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La sagesse consiste-t-elle dans le refus de toute croyance ?

Publié le 27/02/2008

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     La croyance consiste en une attitude de l'esprit qui affirme quelque chose sans pouvoir en donner de preuves, avec un degré plus ou moins grand de probabilité. Cette définition générale comprend trois propriétés de la croyance, qui nous permettent de la distinguer de toute autre forme d'assentiment ou de jugement. Tout d'abord, elle se caractérise par son irrationalité, car elle ne repose sur aucune preuve, c'est-à-dire sur aucun argument fondé en raison. Cette première propriété en suppose implicitement une seconde. En effet, si la croyance n'est pas rationnelle, il faut en conclure qu'elle est purement subjective, et s'oppose ainsi à l'objectivité d'un savoir démontré par des preuves. Enfin, elle suppose des degrés, si bien qu'il existe une diversité de croyances plus ou moins probables, et qui n'ont pas la même valeur. Irrationalité, subjectivité et diversité, telles sont les trois propriétés essentielles de toute croyance.      Or, la sagesse se comprend traditionnellement en deux sens qui s'opposent à la croyance. En un sens théorique ou spéculatif, elle s'identifie au savoir, et désigne la connaissance reposant sur les seuls arguments de la raison. En un sens pratique ou moral, elle consiste dans le mode d'être de l'homme parvenu à la délivrance et à la dignité suprême à l'aide de la raison. Par conséquent, la pensée philosophique définit la sagesse par la rationalité, l'objectivité et l'unité, par opposition à la croyance, qui se définit précisément par les propriétés contraires.      Cependant, nous avons vu que toutes les croyances n'avaient pas le même degré de probabilité, et ne se valaient donc pas. S'il existe ainsi une multiplicité de croyances, la sagesse ne peut-elle s'accorder avec la ou les plus probables d'entre elles ? De plus, là où la raison est impuissante à nous donner des preuves, la sagesse ne consiste-t-elle pas à suivre la croyance ?

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