LA LOGIQUE (cours de philo)
Publié le 18/11/2011
Extrait du document
On pourrait définir la logique comme la manifestation des exigences
rationnelles de la pensée. Toute pensée se manifeste par des signes divers:
par exemple, dans le présent ouvrage nous nous exprimons parfois par
des illustrations comme celle ci-contre, ou par des anomalies typographiques
volontaires. Mais bien entendu, notre moyen d'expression principal
est notre choix des mots, des phrases, et de l'ensemble de notre discours.
En particulier, c'est un discours qui se veut rationnel, et cela nous oblige à
assembler nos mots d'une manière moins libre que si nous ne respections
pas cette exigence rationnelle. Ces deux contraintes fondamentales de
notre pensée: employer la langue française et être rationnels, se manifestent
dans la manière dont nous lions les mots de notre discours; plus
précisément, ces mots s'assemblent en structures permettant de satisfaire
ces exigences, et elles les expriment. Pour nous, l'étude de la logique se
bornera à étudier cette manifestation linguistique de la rationalité, c.a.d
que nous examinerons comment les exigences rationnelles se manifestent
datt_.; le choix des mots, des phrases et du discours. Cette étude a donc
un caractère plus technique que le reste de l'ouvrage: il s'agit d'analyser
grammaticalement les mots et leurs associations dans des phrases, pour
bien dégager les relations entre ces mots d'après les structures des phrases.
«
tive évidente est le *discours qui exprime notre pensée .
Il se pourrait
que notre pensée soit irrationnelle, et dans ce cas l'étude de la structure
de notre discours ne relèverait pas de la logique .
Mais nous avons appris
en Connaissance que le seul moyen pour avoir une pensée qui accorde
nous-même
et la réalité extérieure, ou nos intentions et nos connaissances,
ou ce qui doit être et ce qui est, ou les aspects subjectifs et objectifs, ou
nos fins
et nos moyens, est que cette pensée soit à la fois rationnelle et
dualiste.
Alors, puisque notre pensée s'exprime par un discours, voyons
comment ce désir d'accorder les fins et les moyens se manifeste dans la
structure du discours et donc de la pensée verbale.
D'abord, chacun
de nos mots exprime une idée, qui a des aspects sub
jectifs
et des aspects objectifs .
Ensuite , chacune de nos phrases, en parti
culier chacun
de nos jugements, associe des mots pour exprimer une idée
plus complexe,
qui elle-même a des aspects subjectifs et objectifs.
Enfm,
nos phrases s'associent
en des discours qui eux-mêmes expriment des
idées
et c 'est par les aspects subjectifs et objectifs de ces associations
que s'expriment nos intentions et nos moyens.
C'est dans le choix précis
des mots, des phrases,
et des associations de phrases en discours que se
manifeste
le contenu exact de nos fins et nos moyens , et l'organisation
rationnelle des fins
et des moyens.
Commentons un exemple:
Supposons
que j'aie convenu de rencontrer un ami dans une heure à
dix kilomètres d'ici.
A la réflexion, je me demande si je peux arriver à
l'heure au lieu du rendez-vous.
Je n'ai pas de véhicule et il me reste donc
deux moyens de m'y rendre: ou bien je marche, ou bien je prend le bus.
Or mon expérience passée m'indique que je ne peux marcher à plus de
sept kilomètres par heure en moyenne .
Mais puisque que je n'ai qu'une
heure pour parcourir dix kilomètres , je ne peux y arriver en marchant .
Il
me faut donc prendre le bus.
Or le prochain bus passera d'ici environ
quinze minutes
et mettra encore trente minutes pour me mener à desti
nation.
Alors
je conclus que je peux tenir mon engagement en prenant
le bus .
Essayons de
montrer comment ce discours manifeste dans sa structure
une capacité à satisfaire rationnellement la dialectique des fins et des
moyens ,
ou pour parler flus simplement , comment il accorde logique
ment des idées .
D 'abord, i y a une intention: satisfaire à mon rendez-vous .
Mais
pour accomplir cette *fin, il faut employer des *moyens, et ces
moyens doivent être adaptés
à l'aspect objectif de cette fin.
Or les carac
téristiques objectives de
«satisfaire mon rendez-vous» sont ici des pro
priétés d'espace
et de temps : dix kilomètres, moins d'une heure.
Ces
moyens deviennent
à leur tour une fin intermédiaire, «faire 10 km.
en
1 heure», et pour satisfaire cette fin, il me faut des moyens adaptés.
Ces
moyens
sont manifestement: déplacement.
Cette nouvelle fin, «déplace-.
»
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