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LA PHILOSOPHIE DE KANT : VIE ET OEUVRES.

Publié le 22/02/2012

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Kant naquit, étudia, enseigna et mourut à Königsberg. Il ne quitta jamais cette grande ville de Prusse Orientale, ville universitaire et aussi centre commercial très actif où affluaient des hommes de nationalité diverse : Polonais, Anglais, Hollandais. La vie de Kant fut austère (et régulière comme une horloge). Levé tous les matins à 5 heures hiver comme été, se couchant tous les soirs à dix heures, il suivait le même itinéraire pour aller de sa maison à V Université. Deux circonstances lui ont fait manquer son horaire : la publication par Rousseau du Contrat Social en 1762 et l'annonce de la victoire française à Valmy en 1792. Kant fut, a dit Fichte, « la raison pure incarnée ». Kant a subi deux influences contradictoires : l'influence du piétisme un protestantisme luthérien à tendance mystique et pessimiste (qui met en relief la puissance du péché et la nécessité de la régénération ). Ce fut la religion de la mère de Kant et de plusieurs de ses maîtres ; et l'influence du rationalisme, celui de Leibniz que Wolf avait enseigné avec éclat, celui de l'Aufklärung (l'université de Königsberg était en relations avec l'Académie Royale de Berlin, acquise aux idées nouvelles). Ajoutons la lecture de Hume qui « réveilla Kant de son sommeil dogmatique », la lecture de Rousseau qui le sensibilisa à la puissance tout intérieure de la conscience morale. Le premier ouvrage important de Kant — tout comme l'un de ses derniers, l'Essai sur le mal radical — est consacré au problème du mal : l'Essai pour introduire en philosophie la notion de grandeur négative » ( 1763) s'oppose à l'optimisme de Leibniz héritier de celui des scolastiques comme à celui de l'Aufklärung. Le mal n'est pas la simple « privatio boni » mais l'objet très positif d'une liberté méchante. Après un ouvrage où Kant critique les illusions de « visionnaire » de Swedenborg (qui prétend tout savoir de l'au-delà) vient la Dissertation de 1770 qui vaut à son auteur d'être nommé professeur titulaire (professeur « ordinaire » comme on dit dans les Universités allemandes).
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« Et pourtant il existe aussi (cette énigme est le point de départ de Kant) des jugements qui sont à la foissynthétiques et a priori ! Par exemple la somme des angles du triangle vaut deux droits.

Voilà un jugementsynthétique (la valeur de cette somme d'angles ajoute quelque chose à l'idée de triangle) qui est cependant a priori.En effet je n'ai pas besoin pour connaître cette propriété d'une constatation expérimentale.

Je sais cela sans avoirbesoin de mesurer les angles avec un rapporteur.

Je le sais par une démonstration rigoureuse.

De même je dis enphysique que réchauffement de l'eau est la cause nécessaire de son ébullition (s'il n'y avait là qu'une constatationempirique comme l'a cru Hume toute la science serait — en tant que vérité nécessaire et universelle — supprimée).Comment de tels jugements synthétiques et a priori sont-ils possibles ? Je démontre la valeur de la somme desangles du triangle en faisant une construction dans l'espace.

Mais pourquoi la démonstration s'opère-t-elle aussibien sur ma feuille de papier que sur le tableau noir...

ou sur le sol où Socrate faisait tracer des figures géométriquesà un esclave ? C'est que l'espace, comme d'ailleurs le temps est un cadre qui fait partie de la structure même demon esprit.

L'espace et le temps sont des cadres a priori, nécessaires et universels de ma perception (ce quemontre Kant dans la première partie de Id Critique de la raison pure, appelée Esthétique transcendentale :Esthétique veut dire théorie de la perception, de la connaissance sensible : transcendent al signifie : à priori, c'est-à-dire à la fois antérieur à l'expérience et condition de l'expérience).

L'espace et le temps ne sont pas pour moi desacquisitions de l'expérience.

Ils sont des cadres a priori de mon esprit dans lesquels mon expérience vient dedéposer.

C'est pourquoi les constructions spatiales du géomètre, toutes synthétiques qu'elles soient, sont : a priori: nécessaires et universelles. Mais le cas de la physique est plus complexe.

Ici je parle non seulement du cadre à priori de l'expérience, maisencore des phénomènes eux-mêmes qui s'y déroulent.

Pour dire que la chaleur fait bouillir l'eau, il faut tout de mêmeque je le constate.

Comment les jugements du physicien peuvent-ils alors être a priori.

nécessaires et universels ? C9est répond Kant parce que les règles, les catégories par lesquelles nous relions les phénomènes épars dansl'expérience sont des exigences a priori de notre esprit.

Les phénomènes eux-mêmes sont donnés à posteriori maisl'esprit possède avant toute expérience concrète une exigence de liaison des phénomènes entre eux, une exigenced'explication par des causes et des effets.

Ces catégories sont nécessaires et universelles.

Hume lui-même lorsqu'ilnous laisse entendre que l'habitude est la cause de notre croyance en la causalité n'emploie-t-il pas lui-mêmenécessairement la catégorie a priori de cause dans la critique qu'il prétend nous en offrir ? ? « Toutes les intuitionssensibles sont soumises aux catégories comme aux seules conditions sous lesquelles le divers de l'intuition peuts'unir en une conscience ».

Ainsi l'expérience nous fournit la matière de notre connaissance, mais c'est notre espritqui d'une part dispose l'expérience dans son cadre spatio-temporel (ce que Kant avait montré dans l'Esthétiquetranscendentale) d'autre part lui donne ordre et cohérence par ses catégories (ce que Kant montre dansl'Analytique transcendentale).

Ce que nous appelons l'expérience n'est pas quelque chose que l'esprit, tel une ciremolle recevrait passivement.

C'est l'esprit qui grâce à ses structures a priori, construit lui-même l'ordre de l'univers.Tout ce qui nous apparaît bien lié dans les phénomènes de la nature a été relié par l'esprit humain. C'est là ce que Kant appelle sa révolution copernicienne.

Ce n'est pas le soleil avait dit Copernic qui tourne autourde la terre c'est la terre qui tourne autour du soleil.

La connaissance dit Kant n'est pas le reflet de l'objet extérieur.C'est l'esprit humain qui construit lui-même — avec les matériaux de la connaissance sensible — l'objet de sonsavoir, Dans la troisième partie de sa critique de la Raison pure, dans la Dialectique transcendentale Kant s'interroge sur lavaleur de la connaissance métaphysique.

Les analyses précédentes, tout en fondant solidement la connaissance enlimitent la portée.

Ce qui est fondé c'est la connaissance scientifique qui se contente de mettre en ordre grâce auxcatégories les matériaux qui lui sont fournis par l'intuition sensible. Mais, nous dit Kant, nous ne connaissons pas pour autant le fond des choses.

Nous ne connaissons le monde queréfracté à travers les cadres subjectifs de l'espace et du temps.

Nous ne connaissons que les phénomènes, nous neconnaissons pas les choses en soi ou noumènes.

Les seules intuitions dont nous disposions sont les intuitionssensibles.

Sans les catégories, les intuitions sensibles seraient « aveugles » c'est-à-dire désordonnées et confuses,mais sans les intuitions sensibles concrètes les catégories seraient « vides » c'est-à-dire n'auraient rien à relier.Prétendre comme Platon, Descartes ou Spinoza que la raison humaine a des intuitions en dehors et au-dessus dumonde sensible, c'est jouer au « visionnaire » et s'illusionner de chimères : « La colombe légère qui dans son libre volfend l'air dont elle sent la résistance pourrait s'imaginer qu'elle volerait bien mieux encore dans le vide.

C'est ainsique Platon se hasarda sur les ailes des idées dans les espaces vides de la raison pure.

Il ne s'apercevait pas quemalgré tous ses efforts il ne faisait aucun chemin puisqu'il n'avait pas de point d'appui où il pût appliquer sesforces.» Pourtant la raison ne cesse de construire des systèmes métaphysiques parce que sa vocation propre est dechercher sans cesse à unifier, même au-delà de toute expérience possible.

Elle invente le mythe d'une « âme-substance » parce qu'elle suppose réalisée l'unification complète de mes états d'âme dans le temps, le mythe d'unDieu créateur parce qu'elle cherche un fondement du monde qui soit l'unification totale de ce qui se passe dans lemonde...

Mais privée de tout point d'appui dans l'expérience, la raison est comme folle, elle se perd dans lesantinomies, démontrant aussi bien et aussi mal la thèse que l'antithèse (ex.

le monde a-t-il un commencement ? Ouicar l'infini en arrière est impossible, il faut qu'il y ait eu un point de départ.

Non, car je puis toujours me demander :et avant ce commencement du monde qu'y avait-il ?).

Tandis que le savant fait un usage légitime de la causalitéqu'il emploie à relier des phénomènes donnés (échauffement et ébullition ) le métaphysicien abuse de la causalité. »

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