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La justice se ramène-t-elle au droit ?

Publié le 13/07/2009

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justice

Réduite à l'immanence, condition de sa réalisation effective, la justice devient soit art à l?exercice du politique ou de l'expert juriste, soit se retranche dans une idéalité pure et transcendante. Ainsi en va-t-il chez  Kant pour qui l'idéal de justice propre à la volonté bonne soumise par devoir aux impératifs de la raison pratique ne saurait jamais être attesté de son actualisation en la réalité mondaine ; tandis que, du côté de l?empirisme juridique, la politique procède de manière casuiste. Cependant à cela peut être opposé que malgré l'irréductibilité du relativisme dans l?ordre humain du droit, il n'en reste pas moins que la justice peut subsister dans sa transcendance comme idéal régulateur dont certaines propriétés formulent alors le droit comme universalité. La conjoncture politique concrétisant la justice par et dans l'exercice ou l'application du droit consiste en une instanciation de son idéalité.   

II. Le droit finalité  

La transition d?une conception de la relation de la justice au droit selon une dynamique instrumentale à la dimension synthétique de la subsomption de la justice en le droit comme processus de son effectuation se réalise avec Hegel. Dans ces leçons sur l'histoire, où est constatée l'impuissance propre à l'abstraction formelle de la pensée kantienne (l'idéal jamais n'attestant de sa réalisation en le monde, et restant, par-là même pure fonction régulatrice),  Hegel détermine le droit comme concrétisation pratique et réelle de la justice individuelle, vertu intérieure de l'homme moral. Dans le droit exprimant en le monde la justice de l'intériorité, l'individu se reconnaît pour alors participer du monde devenu monde éthique. La justice se ramène au droit en tant que sans ce rapport de subsomption, elle resterait inefficace : le rapport de réduction de la justice au droit est la condition de son effectivité. Cependant, la relation de nécessaire subsomption constitutive de la réalisation de la justice et qui s'ensuit du constat de l'impuissance de l'idéalité abstraite conduit à renier une dimension également constitutive de la notion de justice : sa transcendance ou, pour parler en des termes plus explicites, l?irréductible sentiment du divin consacré par le décret dernier.

justice

« Poursuivre la réflexion pour déceler ce qui est à l'origine de la justice.

Pour cela, affirmer l'incapacité de la loi,même la meilleure, pour garantir la justice.

En effet la loi est un énoncé général qu'il faut encore adapter à toutesituation par définition particulière.

On sait qu'en certains cas l'application stricte de la loi va à l'encontre de ce quiest dû à chacun.

Il y a donc exigence, pour être juste, d'interpréter la loi, par un discernement qui indique ce quiconvient au-delà de ce qui est prescrit.

Qu'est-ce qui inspire cette exigence de justesse dans l'application des lois ?Si ce n'est la conscience morale, seule capable de déterminer ce qui est dû à chacun, en respect et en liberté.

Laloi est la "lettre", il lui manque l' "esprit".

Le droit est la "lettre", la conscience de la justice est l' "esprit". On pourra développer ce dernier point avec ce texte d'Aristote comparant le juste et l'équitable: "Telle est la nature de l'équitable, qui est un correctif de la loi là où ellese montre insuffisante en raison de son caractère général.

Tout ne peutêtre réglé par la loi.

En voici la raison: pour certaines choses, on nepeut établir de loi, par conséquent, il faut un décret.

En effet, pour toutce qui est indéterminé, la règle ne peut donner de déterminationprécise, au contraire de ce qui se passe dans l'architecture à Lesbosavec la règle de plomb; cette règle, qui ne reste pas rigide, peutépouser les formes de la pierre ; de même les décrets s'adaptent auxcirconstances particulières.

On voit ainsi clairement ce qu'estl'équitable, que l'équitable est juste et qu'il est supérieur à unecertaine sorte de juste.On voit par là avec évidence ce qu'est aussi l'homme équitable: celuiqui choisit délibérément une telle attitude et la pratique; celui qui n'estpas trop pointilleux, au sens péjoratif, sur le juste, mais qui prendmoins que son dû tout en ayant la loi de son côté, est un hommeéquitable, et cette disposition est l'équité, qui est une forme de justiceet non une disposition différente." ARISTOTE. Aristote nous propose dans ce texte une réflexion tout en finesse sur la justice, plus exactement sur ses diverses formes.

Il appelle «équité» la justice qui consiste à corriger ou compléterla loi là où, en raison de sa nécessaire généralité, elle n'est pas directement applicable à telle ou telle situationparticulière.

L'équité est requise là où l'application de la loi semble indéterminée.

En cela, l'équité parachève la loi etlui permet d'épouser le concret.

Sans cette forme de justice, la loi demeurerait un principe abstrait, une généralitérarement applicable.

En ce sens, Aristote estime, et c'est là la thèse du texte, que la justice d'équité est supérieureà la justice strictement légale.b.

La première phrase formule l'idée directrice du texte qui est ensuite démontrée en deux temps.

La raison avancéeest que «tout ne peut être réglé par la loi».

La justification de cette raison, second temps de l'argumentation, seraplus longue et s'appuiera sur la comparaison de l'équité et de la règle de Lesbos (jusqu'à «...

circonstancesparticulières»).

La dernière phrase du premier paragraphe conclut le raisonnement et reformule l'idée directrice sousla forme d'un jugement de valeur qui correspond à la thèse du texte.

La seconde partie du texte (secondparagraphe) ne poursuit pas l'argumentation de la première partie.

Elle envisage de nouveau la notion d'équité, nonplus de manière générale, mais sous la figure de l'«homme équitable».

Ce changement de point de vue ne rectifiepas ce qui a été dit de l'équité dans le premier paragraphe. Ce qui était en jeu: L'appel à la conscience morale pour déterminer ce qui est juste. Introduction Sophocle dépeint la révolte d'Antigone : son oncle Créon, roi de Thèbes, fait, selon elle, preuve d'injustice en appliquant le droit.

Dès lors, doit-on donner crédit à Antigone ou à Créon ? Suffit-il d'obéir au droit pour être juste ?La rébellion d'Antigone ne manifeste-t-elle pas une exigence plus haute de justice ? Le droit, ensemble de loisdéfinissant les droits et devoirs des sujets, semble a priori déterminer le juste et l'injuste, de telle sorte quel'obéissance au droit prémunisse contre l'injustice.

Mais le sentiment de justice nous informe presque spontanémentde la non légitimité de certaines lois : peut-on vraiment assimiler obéissance au droit de justice ? I.

La justice est définie par le droit Les faits imposent l'établissement du droit A. Les lois sont des règles établies conventionnellement en vue de réguler la coexistence des individus.

Elles ont pour fin le bien de la communauté.

Si l'on met en place le droit, ensemble de lois, c'est parce que, de fait, leshommes ne peuvent spontanément s'entendre.

Telle est définie, par Kant , « l'insociable sociabilité de l'homme » : bien qu'ils aient du mal à vivre ensemble, les hommes ont cependant besoin les uns des autres.

Le droit, l'ensembledes lois qui prescrivent des droits, des interdictions et des devoirs, vient alors rectifier le fait en vue d'unecoexistence pacifique des individus.

Dès lors, les lois permettent le règne de la justice, et leur obéir manifeste un B.. »

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