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La nature de l'objet de la psychologie vous paraît-elle lui permettre d'être une science ?

Publié le 16/09/2014

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En psychologie, nous sommes bien loin de cette objectivité, car, dans cette discipline, l'objet n'est pas distinct du sujet.

Tout d'abord, inutile d'insister sur cette remarque : les faits psychi­ques ne sont pas donnés au psychologue comme sont donnés au physi­cien les couleurs ou les sons, hors de lui; c'est en lui-même qu'il doit observer les sentiments et les pensées, assister à l'aube et au crépus­cule de ses amours.

 

Ensuite, les états de conscience étudiés en psychologie n'ont pas, comme le rhomboèdre ou le cylindre du géomètre, l'objectivité de notions rigou­reusement définies et qu'on peut traiter en quelque sorte comme des choses, les comparant entre elles, les soumettant à l'analyse, déterminant leurs propriétés. L'attention, la peur et tous les faits qui constituent l'objet véritable de la psychologie sont des réalités vécues ou plutôt vi­vantes et qui se colorent d'une tonalité propre à chaque instant : ce ne sont pas des notions ou des représentations stables, comme celles des objets que définit le mathématicien. En un mot, l'objet de la psychologie n'est pas un système d'idées du sujet, mais le sujet lui-même.

« 62 PSYCilOLOGIE puis, de ces observations, il tâche de tirer des lois.

Parfois, sans doute, il déborde ce programme et se demande si les faits observés sont irré­ ductibles aux réactions physico-ciiimiques qui, normalement et sans doute toujours, les accompagnent; mais alors il procède en métaphysicien.

En tant que psychologue, il se cantonne à ce qui est soit immédiatement donné, soit contrôlable par l'expérience.

Mais s'il fait abstraction de la nature de l'objet de son étude, parce qu'elle est conclue et non expérimentalement constatée, le psychologue constate nombre de propriétés caractéristiques de cet objet et par suite révélatrices de sa nature.

Ce sont précisément ces propriétés qui posent le problème de la possibilité pour fa psychologie telle qu'elle est com­ prise de nos jours de devenir une science.

* * * La différence essentielle entre l'objet de la psychologie et ! 'objet des autres sciences consiste sans doute dans son caractère subje,ctif.

La physique et, d'une façon générale, Je.s sciences de la nature, s 'occu­ pent de ! 'univers matériel.

Cet univers est distinct et indépendant des -esprits qui l'observent : que je sois joyeux ou triste, je verrai toujours le soleil se lever à l'heure prévue et le dégel commencer au-dessus de zéro.

L'univers matériel est communément considéré comme le type même de la réa.lité objective.

Bien différent est l'univers dans lequel évolue le mathématicien : les nombres et les figures dont il étudie les propriétés n'existent pas hors de l'esprit; l'objet des mathématiques fait partie du monde mental et, ilans ce sens, il e·st subjectif.

Mais il est objectif en ce que lui aussi reste indépendant des vicissitudes de l'esprit qui l'étudie : les définitions et les postulats, une fois posés, constituent un objet plus Etable encore -que ce monde matériel qni change, et les propositions qui en sont dé­ duites obl:iennenl, l'assentiment de quiconque a pu suivre la.

démoll'stration qui les justifie.

En psychologie, nous sommes bien loin de cette objectivité, car, dans ·cette discipline, l'objet n'est pas distinct du sujet.

Tout d'abord, inutile d'insister sur cette remarque : les faits psychi­ ques ne sont pas donnés au nsychologue comme sont donnés au physi­ cien les couleurs ou les sons, hors de lui; c'est en lui-même qu'il doit observer les sentiments et les pensées, assister à l'aul1e et au crépus­ cule de ses amours.

Ensuite, fos états de conscience étudiés en psychologie n'. »

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