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La Raison dans l'Histoire de G. W. F. HEGEL

Publié le 06/01/2020

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histoire

Hegel propose de concevoir la raison, non comme un simple instrument formel et vide, mais comme le processus effectivement à l'œuvre dans le devenir historique. La raison est ainsi à la fois forme (connaissance conceptuelle) et contenu (essence de la réalité morale et naturelle), de sorte que : « Ce qui est rationnel est réellement à l’œuvre et ce qui est réellement à l’œuvre est rationnel ».

 

En effet, le rationnel qui est synonyme de l’idée, en entrant avec sa réalité dans l’existence extérieure, acquiert ainsi une richesse infinie de formes, d’apparences et de manifestations, il s’enveloppe comme un noyau d’une écorce dans laquelle la conscience se loge d’abord mais que le concept pénètre enfin pour découvrir la pulsation intérieure et la sentir battre même sous l’apparence extérieure. [...]

 

Concevoir ce qui est, c’est la tâche de la philosophie, car ce qui est, c’est la raison. [...] Ce qu’il y a entre la raison comme esprit conscient de soi, et la raison comme réalité donnée, ce qui sépare la première de la seconde, et l’empêche d’y trouver sa satisfaction, c’est qu’elle est enchaînée à l’abstraction dont elle ne se libère pas pour atteindre le concept.

 

Reconnaître la raison comme la rose dans la croix de la souffrance présente, c’est la vision rationnelle et médiatrice qui réconcilie avec la réalité [...].

 

F. Hegel, Principes de laphilosophie du droit, Préface, trad. A. Kaan, © Éd. Gallimard 1940, pp. 42-44.

histoire

« présent» (Principes, p.

42).

C'est donc la raison elle-même qui se déploie dans les formes historiques les plus concrètes.

Marx considèrera cette tentative de réconcilia­ tion de la raison avec la réalité effective comme le comble de l'abstraction métaphysique.

Il raille « cette méthode absolue dont Hegel parle en ces termes : « La méthode est la force absolue, unique, suprême, infi­ nie, à laquelle aucun objet ne saurait résister; c'est la ten­ dance de la raison à se reconnaître elle-même en toute chose » (Logique).

Toute chose, poursuit Marx ironique­ ment, étant réduite à une catégorie logique, et tout mouve­ ment, tout acte de production à la méthode, il s'ensuit naturellement que tout ensemble de produits et de produc­ tion, d'objets et de mouvement, se réduit à une métaphy­ sique appliquée » (Misère de la philosophie, première observation).

Mais la critique de Marx a quelque chose d'une carica­ ture.

La tendance de la raison à se reconnaître elle-même en toute chose n'est selon Hegel qu'un moment du déve­ loppement de la réalité.

Hegel retire à la philosophie la pré­ tention d'enseigner comment doit être le monde : « En tant que pensée du monde, elle apparaît seulement lorsque la réalité a accompli et terminé son processus de formation.

Ce que le concept enseigne, l'histoire le montre avec la même nécessité: c'est dans la maturité des êtres que l'idéal apparaît en face du réel et après avoir saisi le même monde dans sa substance, le reconstruit dans la forme d'un empire d'idées » (Principes, p 45).

Dire que l'élément rationnel est à l'œuvre dans l'histoire, ce n'est pas réduire la contingence à la raison, ni prétendre l'en déduire totalement.

La réconciliation du réel et du rationnel est l'œuvre d'un dialogue toujours ouvert, d'une patiente dialectique.

C'est, d'une façon analogue, dans un dialogue de l'idéal rationnel et du réel expérimental que consistera, pour Bachelard, la démarche du nouvel esprit scientifique.

---- j. »

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