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La danse est-elle un art ou une technique ?

Publié le 23/07/2009

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danse

Problématique : la danse désigne une certaine manière de se mouvoir. Cette manière = le beau mouvement ; or ce mouvement est-il beau parce que la danse le manifeste (il y aurait une technique du corps permettant de produire cette beauté) ou bien l’est-il en lui-même et pour lui-même (la danse serait un art, à elle-même sa propre fin) ? La danse produit-elle quelque chose (un effet durable sur le spectateur par exemple, la communication d’une émotion) ou bien ne renvoie-t-elle qu’à elle-même (sa production étant aussi sa destruction) ? Est-elle une praxis ou une poiesis (produisant quelque chose d’extérieur à l’agent) ? De quel type d’action du corps relève la danse ?

danse

« a) la question du spectacle L'effet produit sur le spectateur tient à l'expressivité du mouvement dansé : la danse peut donner à voir un sentiment ou une idée abstraite de telle sorte que cette idée pourrait être plus ou moins bien exprimée, reçue duspectateur en fonction de la qualité du danseur.

Celui-ci serait donc soumis à des impératifs et sa danse ne serait pas gratuite : elle a une fonction représentative (exprime idées qui lui préexiste et dont elle n'est qu'un moyen / ici, il serait bon de faire valoir le schéma hégélien de l'Introduction à l'esthétique : toute abstraction doit, pour êtrequelque chose — ne pas rester pure abstraction —, en passer par son autre, la matière) Cependant , doit-on alors parler de danse ? Un danseur supposé rendre compte d'idées n'est-il pas un comédien silencieux asservis à un texte qu'il n'a pas écrit ? Finalement le problème est de savoir comment juger de la danse, quel type de jugement esthétique émettre à l'égard de cette forme d'art. Une solution au paradoxe soulevé peut être trouvé chez Kant ( Critique de la faculté de juger , « Analytique du beau ») b) l'art = forme d'une finalité sans représentation d'une fin déterminée Tout plaisir accompagne un acte : ce plaisir peut ainsi être entièrement distingué de cet acte dont il constitue l'accomplissement (le terme, la finalité).

Exemple : le plaisir sexuel accompagne l'activité sexuelle etl'orgasme, comme degré suprême de ce plaisir, en est l'achèvement.

L'accomplissement d'un acte est donc lemoment où l'acte est parvenu au but qu'il s'était proposé (cause finale aristotélicienne qui est ainsi cause motrice :la fin excite le désir qui met l'activité en route).

Toute fin suppose ainsi un vouloir qui la pose. Cependant, le plaisir esthétique nous dit Kant est certes alimenté par une finalité mais celle-ci est inépuisable : il y a une visée qui n'est pas déterminée.

Si la finalité pouvait être atteinte, il n'y aurait pas plaisiresthétique. « La beauté est la forme de la fïnalité d'un objet en tant qu'elle y estperçue sans la représentation d'une fin ».

Ce qui est beau a l'apparence de la finalité.

Chaque élément semble concourirà l'effet d'ensemble, qu'il s'agisse d'un paysage, d'un tableau, d'une musique.Cette finalité ne se ramène pas au critère classique de la perfection puisquecelle-ci suppose Inadéquation de ce qui est à l'idée ou concept.

Or, nousvenons de le voir, le jugement de goût est toujours particulier et ne procèdepas par concepts.

Cette finalité est sans fin.

On ne peut lui assigner unefonction.

La forme finale de l'objet a l'apparence de la gratuité.

Les êtresvivants ont aussi la forme de la finalité mais cette finalité n'est pas sans finpuisque les parties concourent à une fin, la survie.

Cette troisième définitionmontre que Kant ne définit pas la beauté à partir de la seule qualité de l'émotion.

La beauté n'est pas que dans le sujet.

Tout n'est pas beau, toutn'est pas susceptible de produire le plaisir esthétique, cela ne dépend pas dela seule disposition intérieure.

D'où vient le plaisir?· d'un objet dont la forme finale peut paraître gratuite, ce qui nous prédispose au désintéressement.

Ainsi une machine à café dont toutes lesparties sans exception sont subordonnées à sa fonction de faire le caféne peut être jugée belle et notre rapport à elle ne sera qu'utilitaire.

Parcontre la nature est telle que nous pouvons soit la contempler soitl'utiliser. · d'un objet qui a une forme finale.

Pourquoi la juxtaposition d'éléments ne se prête-t-elle pas au plaisir esthétique? Parce qu'il est impossible de lui assigner un sens.

Kant ne veut absolument pas dire que la belle nature ou œuvre d'art ont un sens.

Elles n'ont pas un sens mais elles sont belles dans la mesure où il est possible de leurdonner du sens c'est à dire un sens qui ne s'épuisera jamais, qui suscitera toujours de nouvelles interprétations (cf.votre pratique de l'analyse littéraire: le texte n'est pas l'objet d'une connaissance mais d'une interprétation qui peutindéfiniment s'enrichir).

Un plaisir esthétique a sa source « dans le libre jeu de l'imagination et de l'entendement ». Libre jeu car l'imagination n'est pas subordonnée à l'entendement comme dans la connaissance où elle doit se plier àses règles : si elle ne s'y plie pas elle divague, elle rêve, elle entrave la connaissance.

Face au beau qui n'est pasl'objet d'un jugement de connaissance (en langage kantien déterminant ) l'accord entre l'imagination etl'entendement ne suit aucune règle.

Par exemple lorsque nous écoutons une œuvre musicale, nous associons auxsons des images, ces images s'organisent et prennent un sens mais d'autres associations seraient possibles, unautre sens pourrait jaillir et c'est pour cette raison que le désir d'écouter l'œuvre ne s'épuise pas.

Le plaisir naît dece libre accord et finalement pour Kant de l'expérience intérieure de la liberté de nos facultés.

Ce qui plaît est la liberté.

L'expérience esthétique est une expérience de la liberté comme absence de contraintes, intellectuelles(règles de l'accord des facultés en vue d'une connaissance), morales (le beau n'est pas le bien), sensibles (le beaun'est pas l'agréable),utilitaires (le beau n'est pas l'utile). D'après cette thèse, il se trouve donc que la danse est un art au sens où elle peut bien paraître gratuite sans pour autant être vaine ; elle peut nous sembler sans finalité (être à elle-même sa propre fin) tout comme ellepeut nous sembler finalisée (elle provoque en nous du plaisir). Ainsi des techniques de production de ce plaisir pourront être trouvées et élaborées ; toutefois, que cette. »

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