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La matière n'est-elle pour l'homme qu'un obstacle ?

Publié le 02/10/2005

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Mais il ne s'intéresse pas pour autant à la notion de matière telle que nous l'entendons de nos jours. C'est une peu plus tardivement, avec Aristote[1], que la notion de « matière » est définie en relation avec celles de forme et de privation de forme. Dans la réalité sensible, la matière serait pour lui le support du changement qui contiendrait les formes en puissance ; le bois serait un meuble en puissance par exemple : « j'appelle matière le premier substrat de chaque chose, d'où une chose advient et qui lui appartient de façon immanente et non par accident. » Plus tard, René Descartes postule un dualisme entre l'esprit, dont l'essence est la pensée, et la matière, ou substance matérielle. Comme ce fut le cas chez Platon avec le domaine sensible, la substance matérielle cartésienne est dévalorisée en faveur de l'esprit. Enfin, Emmanuel Kant[2] oppose également la forme et la matière, qui serait alors une donnée pure de l'expérience donnant un contenu à la connaissance. La forme serait ce grâce à quoi une donnée empirique est connue : «  Ce qui dans le phénomène correspond à la sensation, je l'appelle la matière de ce phénomène ; mais ce qui fait que le divers du phénomène est coordonné dans l'intuition selon certains rapports, je le nomme forme du phénomène ». L'opposition matière-forme/esprit est donc traditionnelle en philosophie, la forme étant la plupart du temps privilégiée aux dépends de la matière. La matière serait corruptible, imparfaite, elle se dégraderait avec le temps, contrairement à la forme et à l'esprit qui tenterait de contrer la matière. Henri Bergson[3], en ce sens, écrit que « toutes nos analyses nous montrent dans la vie un effort pour remonter la pente que la matière descend.

Le substantif matière est issu par dérivation du latin materia, materies (de mater, mère) qui signifie originairement " bois de construction ". Aujourd'hui encore, on oppose l'idée de matière et celle de forme en rhétorique et en esthétique. Il y a ce qui est dit et la façon de le dire, la forme et le fond. Il y a le sujet de l'oeuvre et la forme que lui a donné l'artiste. C'est d'ailleurs pourquoi, en arts plastiques, l'aspect de la surface est appelé "effet de matière". Mais qu'appelle-t-on exactement matière aujourd'hui ? Il s'agit de la substance qui constitue un corps naturel ou fabriqué. Elle est objet d'intuition par les sens. En physique, la matière est une énergie concentrée, stabilisée et organisée dans l'espace et dans le temps. Platon développant sa théorie idéaliste oppose le domaine intelligible au domaine sensible, qui n'est qu'un reflet dégradé du premier. Mais il ne s'intéresse pas pour autant à la notion de matière telle que nous l'entendons de nos jours. C'est une peu plus tardivement, avec Aristote[1], que la notion de « matière « est définie en relation avec celles de forme et de privation de forme. Dans la réalité sensible, la matière serait pour lui le support du changement qui contiendrait les formes en puissance ; le bois serait un meuble en puissance par exemple : « j'appelle matière le premier substrat de chaque chose, d'où une chose advient et qui lui appartient de façon immanente et non par accident. « Plus tard, René Descartes postule un dualisme entre l'esprit, dont l'essence est la pensée, et la matière, ou substance matérielle. Comme ce fut le cas chez Platon avec le domaine sensible, la substance matérielle cartésienne est dévalorisée en faveur de l'esprit. Enfin, Emmanuel Kant[2] oppose également la forme et la matière, qui serait alors une donnée pure de l'expérience donnant un contenu à la connaissance. La forme serait ce grâce à quoi une donnée empirique est connue : «  Ce qui dans le phénomène correspond à la sensation, je l'appelle la matière de ce phénomène ; mais ce qui fait que le divers du phénomène est coordonné dans l'intuition selon certains rapports, je le nomme forme du phénomène «. L'opposition matière-forme/esprit est donc traditionnelle en philosophie, la forme étant la plupart du temps privilégiée aux dépends de la matière. La matière serait corruptible, imparfaite, elle se dégraderait avec le temps, contrairement à la forme et à l'esprit qui tenterait de contrer la matière. Henri Bergson[3], en ce sens, écrit que « toutes nos analyses nous montrent dans la vie un effort pour remonter la pente que la matière descend. «  La matière n'est elle qu'un obstacle pour l'homme ? Comment penser le rapport de l'homme à la matière ? 

« [5] Des parties des animaux [6] Ibid.. »

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