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La démocratie est-elle le régime le mieux adapté à la nature humaine ?

Publié le 27/02/2008

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Elles influent les unes sur les autres, et réciproquement. Donc, un état social peut engendrer différents régimes politiques. De la démocratie en Amérique (1835 et 1840) prend acte du fait, non critiqué, que la modernité se définit par « l'égalité des conditions». 2. La souveraineté douteuse du peuple -opinion publique et démagogie La démocratie se fonde en théorie sur la souveraineté du peuple. Ce principe « [...] se trouve plus ou moins au fond de presque toutes les institutions humaines, y demeure d'ordinaire comme enseveli», affirme Tocqueville {De la démocratie en Amérique). Mais ce principe théorique est difficile à appliquer dans les faits à long terme puisque le peuple délègue sa représentation politique à ses élus. Ici, il convient de distinguer les principes abstraits qui fondent le régime démocratique de leur réalisation concrète. Pour Tocqueville, en effet, nulle part, la notion d'égalité ne saurait se vérifier dans les faits.

« richesses.

Mais chacun sait qu'il peut accéder à un stade supérieur de la hiérarchie sociale.

Le principedémocratique introduit la mobilité dans la société civile.

Il préserve le jeu entre la liberté individuelle réelle et l'égalitédes droits formelle.

L'«égalité imaginaire» définit, en effet, le centre en fonction duquel s'organise la société civilequi peut alors influer sur la réalisation du principe démocratique.

Selon Tocqueville, les notions d'égalité et de libertéentrent dans le champ général des représentations : comme Pascal, il constate que l'homme vit dans un monded'images^dépourvues, parfois, de réfèrent. 3.

Les dangers de la démocratie— La haine de la différence.

La mauvaise démocratie entraîne une guerre froide entre les individus mais aussi unasservissement à l'Etat.

« Tous conçoivent le gouvernement sous l'image d'un pouvoir unique, simple, providentiel etcréateur.

» (De la démocratie en Amérique, II, p.

358) L'égalitarisme excessif, menant à la civilisation de masse,pourrait transformer en tyrannie la démocratie en interdisant aux individus d'exprimer leur individualité au nom d'unmodèle théorique commun.— L'atomisation du corps social.

Les sociétés européennes suppriment les libertés collectives des associationsd'Ancien Régime, fondées sur la coutume.

A ces conventions issues de la tradition, la démocratie substitue unenotion de la liberté valable pour tous, celle du citoyen, c'est-à-dire, en l'occurrence, d'une entité formelle.

Faisantéclater les structures intermédiaires, elle privilégie l'abstraction étatique à l'expression des différences et rendpossible le développement hypertrophié du pouvoir administratif.— La manipulation idéologique.

La société civile interdit, alors, une relation transparente du citoyen au pouvoirpolitique et génère des mécanismes pervers de manipulation culturelle et idéologique.

L'Etat providence s'occupe detout et génère les besoins qu'il va s'attacher à combler.

La « mauvaise » démocratie identifie la personne privée aucitoyen et pourrait aboutir à la négation de l'individu au terme d'un développement logique du principe égalitaire.

Onaboutit à une égalisation de masse.

On retrouve la définition donnée par Montesquieu de la démocratie véritable paropposition à la déviation du principe démocratique : « Telle est la différence entre la démocratie réglée et celle quine l'est pas, que, dans la première, on n'est égal que comme citoyen, et que, dans l'autre, on est encore égalcomme magistrat, comme sénateur, comme juge, comme père, comme mari, comme maître.

» {De l'esprit des lois,livre VIII, ch.

3, « De l'esprit d'égalité extrême») Tocqueville montre comment l'Etat annexe les structures privées eten arrive à éradiquer des esprits le principe même de la liberté : il n'est plus possible de penser l'individuel en dehorsdu collectif.

Il dénonce l'homologie possible qui s'établit entre les structures psychiques et étatiques. Conclusion Nous aboutissons à l'aporie suivante : la démocratie se fonde sur l'idée que, par nature, les hommes sont égaux.Mais elle risque d'effacer les différences et d'atomiser le corps social.

L'interaction entre la société civile et lepouvoir politique induit une nouvelle conception de la nature humaine.

Et, peut-être, une dénaturation de lareprésentation que l'homme peut avoir de lui-même.

Ainsi, la démocratie se fonde sur l'idée qu'il faut accomplir lanature humaine.

Mais, dans le but louable de fournir une représentation collective de l'homme, elle l'empêche dedonner un contenu concret à sa réalisation effective.

En effet, l'égalité formelle engendre, dans le corps social, une«passion de l'égalité», une aspiration féroce des citoyens à l'égalitarisme qui transforme l'égalité en norme et interditl'expression personnelle.

Elle désolidarise les individus et interdit la mobilité.

Aliénante, elle instaure une légitimiténouvelle, celle du même, qui veut triompher de toutes les manifestations libertaires.. »

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