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La mort peut-elle avoir un sens ?

Publié le 23/01/2004

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Il est difficile aux premiers abords de donner un sens à la mort, car c'est ce qui met fin à tout sens, ce n'est que le début du néant, de l'absence de toute signification. Aussi, il faut penser la mort en fonction de la vie pour comprendre son possible sens. Mais nous entrons ici dans un paradoxe inextricable qui voudrait qui nous puissions encore comprendre, vivre au-delà de la mort pour rapporter ce sens, or cela est impossible. Confronter à cette impossibilité, l'homme a été amené à échafauder des récits apaisants émettant l'espoir d'une vie après la mort, n'est-ce pas là de simples fables qui cachent une réalité biologique doublée d'une impossibilité physique et métaphysique de connaître ce qu'il y a de toute vie humaine, de l'espace et du temps ? La mort ne serait ni pleine de sens et d'espoir et de sens, ni absurde, elle serait juste là, irrémédiable prolongement de la vie.

« Selon Schopenhauer, dans le Monde comme volonté et comme représentation , L'amour et la mort ont une importance nouvelle hors de la référence à la dualité de l'âme et du corps.

Tout amour, toute passionamoureuse cachent sous leurs manifestations, des plus vulgaires aux plussublimes, le même vouloir-vivre, le même « génie de l'espèce ».

Cettedénonciation de la sexualité (« le grand secret »), en particulier dans lechapitre férocement misogyne des Parerga « sur les femmes », En perpétuant l'espèce dans l'individu, la sexualité signifie au moi sa propre mort.Les moralistes ont bien vu que la peur de la mort était aveugle,déraisonnable, mais elle ne peut être comprise et surmontée que rapportée aunoyau de notre être, au vouloir-vivre indestructible.

Là encore, l'illusion estde chercher un principe d'immortalité dans l'indépendance d'une âmeraisonnable.

Si, dans son détail, une vie humaine relève de la comédie,considérée dans son ensemble, de la naissance à la mort, elle est unetragédie.

Le pessimisme n'est pas absence de sens, ni à proprement parlernihilisme, comme l'a bien vu Nietzsche.

L'énigme d'un monde sans Dieu, sanscause et sans fin, est résolue métaphysiquement par la volonté qui la rendintelligible.

Schopenhauer n'est donc pas un philosophe de l'absurde.

Iln'aurait pas pu écrire, comme Camus, qu'il fallait imaginer Sisyphe heureux.

Ilest moins encore un philosophe de l'« existence ».

Ce serait oublier sa critiqueradicale du libre arbitre ; il n'y a chez lui nulle place pour une existence propre à l'homme et distincte de la nature.

Le sens de notre propre mort nous échappera à jamais, seul compte la survie del'espèce sans pour cela que cela soit absurde.

La mort n'est objet d'aucune expérience, ni intellectuelle, niimaginative, ni sensible.

Epicure écrira « Familiarise-toi avec l'idée que la mort n'est rien pour nous, car tout bien ettout mal résident dans la sensation ; or, la mort est la privation consciente de cette dernière.

Cette connaissancecertaine que la mort n'est rien pour nous a pour conséquence que nous apprécions mieux les joies que nous offre lavie éphémère parce qu'elle n'y ajoute pas une durée illimitée mais nous ôte, au contraire, le désir d'immortalité [...].Ainsi, celui des maux qui fait le plus frémir n'est rien pour nous, puisque, tant que nous existons, la mort n'est pas etque, lorsque la mort est là, nous ne sommes plus.

La mort n'a, par conséquent, aucun rapport ni avec les vivants niavec les morts, étant donné qu'elle n'est rien pour les premiers et que les derniers ne sont plus » ( Lettre à Ménécée ).

Sans être absurde la mort, est là d'une manière abrupt dans la vie humaine, sans qu'on puisse en faire l'expérience, la comprendre.

Selon Feuerbach «La mort est un fantôme, une chimère puisqu'elle n'existe que quandelle n'existe pas » L'homme est enfermé à jamais dans son individualité, sans jamais pouvoir connaître ce qu'il y aau-delà de l'espace et du temps. Conclusion. La mort, si elle peut avoir un sens nous sera à jamais caché, prisonnier que nous sommes de notre enveloppecorporel dans l'espace et le temps.

Ce qui se situe au-delà de la vie nous sera à jamais inaccessible, on peuttrouver qu'un sens à la vie sans pour autant faire de la mort un événement absurde et injustifié.

La mort trouve sajustification d'une manière toute rationnelle dans des raisons purement biologiques relatives à l'espèce humaine quitrouve aussi des échos dans des explications métaphysiques.

Finalement, les récits apaisants construits par leshommes via la philosophie et la religion ne sont là que pour cacher une réalité, la seule réalité que connaît l'homme :une mort qui suit irrémédiablement la vie. SHAKESPEARE : Être, ou ne pas être.

C'est là la question.

Y a-t-il plus noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et à l'arrêter par une révolte ?Mourir...

dormir, rien de plus...

et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du coeur et aux mille torturesnaturelles qui sont le legs de la chair : c'est là un dénouement qu'on doit souhaiter avec ferveur.

Mourir...

dormir,dormir ! rêver peut-être ! Oui, c'est là l'embarras.

Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort,quand nous sommes débarrassés de l'étreinte de cette vie ? Voilà qui doit nous arrêter.

C'est cette réflexion-là quinous vaut la calamité d'une si longue existence.

Qui, en effet, voudrait supporter les flagellations et les dédains dumonde, l'injure de l'oppresseur, l'humiliation de la pauvreté, les angoisses de l'amour méprisé, les lenteurs de la loi,l'insolence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite résigné reçoit d'hommes indignes, s'il pouvait en être quitteavec un simple poinçon ? Qui voudrait porter ces fardeaux, gémir et suer sous une vie accablante, si la crainte dequelque chose après la mort, de cette région inexplorée, d'où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté, et nenous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous lancer dans ceux que nous ne connaissons pas ?Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches ; ainsi les couleurs natives de la résolution blêmissent sous les pâlesreflets de la pensée ; ainsi les entreprises les plus énergiques et les plus importantes se détournent de leur cours, àcette idée, et perdent le nom d'action... Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Quel sens peut-on donner à sa mort ?2 Quelle est la question à se poser durant la vie ?3 Qu'est-ce qui nous fait fuir la mort ?. »

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