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La liberté peut-elle être un fardeau ?

Publié le 30/09/2005

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Il est illusoire de croire que l'homme peut être "libre comme l'air". sa liberté est un fardeau. Elle oblige à réfléchir, à prendre en main le sort de son existence. Elle est toujours un engagement. MAIS, il est dans la nature de l'homme de vivre librement. La liberté ne peut pas être un fardeau. Au contraire, c'est en l'absence de toute liberté que l'existence humaine devient intolérable.

  • I) La liberté peut être un fardeau.

a) N'est pas libre celui qui n'obéit qu'à ses penchants. b) La liberté m'engage auprès de l'humanité tout entière. c) Il n'y a pas de liberté sans conscience.

  • II) La liberté ne peut pas être un fardeau.

a) Seul l'homme est libre. b) L'histoire de l'humanité est une lutte contre la servitude. c) Le bonheur dépend de la liberté.

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« une pourriture ou un chou-fleur » La liberté est donc, pour Sartre, un absolu qui ne se choisit pas.

L'homme ne choisit pas d'être libre, il l'est, ilne peut que l'être.

Il l'est tout entier et toujours.

Il ne saurait être tantôt libre, tantôt esclave.

Ce que Sartreexprime sous cette formule : « L'homme est condamné à être libre.

»Si l'homme est celui qui se fait, ce projet réalise pas dans l'intimité douillette d'un ego refermé sur lui-même,mais ne peut se réaliser que dans son rapport au monde et à autrui.

L'homme est « en situation ».

C'est-à-dire qu'il est « conditionné par sa classe », « son salaire », « la nature de son travail », conditionné jusqu'àses sentiments et ses pensées.

Mais si l'homme ne peut pas choisir sa classe sociale, il peut se choisir lui-même dans sa « manière d'être ».

Sartre lui-même reconnaît en 1940 qu'il est « le produit monstrueux ducapitalisme, du parlementarisme, de la centralisation et du fonctionnalisme », mais c'est à partir de cettesituation familiale qui l'a constitué qu'il entreprend de se « personnaliser ».

D'où la formule : « L'important n'estpas ce qu'on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous.

» La situation n'est pas quelque chose qui limite la liberté elle est ce à partir d'où commence la liberté.

C'est laraison pour laquelle Sartre a pu écrire en 1944 dans « Les Lettres française » (fondé par Aragon et Paulhan):« Jamais nous n'avons été plus libres que sous l'occupation allemande.

» Qu'est-ce à dire, sinon qu'à cemoment-là, puisque nous étions traqués, «chacun de nos gestes avait le poids de l'engagement » ? La libertéest donc le choix permanent qui oblige chacun, à chaque instant, quel que soit l'obstacle ou la situation, à sefaire être.Ainsi, pour Sartre, si l'existence précède l'essence et si Dieu n'existe pas, l'homme est alors responsable de cequ'il fait, de ce qu'il est : « Nous n'avons ni derrière nous, ni devant nous, dans le domaine lumineux desvaleurs, des justifications ou des excuses.

Nous sommes seuls, sans excuses.

C'est ce que j'exprimerai endisant que l'homme est condamné à être libre.

Condamné parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurscependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu'il fait.

» Mais par là, Sartre signifie aussi que l'homme est « responsable de tous les hommes » :« Quand nous disons que l'homme se choisit, nous entendons que chacun d'entre nous se choisit, mais par lànous voulons dire aussi qu'en se choisissant, il choisit tous les hommes.

»Autrement dit, chacun de nous, par ses choix, ses actes, pose les normes du vrai et du bien et engage ainsil'humanité tout entière.

Certes, beaucoup d'hommes ne se sentent pas responsables, croyant en agissantn'engager qu'eux-mêmes, et « lorsqu'on leur dit: mais si tout le monde faisait comme ça ? ils haussent lesépaules et répondent: tout le monde ne fait pas comme ça ».

Mais, en fait, ils se masquent leur angoisse, lafuient.

Ils sont de mauvaise foi, car en vérité, on doit toujours se demander: « Qu'arriverait-il si tout le mondeen faisant autant ? »Dire que « l'homme est condamné à être libre », cela signifie bien que l'homme n'est pas niais qu'il se fait, etqu'en se faisant il assume la responsabilité de l'espèce humaine, cela signifie aussi qu'il n'y a pas de valeur nide morale qui soient données a priori.

En chaque cas, nous devons décider seuls, sans points d'appui, sansguides et cependant pour tous.Contrairement à la chose qui est ce qui est, l'homme, en tant que « pour-soi», n'est jamais tout à fait soi.

Ilest et il n'est pas ce qu'il est.

En avouant, par exemple, que je suis un menteur, j'adhère à ce que je suis maisen même temps je prends mes distances à l'égard de ce que je suis.

La conscience est donc bien négativitéinfinie, pouvoir de dépassement de ce qui est.

Mais la liberté se confond-elle avec la spontanéité de laconscience ? Un enfant est-il libre ? La liberté ne se développe-t-elle pas avec l'expérience et laconnaissance ? Sartre semble sous-estimer le rôle de la raison et de la connaissance dans la liberté. Il n'y a pas de liberté sans conscienceLa liberté est un poids.

Elle ne me laisse jamais en paix.

Il me faut toujours réfléchir sur le sens de mes actes,sur ce qui les motive.

De plus, chaque décision que je prends m'engage, en tant que personne libre etresponsable.

Aussi est-il souvent bien plus aisé d'obéir que de prendre des décisions. QU'EST-CE QUE LES LUMIÈRES? (DEUXIEME ALINÉA). [2] " La paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu'un si grand nombre d'hommes,après que la nature les a depuis longtemps affranchis d'une direction étrangère (naturalitermaiorennes) (1), demeurent pourtant leur vie durant volontiers mineurs ; et qu'il soit si facile àd'autres de se poser comme leurs tuteurs.

Il est si confortable d'être mineur.

Si j'ai un livre qui a del'entendement à ma place, un pasteur qui a de la conscience à ma place, un médecin qui juge à maplace de mon régime alimentaire, etc., je n'ai alors bien sûr nul besoin de m'en donner moi-même lapeine.

Il ne m'est pas nécessaire de penser, du moment que je peux payer; d'autres se chargerontbien pour moi de ce travail fastidieux.

Que de loin la plus grande part des hommes (et parmi elle, latotalité du beau sexe) tienne, outre le fait qu'il est pénible à franchir, pour également très dangereuxle dernier pas vers la majorité, c'est ce dont s'avisent ces tuteurs qui, très aimablement, ont pris sureux d'exercer leur haute bienveillance sur ces hommes.

Après avoir, d'abord, rendu stupide leurbétail domestique, et avoir soigneusement pris garde que ces paisibles créatures ne puissent oserfaire un seul pas hors du parc (2) où ils les ont enfermés, ils leur montrent ensuite le danger qui lesmenace si elles essaient de marcher seules.

Or ce danger n'est pas si grand qu'il paraît, car,moyennant quelques chutes, elles finiraient bien par apprendre à marcher ; mais le moindre exemple. »

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