La justice donne-t-elle à chacun ce qu'il veut ?
Publié le 27/02/2008
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La
grande conquête de l?humanité est dans cette substitution de la justice à la
vengeance, du Bien au Mal. Ainsi que l?écrit Paul Ric?ur, « au court-circuit de
la vengeance, la justice substitue la mise à distance des protagonistes ». La
justice suppose un conflit et un tiers pour départager les intérêts qui se
heurtent. La justice est dans cette « médiation » du tiers, réputé impartial,
situé à juste distance des protagonistes et qui crée la juste distance entre les
protagonistes. Le triangle est le symbole de la justice, si trois (2 + 1) est le
chiffre du procès. La justice, « ce à quoi chacun peut légitimement prétendre
(en vertu du droit) », doit tendre vers « ce qui est idéalement juste »,
c?est-à-dire « ce qui est conforme aux exigences de l?équité et de la raison ».
Quand raison dort, justice est mal gardée, dit le proverbe. La justice
intervient avec la rupture de toute logique de vengeance. A la place de la
vengeance viendra s?instaurer la punition. La victime obtiendra réparation par
l?intermédiaire d?un juge.
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