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La conscience fait-elle mon malheur ?

Publié le 24/09/2005

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Aussi Epicure distingue-t-il : * Les désirs naturels et nécessaires au bien-être du corps et de l'âme, qui s'appliquent aux objets susceptibles de supprimer la douleur, tels la boisson qui étanche la soif ou la pain qui calme la faim. * Les désirs naturels et non nécessaires. Les objets de ces derniers sont, par exemple, les mets délicats qui permettent de varier le plaisir. Ces désirs ne sont naturels que pour autant qu'ils ne se transforment pas en débauche. Ainsi, le désir sexuel est naturel à condition qu'il ne devienne pas « un appétit violent des plaisirs sexuels assorti de fureur et de tourment ». * Les désirs ni naturels ni nécessaires qu'il faut refouler si l'on veut connaître la sérénité (désirs de gloire, de richesse, d'immortalité, ambition...). Ces désirs sont de « vaines opinions » qui trouvent leur origine dans la crainte de la mort, notamment. Épicure nous invite donc à mettre fin à tous les plaisirs non naturels et non nécessaires qui occasionnent le plus souvent des désagréments, des frustrations, qui freinent l'accès à l'ataraxie (absence de trouble ou de douleur) et nous invite à suivre la nature en nous ordonnant de satisfaire les désirs naturels et nécessaires. [Ce qui est naturel n'est ni bon ni mauvais mais amoral.
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« Le jugement qui consiste à attribuer des qualités morales à la nature n'a pas de sens.

Un tel jugement relèvede l'anthropomorphisme le plus naïf.

C'est en fonction de valeurs qui se rapportent à l'homme que la naturepeut être dite bonne ou mauvaise.

En elle-même, la nature n'est ni bonne ni mauvaise.

La nature est en soiamorale.

Le lion n'est pas blâmable de vouloir dévorer une gazelle.

Un champignon vénéneux n'est pas, en soi,«méchant».

Mais, bien qu'étant naturel, il peut engendrer la mort.

Aussi n'est-il pas bon pour qui le consommeà savoir l'homme... C'est l'homme qui juge la natureHobbes, Machiavel se font une idée assez pessimiste de la naturehumaine.

Ils diront tous deux que les hommes sont bêtes et méchants.Hobbes montrera que dans l'état de nature, les hommes sont dans unétat de guerre permanence où l'homme n'est qu'un loup pour l'homme.Rousseau, au contraire, pense que la nature (humaine) est initialementbonne et généreuse et que c'est la société qui la corrompt.

Aujourd'hui,il est de bon ton de penser que la nature doit être protégée, de croirequ'il est préférable de se nourrir de produits naturels.

Au siècle deDescartes, la nature, loin d'être respectée, devait être soumise à lavolonté humaine. L'homme corrige la natureSi, véritablement, la nature était bonté et perfection, alors l'hommen'aurait pas éprouvé le besoin de modifier son environnement,d'inventer des médicaments, de se protéger des intempéries ou desanimaux sauvages.

L'évolution culturelle de l'homme est inséparable deson constant souci de corriger et de perfectionner une nature souventingrate où les gros poissons mangent les petits.D'ailleurs, la loi d'airain de la nature est celle de la loi du plus fortcomme nous le rappelle Calliclès: "Calliclès: Or, d'elle-même la nature, au rebours, révèle, je pense, que ce quiest juste, c'est que celui qui vaut plus ait le dessus sur celui qui vaut moins et celui qui a une capacitésupérieure, sur celui qui est davantage dépourvu de capacité.

Qu'il en est ainsi, c'est d'ailleurs ce qu'ellemontre en maint domaine: dans le reste du règne animal comme dans les cités des hommes et dans leursfamilles, où l'on voit que le signe distinctif du juste, c'est que le supérieur commande à l'inférieur et ait plusque lui.

En vertu de quelle sorte de justice, dis-moi, Xerxès a-t-il fait une expédition contre la Grèce, ou sonpère contre les Scythes? sans parler de mille autres exemples analogues que l'on pourrait alléguer.

Eh bien!cette conduite de la part de ces gens-là est conforme à une nature, à la nature du juste, et, par Zeus!conforme en vérité à une loi qui est celle de la nature; non point toutefois, sans doute, à celle que nous, nousavons instituée.

Modelés à façon, les meilleurs et les plus forts d'entre nous, pris en main dès l'enfance, sont,tels des lions, réduits en servitude par nos incantations et nos sortilèges, apprenant de nous que le devoir estl'égalité, que c'est cela qui est beau et qui est juste! Mais, que vienne à paraître, j'imagine, un homme ayantle naturel qu'il faut, voilà par lui tout cela secoué, mis en pièces: il s'échappe, il foule aux pieds nos formules,nos sorcelleries, nos incantations et ces lois qui, toutes sans exception, sont contraires à la nature; notreesclave s'est insurgé et s'est révélé maître.

C'est à cet instant que resplendit la justice selon la nature."PLATON Concernant l'homme, il est bien difficile de dire si sa nature est bonne ou mauvaise, dans la mesure où celle-cine se révèle qu'au moyen de l'éducation, laquelle relève uniquement de la culture.

Tout au mieux doit-onaccorder à Rousseau une indéniable clairvoyance lorsqu'il dit, dans l'Émile, qu'il faut respecter les penchants del'enfant tout en les guidant afin qu'ils s'épanouissent de manière ordonnée.

Quant aux choses naturellesproprement dites, il est plus qu'évident qu'elles ne sont pas nécessairement bonnes en soi.

Cette idée remonteaux conceptions théologiques du Moyen Age.

La nature, objet de contemplation, ne devait surtout pas êtremodifiée, dans la mesure où elle avait été créée et organisée par Dieu.

Cette idée ressurgit de nos jours sousune autre forme, à la faveur de certains courants écologistes.

La nature, si elle n'est plus l'expression de latoute-puissance divine, a des «droits».

Idée aussi absurde que celle qui consiste à croire qu'un lion, dans lasavane, est «méchant» parce qu'il tue l'«innocente» et gracieuse gazelle.... »

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