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La diversité des cultures est-elle un obstacle a l'unité du genre humain ?

Publié le 28/02/2005

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Or seule, la diversité des cultures permet l'échange entre ces cultures, tant il est vrai que tout dialogue suppose un autre différent de moi Kant, dans le projet de paix perpétuelle, affirme qu'en m'enrichissant de la culture d'autrui, j'enrichis ma propre culture. Pour Herder, chaque culture n'a pu exister  et s'affirmer que de par son contact avec les autres. Ainsi les Grecs n'ont pu se forger leur culture qu'en contact avec celle des Égyptiens. De même, la reprise de certains dieux grecs dans la culture romaine prouve que l'échange est possible et qu'il ne nie pas pour autant l'originalité des deux échangeants. L'échange des cultures permet à chacun de s'enrichir et d'évoluer. Sans ça, chaque culture resterait enfermée sur elle-même et figée.   La diversité renforce le sentiment d'humanité En effet, en reconnaissant qu'il existe d'autres manières de voir le monde, sans nier l'humanité des autres cultures, revient à reconnaître la subjectivité, la relativité de mon point de vue. La diversité, dans le respect, m'apprend ainsi l'humilité et m'amène à réfléchir sur ma volonté de toute-puissance. Apprendre à accueillir la diversité, c'est repousser les comportements racistes et nationalistes et promouvoir des valeurs de fraternité, ce qui enrichit l'humanité. Ainsi, pour Levinas, chaque homme reçoit son humanité de sa rencontre avec autrui, de celui qui m'est étranger.

Une culture est une modalité de l'arrachement de l'homme à la nature. Il n'en reste pas moins que l'homme reste unique, il est le seul être vivant à pouvoir se cultiver.

La diversité des cultures (synonyme ici de "civilisations") prouve une chose : qu'une culture est arbitraire. Les sociétés humaines choisissent leurs propres coutumes (contrairement aux animaux qui suivent leur instinct naturel) selon leur caractère, le milieu naturel ; ainsi, les sociétés peuvent être monothéistes ou polythéistes, commerçantes ou belliqueuses, nomades ou sédentaires, adeptes de la polygamie ou de la monogamie, avoir tels ou tels rites alimentaires, etc. Il est cependant certain que ces caractéristiques ne dérivent pas entièrement de la nature. Les cultures ne sont que des modes de vie ; elles n'engagent pas la nature fondamentale de l'homme, qui est précisément l'aptitude à s'extraire de la simple nature. La pluralité des cultures suppose l'unité du genre humain de même que la pluralité des langues suppose le langage, faculté unique qui caractérise l'homme.

« Introduction L'actualité de notre fin de siècle égrène les conflits des cultures : guerres de religion, racisme et déchirements entreminorités ethniques sont autant de faits qui peuvent laissent penser que des cultures plurielles ne font quedifficilement bon ménage.

La question se pose donc de savoir s'il n'y pas d'incompatibilité entre la pluralité descultures et l'unité du genre humain : cette unité se présente ici comme une exigence, un devoir-être au nom duquelil faudrait éventuellement réviser cette pluralité gênante.

Cette question pose donc avant tout le problème desrapports entre unité et pluralité : l'unité est-elle un socle préalable pour lequel toute pluralité représente un dangeret une division, ou bien au contraire est-elle le résultat d'une harmonie de ces cultures plurielles ? I - La référence naturelle comme recours contre la division culturelle a) La pluralité des cultures peut être entendue comme un obstacle au sens où elle est ce qui m'empêche de faired'autrui mon semblable.

Si autrui ne partage pas mes moeurs, si ses options culturelles me déplaisent, alors c'est lapluralité des cultures qui devient responsable de notre désaccord.Déplorer la pluralité des cultures revient donc à déplorer la perte d'une base unique, que seule l'idée de nature peutfournir : le mot « nature » se voit doté dans cet emploi d'une universalité qui relègue au second plan la question deson contenu réel.

Bref, la nature devient alors une norme, ce qui permettrait de faire intervenir dans ce devoir lesanalyses de la première partie du cours.b) L'idée de nature ainsi comprise est opératoire : de tel ou tel comportement culturel (l'homosexualité,l'insémination artificielle, l'avortement), on pourra dire qu'il est contre-nature, en voulant dire par là qu'il y a pourtout homme une règle naturelle qui s'impose à tous et que le comportement en question y déroge.

Pourtant, cen'est pas à la nature que ces comportements dérogent, mais à une certaine idée de la culture.

Il est doncparfaitement légitime de s'opposer à telle ou telle pratique, mais pas au nom de la nature : ce mot ne cache ici riend'autre que la constitution en norme de sa propre culture.On ne peut donc pas dire à bon droit que tout irait mieux si les hommes vivaient selon la nature, parce que cetteposition est déjà par elle-même un parti-pris culturel, qui ne résout en rien la question de la pluralité des cultures, àmoins qu'il ne s'agisse de présenter sa propre culture comme la seule valable et de vouloir y réduire les autres. II - l'unification des cultures comme recours contre la pluralité culturelle a) On peut alors présenter l'unification des cultures comme le recours devant les défauts qui résultent de leurpluralité.

Cette attitude a pourtant le premier tort d'encourager chacun à croire que sa culture doit être érigée enculture de référence : c'est le culte de l'ethnocentrisme. b) Le « barbare » ou le « sauvage » ne se voit attribuer ce nom qu'en vertu de sa différence, alors que rien en droitne permet de juger que telle ou telle pratique soit meilleure ou plus avancée qu'une autre.

De ce point de vue, leconfort et la technologie, qui fonctionnent pour nous comme des critères inconscients, doivent être repensés etdéniaisés.

Mais surtout, on sait les ravages qu'a pu causer dans l'histoire l'idée de la supériorité d'une culturedonnée : et ce n'est pas au nom d'autre chose que les nazis ont pu massacrer des juifs et des tziganes.c) Pourtant, toute tentative pour penser l'unification des cultures n'est pas forcément totalitaire en son fond : dansle champ du langage, par exemple, on peut déplorer la multiplicité des langues qui rend opaque la communication :les langues sont « imparfaites en cela que plusieurs », comme le disait Mallarmé.

Et l'idée d'une langue universelle,comme par exemple l'espéranto autour de la Première Guerre mondiale, est souvent sous-tendue par un idéal réel defraternité et d'unité.

Mais chacun voit les dégâts d'une unification culturelle de fait, comme dans la marginalisationdes cultures locales avec la disparition, du temps de Jules Ferry en France, des patois régionaux : si chaque langueporte en elle une culture, unifier les langues, même pour une bonne cause, fait disparaître des cultures et appauvritla nôtre. III - L'unité en mouvement : le pluralisme culturel a) Il faut donc se résigner à penser cette pluralité comme une richesse plutôt qu'un obstacle.

L'unité peut tolérer la. »

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