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La recherche du bien-être peut-elle être une fin morale ?

Publié le 17/03/2009

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morale

Le bien-être est le sentiment général d’agrément, d’épanouissement procuré par la pleine satisfaction des besoins du corps et de l’esprit. Il peut donc être considéré comme un bonheur modeste : bien qu’il se rapproche beaucoup de l’idée de bonheur, il est défini par l’absence de besoin ou de souffrance, par l’apaisement des désirs, et l’autonomie : dans le bien-être, rien n'est de trop et rien ne manque. Le bien-être est donc un sentiment subjectif, délimité dans le temps, proche du plaisir, tandis que la morale vise le bien, c'est-à-dire un idéal universel, objectif, qui est le même pour tous et ne change pas avec les circonstances. Traditionnellement, l’action morale est distinguée de l’action faite par intérêt : est moral ce qui doit être fait, tandis que ce que je fais par intérêt n'est bon que pour moi et dans certaines circonstances. Autrement dit, l’acte moral se définit par son indépendance à l’égard de la sphère du bien-être : une fin morale s’oppose souvent à une fin hédoniste. Pour autant, ne puis-je pas faire de la morale une condition de mon bien-être ? Le sentiment de culpabilité qui accompagne les actes immoraux semble montrer une convergence entre bien-être et morale : si le bien-être était l’apanage du sage, et si je ne peux atteindre le bien-être qu’en ayant la conscience tranquille, ne peut-on pas dire que la recherche du bien-être est une fin morale ?

I.        La recherche du bien-être est-elle contraire à la morale ?

II.    L’utilitarisme, une réconciliation du bien-être et de la morale ?

III.  La recherche du bien-être, une fin éthique

morale

« honnête peut l'être soit parce qu'il pense qu'il ne faut pas abuser autrui, soit parce qu'il se dit qu'en abusantautrui, il risque de perdre des clients.

Or, s'il n'est honnête que par devoir, alors son comportement estmoral, mais s'il le fait également par intérêt, son comportement ne l'est plus.

On voit que cette morale del'intention est aussi une morale du soupçon : comment être sûr d'être moral ? En faisant quelque chose dedéplaisant, qui ne nous apporte aucun avantage ? Mais alors, ne peut-on pas dire que la seule ambitiond'être moral devient un intérêt, qui par conséquent, annule la dimension morale de notre acte ? Nouscomprenons mieux pourquoi Kant doutait qu'il y ait eu ne serait-ce qu'une seule action vraiment morale dansce monde. C.

Il faut donc distinguer l'impératif catégorique l'impératif, le seul qui soit moral, qui est exprimé par la phrase: "Tu dois (absolument) faire telle chose" de l'impératif assertorique, qui représente une action commenécessaire pour arriver au bonheur , c'est-à-dire à une fin qu'on peut supposer réelle chez tous les hommes. Une proposition indiquant la façon d'être heureux n'est donc pas un impératif catégorique (c'est-à-direinconditionné), mais un impératif hypothétique, puisqu'il concerne le choix des moyens en vue de sonbonheur et est donc relatif à une autre fin.

l' impératif catégorique déclare l'action objectivement nécessaire pour elle-même, sans rapport à une autre fin.

Dans la philosophie kantienne, une fin qui serait le bien-être oumême le bonheur ne peut donc pas être une fin morale, puisque les actions qui seront asservie à cette fin nesont pas des actions dictées par la seule loi morale, mais précisément des actions dictées par une fin.

Il nepeut y avoir de fin morale autre que la fin morale elle-même. II.

L'utilitarisme, une réconciliation du bien-être et de la morale ? A.

La notion d'utilité n'a pas chez les utilitaristes le sens qu'on lui attribue couramment.

Ce qui est « utile » désignece qui contribue à maximiser le bien-être d'une population.

C'est en ce sens particulier qu'on peut parler du calcul del'utilité d'un acte, ou qu'on peut comparer les utilités de différentes actions ou règles.

La pensée utilitariste consistedonc à peser le pour et le contre d'une décision et comparer cette dernière aux avantages et désavantages de ladécision inverse.

Le postulat de départ de sa théorie utilitariste est que le bien constitue une réalité constatable et démontrable.

On peut le définir à partir des seules motivations élémentaires de la nature humaine : son penchant« naturel » à rechercher le bonheur, c'est-à-dire un maximum de plaisir et un minimum de souffrance.

Ce principe estformulé ainsi par Bentham « La nature a placé l'humanité sous l'empire de deux maîtres, la peine et le plaisir.

C'est àeux seuls qu'il appartient de nous indiquer ce que nous devons faire comme de déterminer ce que nous ferons.

D'uncôté, le critère du bien et du mal, de l'autre, la chaîne des causes et des effets sont attachés à leur trône.

»(Principes de la morale et de la législation , 1789 ). B.

La recherche du bonheur n'est donc plus ici une recherche individuelle, mais sociale et même politique, puisque laquestion de fond est : quel est le meilleur régime politique ? Autrui devient un élément tout aussi important que soidans la recherche de ce bien-être.

A ce titre, on pourrait considérer que c'est là une fin morale, et non une finégoïste, puisque la notion de bien-être n'est plus égoïste et peut au contraire amener chacun à choisir ungouvernement qui n'est pas dans son intérêt propre.

En économie , un optimum de Pareto désigne une situation dans laquelle on ne peut pas améliorer le bien-être d'un individu sans détériorer celui d'un autre : cet optimum est censé représenter un idéal, une situation où les ressources et les richesses sont réparties de la manière la plusrationnelle qui soit.

Or, la principale critique que l'on peut apporter à cet optimum est de correspondre à unequantité infinie de situation : une société dans laquelle les richesses seraient réparties à égalité entre chacun estune société qui correspond à l'optimum de Pareto, puisque pour donner plus à l'un de ses membres, je dois ôter à unautre membre.

Mais une société où un seul possèderait tout et les autres rien serait tout aussi optimum, puisquepour donner quelque chose à ceux qui n'ont rien, on devrait enlever à celui qui a tout. C.

En effet, l'utilitarisme permet, et éventuellement promeut, le sacrifice de certains au profit du plus grandnombre.

Il s'agit là d'un des points les plus critiqués de la théorie.

Le philosophe américain John Rawls s'est particulièrement attaqué à cette possibilité de sacrifice dans son ouvrage Théorie de la justice .

L'aspect dit « sacrificiel » est lié à la logique de la compensation et au prescriptivisme utilitariste.

Dans l'évaluationglobale de la moralité, les bonnes et les mauvaises conséquences se compensent.

Si pour augmenter lasatisfaction du plus grand nombre on doit sacrifier une personne, l'utilitarisme soutient que c'est ce qu'il faut faire.

L'exemple classique est celui des naufragés : un groupe de naufragés est sur un radeau de fortune,mais celui-ci va couler car ils sont trop nombreux.

En abandonnant un des membres du groupe on évitera auradeau de couler, mais celui qui sera sacrifié mourra.

L'utilitarisme conduit à sacrifier un des membres poursauver les autres : l'acte de l'abandonner a une conséquence négative pour lui, mais elle est compensée parles conséquences positives pour les autres membres.

C'est pourquoi un des ressorts théoriques de la théoriede Rawls est le « voile d'ignorance » : il image un contrat social passé par les hommes et les femmes quivont fonder la société, et qui vont donc devoir répartir les ressources, mais sans savoir quelle place ilsoccuperont dans la société.

Par exemple, au moment de décider de l'existence ou non d'allocations chômage,et de leur montant, ils devront le faire sans savoir si eux-mêmes seront un jour ou non dans cette situation.Tout le principe est donc de trouver un équilibre général en termes de bien-être global, mais sans y chercherson intérêt propre.

On peut donc lire le voile d'ignorance comme une volonté de chercher le bien-être tout ledétachant de l'idée d'intérêt personnel qui s'y attache en général. III. La recherche du bien-être, une fin éthique A.

Paul Ricœur, dans un texte datant de 1990 s'intitulant Éthique et morale commence par démontrer la racine. »

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