur de son objet.. »

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