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LA PERCEPTION (cours de philosophie)

Publié le 04/04/2009

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perception

On peut chercher à décrire la conscience perceptive comme font les phénoménologues (cf. Merleau-Ponty), mais on peut aussi, par analyse réflexive, chercher à dégager les conditions sans lesquelles la perception serait impossible. Cela revient à dire quelle est, dans la perception des objets, la part des données empiriques et quelle est la part de l'esprit. L'empirisme considère que les objets s'impriment spontanément dans notre esprit; la perception serait une opération purement passive. L'intellectualisme soutient au contraire que la perception des objets est le résultat d'une activité de l'esprit.
I. L'EMPIRISME
- A - L'empirisme naïf: la perception n'est qu'une sensation.
«La science est sensation«, disait Protagoras. On peut entendre ce mot en deux sens :
1 - La perception serait la prise de conscience immédiate d'une réalité extérieure donnée. C'est le point de vue de l'atomisme antique : « Les objets nous envoient des empreintes qui leur ressemblent par la couleur et la forme« (Épicure, théorie des simulacres). C'est aussi le point de vue du sens commun: comme le dit Descartes, «nous avons cru dès le commencement de notre vie que toutes les choses que nous sentions avaient une existence hors de nous et qu'elles étaient entièrement semblables aux sentiments et aux idées que nous avions à leur occasion«;
2 - La perception serait seulement la prise de conscience d'un ensemble de modifications physiologiques et particulièrement cérébrales ; c'est le point de vue du matérialisme moderne et de la plupart des physiologues.
- B - L'associationnisme : la perception est une association de sensations.
L'associationnisme ne pense pas que l'objet soit immédiatement donné à l'esprit mais admet qu'il est construit, à partir des sensations, par une activité tout automatique obéissant aux lois de l'association des idées. L'objet n'est qu'une somme de qualités sensibles comme l'esprit n'est qu'une somme d'images. Percevoir un objet c'est évoquer à partir d'une sensation le souvenir des sensations que nous avons l'habitude d'éprouver en même temps qu'elle ou sa suite. Si bien que, selon une formule de Bergson, « percevoir finit par n'être plus qu'une occasion de se souvenir «. C'est le cerveau qui, selon Bergson, choisirait dans la mémoire les souvenirs utiles pour éclairer la situation présente.


perception

« MOTS CLÉS ANALYSE Type de raisonnement qui consiste à décomposer une réalité en ses différents éléments.

Du grec empeiria « expérience ».

Doctrine professée en particulier par Locke et Hume , selon laquelle toutes nos idées et connaissances sont dérivées de l'expérience sen ­ sible .

Les empiristes refusent de cette manière les idées innées de Descartes .

La raison, selon les empiristes , est elle- même issue de l'expérience, aussi bien extérieure (perception sensible), qu 'intérieure (réflexion), et en dépend d'autant plus qu'elle permet (grâce aux signes) de rassembler les perceptions .

Kant s'opposera aux empiristes en affirmant l'existence de struc­ ture a priori de l'esprit et ainsi la possibilité de connaissances non empiriques .

ESSENTIEL Du latin esse , « être ».

L'essence d'une chose, c'est sa nature , ce qui définit son être.

On ne saurait ôter la qualité de la chose sans la détruire .

Une qualité essentielle s 'oppose alors à une qualité acci­ dentelle, c'es t-à-dire non consti­ tutive et non nécessaire à la chose .

L'étendue d'un corps, c' est la portion d'espace que celui-ci occupe dans le réel.

C'est parce que les corps sont dans l'espace qu 'ils sont étendus et qu 'ils occupent l'espace chacun de mani è re spécif i que .

EVIDENCE C'est ce dont la vérité apparaît immédiatement et ne peut être contesté , et qui s'impose comme tel à la pensée .

Est inné ce qui est donné avec un être à sa naissance et appartient de ce fait à sa nature.

S'oppose à ac­ quis .

Un des problèmes essentiels est de déterminer , chez l'homme , le s parts respectives de l'inné et de l' acquis .

La perception J 'ai la sensation d'une couleur ou d'une odeur, mais je perçois toujours un objet doté de qualités sensibles (une table rouge et sentant la cire).

Alors, si je ne perçois pas simplement du rouge, mais une chose rouge, cela signifie que, quand je perçois, j'identifie des objets (l'objet table, ayant telles ou telles qualités sensibles) et que j'opère la synthèse des sensations provenant de mes différents sens.

La question est alors de savoir d'une part comment s'opère cette synthèse, et d'autre part comment je reconnais tel ou tel objet.

Comment articuler perception et sensation ? On peut soutenir que ce sont les différentes sen ­ sations qui vont s'additionner pour composer l'objet : la sensation du toucher de la table, de sa couleur et de sa forme, s' ajoutent les unes aux autres jusqu 'à constituer la perception de l'objet « table » .

C'est la solution défendue par les empiristes : la connaissance dérive de l'expérience , entièrement faite d 'une accu­ mulation de sensations .

Nous avons d' abord des sensations , et ce sont elles qui composent nos idées.

Mais comme ces sensations se présentent tou ­ jours conjointement dans mon expérience sensitive , je finis par prendre l'habitude de les unir : je désigne alors leur union par un seul nom (je nomme « tulipe » l'union de certaines odeurs , couleurs , et formes se présentant en ­ semble) .

Au sens strict, toute chose n'est alors qu 'une collection de sensations , unies sous une seule dénomination par une habitude .

La perception est-elle réductible à une somme de sensations ? Peut-on cependant réduire ainsi l'objet à une collection de qualités senties et la perception à une somme de sensations reçues ? Descartes mon tre que c'est impossible : prenons un morceau de cire qui vient d'être tiré de la ruche ; il est dur , odorant , et possède une forme dé­ terminée .

Mais si on l'approche d'un e flamme, ces qualités sensibles disparaissent toutes ; et pourtant , chacun le reconnaîtra avec évidence , « la même cire demeure ».

L'expérience révèle donc que la cire était , à mon insu , autre chose que ce que je croyais : elle n' est pas un assem­ blage de qualités sensibles ; son essence doit être distingu ée de son apparence .

E d mund Husserl (1859- 1 938).

philosophe allemand , fond ate u r de la mét hode phénoménologique .

Qu'est-ce donc alors qui me fait connaître c HU' est la cire, si ce ne sont pas mes sensations ? elon Descartes, c'est une cc inspection de l'es­ rit ,, : si l'objet est ce qui demeure le même par-delà les variations de l'expérience sensible, •alors la perception ne peut être qu'un acte intellectuel.

Or la raison me fait reconnaître que [a cire n'est pas une somme de qualités sensibles , mais une forme flexible et muable.

Percevoili un objet, ce ne serait donc pas le sentir mais le concevoir.. »

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