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La mort abolit-elle le sens de l'existence ?

Publié le 18/03/2005

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« La préméditation de la mort est préméditation de la liberté. Qui a appris à mourir, il a désappris à servir. « Montaigne, Essais, 1580-1588.S'accoutumer à l'idée de notre propre mort, c'est nous libérer de la frayeur qu'elle nous inspire. Ainsi, apprendre à mourir, c'est proprement nous libérer progressivement de la servitude en laquelle nous tient la crainte de la mort. « Un homme libre ne pense à aucune chose moins qu'à la mort; et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie. « Spinoza, Éthique, 1677 (posth.) « On ne cesse de penser à la mort qu'en cessant de penser. « Marcel Conche, La Mort et la Pensée, 1973. « Que la mort, l'exil et tout ce qui te paraît effrayant soient sous tes yeux chaque jour; mais plus que tout, la mort.

La mort apparaît spontanément comme le strict opposé de notre existence : elle rompt tout lien avec le monde et autrui, toute perception, opposant son néant à la pleine présence au monde caractérisant notre vie. Mais la mort ne se réduit pas à ce pur fait de néant : elle se définit aussi par la certitude de sa venue, et l'anticipation existentielle qui lui est associée : nous sommes certains de mourir un jour. Dès lors, plusieurs questions se posent : la mort comme fait naturel marque-t-elle l'extinction pure et simple d'un sens existentiel ? Et la certitude de sa venue influe-t-elle sur le sens de la vie-même, accentuant celui-ci, ou au contraire le rendant totalement vain ?

  • THÈSE: La mort abolit le sens de notre existence.

  • ANTITHESE: La mort n'a aucune prise sur le sens de notre existence et ne peut donc l'abolir.

  

  • SYNTHÈSE: La mort, aiguillon de l'action, donne un sens supplémentaire à notre existence.

 

« question monexistencedonnée en tantque telle ? 3.

La mort est-elle vraimentinévitable,irrémédiable ettotale ? Introduction La mort apparaît spontanément comme le strict opposé de notre existence : elle rompt tout lien avec le monde etautrui, toute perception, opposant son néant à la pleine présence au monde caractérisant notre vie.

Mais la mort nese réduit pas à ce pur fait de néant : elle se définit aussi par la certitude de sa venue, et l'anticipation existentiellequi lui est associée : nous sommes certains de mourir un jour.

Dès lors, plusieurs questions se posent : la mortcomme fait naturel marque-t-elle l'extinction pure et simple d'un sens existentiel ? Et la certitude de sa venueinflue-t-elle sur le sens de la vie-même, accentuant celui-ci, ou au contraire le rendant totalement vain ? I La mort comme avènement de l'absurdité existentielle : Epicure et Spinoza -Épicure : la mort n'a aucun sens en rapport avec notre existence ( Lettre à Ménécée ).

D'où l'invalidation de toute crainte de la mort : tant que nous sommes en vie, nous n'avons aucune expérience de la mort, et quand nousmourons, toute sensation s'éteint, et donc tout rapport avec notre vie.

La mort est donc un évènement absurde,qui n'a pas de sens pour nous : le sens de l'existence s'y trouve en même temps aboli (y disparaît) mais demeure ensoi-même étanche à cette évènement totalement extérieur qu'est la mort. Dans la Lettre à Ménécée, Épicure conduit une réflexion opposée à celle du platonisme : elle s'en tient à un strictmatérialisme.

La mort n'est pas une évasion de l'âme, elle est un pur non-être qui ne nous concerne en rien, puisquevivants, nous appartenons à l'être.

"Tout bien et tout mal résident dans la sensation ; or, la mort est la privationcomplète de cette dernière." Ensuite, sachant que notre durée de vie est limitée, nous serons heureusementpressés de jouir raisonnablement des biens de la vie.

La pensée de la mort dissipe l'angoisse d'une vie illimitée, enlaquelle nous aurions à choisir et agir en vue de l'éternité.

Pour l'existence humaine, l'éternel n'est jamais en jeu : iln'y a rien de si grave qui mérite un souci sans limites.

De plus, les dieux immortels, qui jouissent d'une béatitudeinfinie, ne se soucient pas des affaires humaines.

Si la mort n'est rien pour nous, nous ne sommes, mortels, rien pourles dieux : leur jugement n'est pas à craindre.

Il ne faut donc se soucier ni de la mort elle-même, ni de l'attente deson heure.

Une chose absente ne peut nous troubler, et quand la mort advient, c'est que déjà nous ne sommes pluslà pour en souffrir.

L'homme ne rencontre jamais sa propre mort, et le "passage" est aussi irréel et inconsistant quel'instant présent qui sépare le passé du futur.

La mort n'est rien, comme le pur instant présent, sans passé ni avenir: "La mort n'a par conséquent aucun rapport avec les vivants, ni avec les morts, étant donné qu'elle n'est rien pourles premiers, et que les derniers ne sont plus." La mort ne doit être pensée ni comme un mal, ni comme unedélivrance.

Si ne pas exister n'est pas un mal, la vie comporte des joies qui peuvent être très agréables.

Vivresagement, ce n'est pas chercher à jouir le plus longtemps possible, mais le plus agréablement qu'il se peut. La métaphysique matérialiste va aussi permettre de délivrer l'humanité d'une de ses plus grandes craintes : lacrainte de la mort.

Les hommes ont peur de la mort.

Mais que redoutent-ils en elle ? C'est précisément le saut dansl'absolument inconnu.

Ils ne savent pas ce qui les attend et craignent confusément que des souffrances terribles neleur soient infligées, peut-être en punition de leurs actes terrestres.

Les chrétiens, par exemple, imagineront quequiconque à mal agi et n'a pas obtenu le pardon de Dieu ira rôtir dans les flammes de l'enfer.

La peur de la mort apartie liée avec les superstitions religieuses dont la métaphysique matérialistes nous libère.

De plus, si tout dansl'univers n'est fait que de matière, si nous, comme tous les êtres vivants, ne sommes que des agrégats d'atomes,lorsque nous mourons, ce ne sont que nos atomes qui se séparent, qui se désagrègent, ce n'est que notre corps quise décompose, en un point d'abord (celui qui est blessé ou malade), puis en tous.

Dès lors, rien de notre être nesurvit, il n'y a rien après la mort, « la mort n'est rien pour nous ».

Ceux qui pensent que la vie du corps, la pensée,la sensation, le mouvement viennent de l'âme, et que cette âme pourrait survivre après la mort du corps, ont tort.Car l'âme elle-même est faite de matière, certes plus subtile, puisque invisible ; mais si elle n'est qu'un agrégatd'atomes, elle aussi se décompose lorsque la mort survient, et même, selon l'expérience la plus commune, il fautpenser qu'elle est la première à se décomposer puisque le mort apparaît immédiatement privé de vie, de sensation,de pensée et de mouvement, alors que le reste de son corps semble encore à peu près intact et mettra plus detemps à commencer à se décomposer.

Aussi, la mort se caractérise bien en premier lieu par l'absence de sensation :. »

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