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VIE ET OEUVRES DE KANT

Publié le 22/12/2009

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kant

Kant naquit, étudia, enseigna et mourut à Königsberg. Il ne quitta jamais cette grande ville de Prusse Orientale, ville universitaire et aussi centre commercial très actif où affluaient des hommes de nationalité diverse : Polonais, Anglais, Hollandais. La vie de Kant fut austère (et régulière comme une horloge). Levé tous les matins à 5 heures hiver comme été, se couchant tous les soirs à dix heures, il suivait le même itinéraire pour aller de sa maison à l'Université. Deux circonstances lui ont fait manquer son horaire : la publication par Rousseau du Contrat Social en 1762 et l'annonce de la victoire française à Valmy en 1792. Kant fut, a dit Fichte, « la raison pure incarnée «.  Kant a subi deux influences contradictoires : l'influence du piétisme un protestantisme luthérien à tendance mystique et pessimiste (qui met en relief la puissance du péché et la nécessité de la régénération). Ce fut la religion de la mère de Kant et de plusieurs de ses maîtres ; et l'influence du rationalisme, celui de Leibniz que Wolf avait enseigné avec éclat, celui de l' Aufklärung (l'université de Königsberg était en relations avec l'Académie Royale de Berlin, acquise aux idées nouvelles). Ajoutons la lecture de Hume qui « réveilla Kant de son sommeil dogmatique «, la lecture de Rousseau qui le sensibilisa à la puissance tout intérieure de la conscience morale.  Le premier ouvrage important de Kant — tout comme l'un de ses derniers, l'Essai sur le mal radical — est consacré au problème du mal : l'Essai pour introduire en philosophie la notion de grandeur négative « (1763) s'oppose à l'optimisme de Leibniz héritier de celui des scolastiques comme à celui de l' Aufklärung. Le mal n'est pas la simple « privatio boni « mais l'objet très positif d'une liberté méchante. Après un ouvrage où Kant critique les illusions de « visionnaire « de Swedenborg (qui prétend tout savoir de l'au-delà) vient la Dissertation de 177o qui vaut à son auteur d'être nommé professeur titulaire (professeur « ordinaire « comme on dit dans les Universités allemandes).  Kant y distingue la connaissance sensible (qui porte sur les intuitions spatio-temporelles) et la connaissance intelligible (qui porte sur les idées métaphysiques). Puis viennent les grandes oeuvres de la maturité, où est exposé le criticisme kantien. En 1781 c'est la Critique de la raison pure dont une deuxième édition modifiée en 1787 précisera les intentions « critiques « (une étude sur les limites de la connaissance). Les Prolégomènes à toute métaphysique future (en 1783) sont à la critique de la raison pure ce que l'Enquête sur l'Entendement de Hume était au Traité de la Nature Humaine : une simplification .brillante à l'usage d'un public plus vaste. La Critique de la raison pure explique essentiellement pourquoi les métaphysiques sont vouées à l'échec, pourquoi la raison humaine  est impuissante à connaître le fond des choses. La morale de Kant est exposée dans les ouvrages qui suivent : Le Fondement de la Métaphysique des moeurs (1785). La Critique de la Raison pratique (1788). Enfin La Critique de la faculté de juger ( I790 ) traite des notions de beauté (et de l'art) de finalité, cherchant ainsi un passage entre le monde de la nature, soumis à la nécessité et le monde moral où règne la liberté.  Kant avait trouvé chez Frédéric II protection et admiration. Son successeur Frédéric-Guillaume II, moins indépendant des milieux dévots s'inquiéta de l'ouvrage pourtant foncièrement spiritualisme et anti-Aufklärung, malgré son titre que Kant publia en 1793: La religion dans les limites de la simple raison. Il fit promettre à Kant de ne plus jamais rien écrire sur la religion, « comme sujet très fidèle de sa Majesté «. Kant tout ennemi qu'il fût de la restriction mentale prétendit ensuite que cette formule ne l'engageait que durant le règne de ce Prince ! Et après l'avènement de Frédéric-Guillaume III, il n'hésita pas à traiter dans le Conflit des Facultés (1798 ) le problème des rapports de la religion naturelle et de la religion révélée ! Parmi ses derniers ouvrages citons La Doctrine du droit, La Doctrine de la Vertu (x797) et son Essai philosophique sur la paix perpétuelle (1795).

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