La morale est-elle un obstacle à la liberté ?
Publié le 03/03/2009
                            
                        
Extrait du document
                                La morale est-elle un obstacle à la liberté ?
La morale est l’ensemble des principes et des jugements auxquels se soumettent les individus pour diriger leur vie pratique et justifier leur conduite. Fondée sur les critères du bien, la morale dicte des lois, et énonce des interdits. Or être libre, c’est pouvoir faire ce que nous voulons, c’est agir selon notre propre volonté et refuser la soumission à toute cause externe, à tout commandement. La liberté de l’action humaine semble donc s’opposer distinctement au caractère prescriptif de la morale, puisque agir librement c’est agir sans être déterminé par autre chose que sa volonté propre. La morale est-elle donc incompatible avec la liberté ?
1ère partie : La morale est énoncée par des individus singuliers : elle ne peut être que relative et conserve la liberté individuelle de chacun.
Au sein d’une même société il apparaît une pluralité de morale : morale religieuse, politique, idéologique, corporatiste, etc. Chacun adhère librement à la morale qui lui correspond le mieux...
2ème partie : La morale est contraignante et limite la liberté des individus.
- La morale dicte des lois, fixe des interdits, et donc brime les individus et les limite dans leur action. La morale semble alors incompatible avec la liberté...
3ème partie : La morale est au fondement même de la liberté.
- La morale, si elle établie des lois, est cependant nécessaire aux hommes. La morale n’est pas incompatible avec la liberté puisqu’elle est ce qui permet à l’homme de se conduire en tant qu’homme...
                                «
                                                                                                                            nuit.
                                                            
                                                                                
                                                                    Sa liberté n'est donc que relative, puisqu'il n'a aucune méthode pour s'en sortir.
                                                            
                                                                                
                                                                    A l'inverse, la morale donneune ligne  de conduite,  elle est outil  indispensable  à l'homme  et n'est  donc pas incompatible  avec sa liberté,puisqu'elle lui est subordonnée.- La morale permet de discerner le bien du mal en conformité avec les règles de la conduite sociale.
                                                            
                                                                                
                                                                    La morale nouséclaire donc sur le bien, et c'est cette clairvoyance qui nous permet d'agir librement, en connaissance de cause.	- Pour  Kant  (dans  la 	Fondation  de la métaphysique  des mœurs	),  non	seulement la morale est indispensable aux êtres humains, mais encore elle estau  fondement  de leur  liberté.
                                                            
                                                                                
                                                                     Kant ne pense  pas la morale  dans uneperspective  eudémoniste,  qui donnerait  pour but à la  morale  le bonheurpersonnel,  mais au contraire,  la loi morale  selon lui est  inconditionnée.
                                                            
                                                                                
                                                                     Parconséquent, en acceptant d'obéir à l'injonction de la loi morale sans calculerson intérêt personnel,  l'homme affirme son émancipation  à tous ces désirs,passions,  et autres  « pathologies  » qui  le déterminerait  à agir.
                                                            
                                                                                
                                                                     L'hommeaffirme sa liberté à travers l'autonomie de sa volonté, qui n'est conditionnéepar rien  d'autre  qu'elle-même.
                                                            
                                                                                
                                                                     Pour Kant,  c'est la liberté  qui fait  l'essencemême de la morale, tandis que la morale nous permet de connaître la libertéabsolue et inconditionnée de l'homme.
                                                            
                                                                                
                                                                    Si une action humaine est blâmable, répréhensible, si nous sommes en mesurede condamner certains comportements ou conduites, c'est que l'homme estlibre.
                                                            
                                                                                
                                                                     Si la liberté, au  contraire, n'est  qu'une illusion, la  morale, à savoir ladistinction du bien et du mal, devient impossible.
                                                            
                                                                        
                                                                    On peut considérer chaqueindividu de deux  points  de vue.
                                                            
                                                                                
                                                                     Du point  de vue  du caractère  empirique,c'est-à-dire de nos déterminations, mobiles et penchants sensibles, chacunede nos  actions  peut être imputée,  quant à sa  cause,  à un  événementantérieur qui, enchaîné à d'autres, nous a conduit à agir de telle sorte plutôt	qu'autrement.
                                                            
                                                                                
                                                                    De ce  point de vue empirique et  sensible, nous ne sommes pas libres,  comme un bref examen deraison peut nous le montrer après  coup.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais ce n'est pas pour autant que  nous sommes irresponsables :  nousportons le poids de nos propres actions, comme chaque auteur porte son oeuvre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Du point de vue moral, c'est-à-dire du caractère intelligible  de l'auteur,  chaque action est regardée  comme inconditionnée  par rapport à  l'étatantérieur.
                                                            
                                                                                
                                                                    Par  chacune de nos actions, nous  commençons absolument, c'est-à-dire  sans antécédents, une sérienouvelle de conséquences, dont nous sommes les libres instigateurs.
                                                            
                                                                                
                                                                    Conclusion : Si être libre, c'est n'obéir qu'à soi-même, cela ne signifie pas qu'être libre c'est suivre ses inclinaisons et ses désirs.Ce qui distingue l'homme de l'animal, c'est sa raison.
                                                            
                                                                                
                                                                    En obéissant à la loi morale, l'homme ne fait donc rien d'autrequ'obéir à lui-même, à sa raison, et affirme par-là son indépendance à l'égard de ses inclinations sensibles et, parconséquent, des lois de la nature.
                                                            
                                                                                
                                                                    Être raisonnable, faire son devoir, en respectant la morale ne contredit donc pasla liberté.
                                                            
                                                                                
                                                                    La morale, loin d'être incompatible avec la liberté, est donc ce qui restitue l'homme à lui-même, ce qui luipermet d'affirmer sa liberté..
                                                                                                                    »
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La liberté morale est-elle supérieure à la liberté civile, peuvent-elles s’opposer ?
 - La loi est-elle un obstacle à la liberté ?
 - Mon corps fait-il obstacle à ma liberté ?
 - LA PROBLÉMATIQUE DU FONDEMENT DE LA MORALE - LA LIBERTÉ
 - Le corps est-il, pour ma liberté, un instrument ou un obstacle?