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La Possibilité de la preuve de Dieu.

Publié le 08/06/2012

Extrait du document

dieu

On ne peut aborder le double problème de la possibilité

et de la nécessité d'une preuve ou d'une démonstration de

l'existence de Dieu avant d'avoir défini ce dont on parle lorsqu'on

use du mot Dieu. Rechercher si Dieu existe et, s'il est,

quel il est, et· se demander préalablement si cette recherche

n'est pas vaine, cela suppose évidemment que nous avons déjà

dans l'esprit une certaine notion de Dieu, sinon notre enquête

serait complètement impossible, car on ne se pose pas de

question sur ce dont on ne sait absolument rien. Nous devons

donc commencer par préciser la notion de Dieu qui est au principe

de nos investigations.

dieu

« Dieu des Védas, le Dieu d'Aristote, le Dieu des chrétiens et le Dieu de Spinoza.

Mais cette difficulté est plus apparente que réelle.

Car, d'abord, les conceptions philosophiques et, si l'on peut dire, techniques de Dieu sont le résultat d'un long travail d'élaboration et se trouvent, à ce titre, au terme et non au principe de la recherche philosophique.

Ensuite, il y a une notion de Diëu, plus intuitive que dialectique, plus synthé­ tique qu'analytique, qui paraît être de beaucoup la plus com­ mune et la plus universellement répandue, dans l'espace et dans le temps, comme essentiellement liée aussi aux différentes formes religieuses qui se partagent l'humanité.

Cette notion se trouve souvent engagée en des récits mythologiques qui la parasitent, mais en laissent paraître les éléments essentiels, qui sont les mêmes partout et qu'on peut ramener aux trois suivants : Dieu est un être vivant et doué de personnalité,- cause du monde, -auteur de la loi morale.

La religion proprement dite apparaît lorsque l'homme, qui s'est élevé à l'idée d'un Absolu, se sent en dépendance personnelle de cet Absolu, qui revêt dès lors les caractères de la transcendance, de la puis­ sance et de la perfection, en un mot, de la Majesté.

C'est ce qu'ont bien montré les recherches si nombreuses qui ont porté sur l'évolution de l'idée de Dieu dans l'humanité.

Ru­ DOLF OTTO établit, sur la base des enquêtes ethnologiques, que la notion de sacré ou de saint, qui résume le sentiment commun des hommes vis-à-vis de Dieu, ne saurait être ramenée au sentiment qu'imposerait une force cosmique anonyme et impersonnelle.

Dieu est pour l'homme le Saint (sanctum), et ce sentiment de la sainteté comporte lui-même un double aspect.

D'abord, le Saint réclame respect, vénération, humilité profonde : de lui dépend ma destinée.

Sous cet aspect, il est le Tremendum, le Dieu terrible, devant lequel l'homme éprouve de l'angoisse.- Mais, d'autre part, le Saint exerce sur l'homme une attirance, une sorte de fascination même, car il est le bien et la source de tout bien.

Il est donc aussi le Fascino­ sum 1 • Cette disposition vis-à-vis du Saint forme un tout complexe dont les éléments ne peuvent se ramener à des dispositions plus élémentaires (désir, peur, etc.).

C'est un sentiment original et irré­ ductible, que traduit la notion commune de Dieu.

(Cf.

R.

OTTO, Le Sacré, trad.

fr., Paris, 1930.) ..

b) La notion philosophique.

La notion philosophique de Dieu n'ajoute rien d'essentiel à la notion commune, qu'elle (1) S.

AuGUSTIN avait écrit dans le même sens, en parlant de Dieu : • Inhor· resco et ·inardesco.

Inhorresco, inquantum dissimilis ei sum.

Iuardesco, in quantum similis ei sum.

•. »

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