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La notion de bien commun

Publié le 09/05/2012

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On peut imaginer et il existe de fait autant de sociétés qu'il y a de fins susceptibles d'être poursuiçies en commun. Or, qu'il s'agisse de sociétés naturelles ou de sociétés conventionnelles, chacune de ces sociétés comporte nécessairement les caractères propres à toute société, dont le principal et le plus apparent est l'autorité, organe du bien commun. On pourra donc déterminer la nature de l'autorité en précisant ce que signifie la notion du << bien commun >>, en fonction de laquelle se définissent la mesure, le mode et le sens des actes de l'autorité. Car, justifiant la loi, le règlement ou la décision du chef, le bien commun doit aussi en justifier le contenu, positif ou négatif, qualitatif et quantitatif. Lex est ordinatio rationis ad bonum commune. (Saint THOMAS) Nous pouvons déduire de là les notes essentielles du bien commun...

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~---- --- 1· i L LE BIEN COMMUN 385 distributivr, aux avantages du bien commun.

On comprend maintenant comment le bien commun de la société politique, qui est l'œuvre des individus et qui a pour fin ultime la per­ fection de la personne humaine, doit se distinguer du bien particulier et peut parfois entrer en conflit avec lui.

380 2.

Nature du bien commun.

- Le bien commun d'une société peut comprendre l'une ou l'autre ou l'ensemble des trois caté­ gories en lesquelles se divise l'universalité du bien (III, 229), à savoir : les biens utihs, qui n'ont valeur que de moyens, - les biens délectables, qui répondent aux besoins de la sensibilité, - les biens honnêtes, ou hiens spirituels (intellectuels, moraux et religieux), qui valent par la perfection qu'ils app0rtent, et qui sont eux-mêmes, relativement à Dieu, fin suprême de l'acti­ vité humaine, des fins intermédiaires.

- On pourrait donc diviser les sociétés, d'après la nature de leur bien commun (ou de leur fin), en sociétés à fin utilitaire (sociétés commerciales), -à fin de pur agrément (sociétés sportives et sociétés de jeu, en général; sociétés artistiques),- à fin honnête (sociétés scien­ tifiques, religieuses).

-Certaines sociétés {à !'lavoir, toutes les sociétés natnrelles: famille, commune, métier, nation, État), ont pour bien commun (et fin commune) les trois catégories du bien.

Pratiquement et concrètement, le bien commun se définira comme l'ensemble des moyens que toute sociéié doit procurer à ses membres en çue de leur permettre de réaliser la fin commune à tous.

Ces moyens composent le domaine des choses > ou « utiles ,, pour la société, et prennent une extension et une importance de plus en plus grandes à mesure que la société poursuit des fins de plus en plus vastes et vise des biens de plus en plus gènéraux.

De ce point de vue, l'État domine toutes les autres sociétés temporelles, parce que sa fin propre, qui est le bien commun humain dans ce qu'il y a de plus général, enve­ loppe toutes les fins particulières des autres sociétés.

Il embrasse l'homme tout entier, dans ses activités corporelles et spiri­ tuelles.

-Au-dessous, nous distinguons spécialement la société .familiale, ordonnée à la propagation de l'espèce, humaine, - puis la société professionnelle.

- Au-dessus de l'Etat, nous ne pouvons parler que dans un sens moins strict d'une société internationale, à laquelle manque, pour êtt·e une sociP.té par­ faite, l'autorité suprême e:xigée par la notion de société.

- Enfin, dans un ordre à part, nous rencontrons la société reli­ gieuse, dont la fin n'est plus temporelle, puisqu'elle est de conrluire les membres de la sociét~ religieuse à une fin dernière. »

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