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La Science constitue -t-elle une arme contre l'irrationnel ?

Publié le 27/02/2008

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La raison suggère souvent un certaine rigidité, une rigueur voire une certaine froideur. La raison est cette faculté qui permet aux hommes de se comprendre parce qu'en usant d'elle il faut que chacun se distancie de ses affects, et de ses sentiments respectifs. La science se fonde sur la raison, en tant qu'elle établit des lois. La raison est cette faculté qui a trait à l'universel, par cette faculté l'homme ne se laisse traîné en laisse par la sensibilité ou par l'expérience, mais par elle la raison se donne un ordre propre. La science pour être systématique et fiable et universelle doit se fonder sur la raison. Les lumières désignent d'ailleurs ce moment de l'histoire où les individus osent user de leur raison et donc à ne pas se laisser gouverner soit par la superstition, la croyance, le dogmatisme ou par tout autre forme d'arbitraire. Revenir à la raison, n'est-ce pas renoncer aux charmes de l'imagination, à la fantaisie du rêve ou aux transports de la passion ? La science en tant qu'elle porte en elle l'exigence de la raison est par essence une arme contre l'irrationnel. La science décèle entre les phénomènes une nécessité, mais dans la mesure où n'avons accès qu'aux phénomènes et jamais aux choses en soi, comment pouvons-nous prétendre que la science se fonde exclusivement sur la raison et non sur la croyance? D'autre part n'y a-t-il pas des habitudes qui fondent les pratiques de la science et même parfois certaines croyances qui consolident une communauté scientifique, nécessaires au progrès de la science mais qui n'ont rien de rationnelle.

« Pour Hume, la régularité que nous attribuons entre deux évènements dont lepremier nous appelons cause et l'autre effet est issu de la croyance. Il écrit au cours de l 'Enquête sur l'entendement humain , « J'oserai affirmer comme une proposition générale qui n'admet pas d'exception, que laconnaissance de cette relation ne s'obtient, en aucun cas par desraisonnements apriori, mais qu'elle naît entièrement de l'expérience quandnous trouvons que des objets particuliers sont en conjonction constante l'unavec l'autre.

Qu'on présente un objet à un homme dont la raison et lesaptitudes soient, par nature aussi fortes que possibles, si cet objet lui estentièrement nouveau, il sera incapable, à l'examen avec la plus grandeprécision ses qualités sensibles, de découvrir l'un de ses causes ou l'un de seseffets (...) nul ne découvre jamais, par les qualités qui paraissent aux sens,soit les causes qui les produisent, soit les effets qui naissent; et notre raisonne peut sans l'aide de l'expérience jamais tirer une conclusion au sujet d'uneexistence réelle et d'un fait.

».

Ailleurs il précise: « C'est donc en vain quenous prétendrions déterminer un seul événement ou conclure une cause ou uneffet sans l'aide de l'observation et de l'expérience.

»( Traité de la nature Humaine ).

Nous somme réduits à observer les concomitants constantes et répétées.

Le feu brule toujours: la flamme est accompagnée de chaleur, nousappelons l'une cause l'autre effet.

En plus de la contiguïté et de l'antériorité ilfaut une conjonction constante.

La répétition ne suffisant pas à garantirl'avenir.

Examinant ainsi la nature de la transition de l'impression à l'idée: il apparaitra que la connexion estnécessaire, mais en réalité ce que nous appelons certitude n'est qu'un très haut degré de probabilité. La science se fonde sur des motifs irrationnels Selon Kuhn, la science ne se fonde pas sur des principes rationnels, et c'est toujours des mobiles de naturesociologiques ou affectifs qui nous poussent constituer telle ou telle théorie.

Aucun scientifique ne peut secontenter de formuler des lois, de déployer des théories axiomatisées pour comparer leur degré de falsifiabilité, et dedévelopper des épreuves expérimentales: ainsi la mort des protagonistes, leur âge, leur réfutation, leur nationalité;des motifs esthétiques un sentiment de crise et d'épuisement ou un besoin presque affectif de changement quidéclenche l'enthousiasme pour la puissance heuristique probables d'idées nouvelles.

Toutes sortes d'idiosyncrasiesd'ordre biographique ou caractériel, un certain genre d'éducation scientifique basé sur des manuels n'accordentaucune place au devenir discontinu des sciences, le besoin d'être adopté par la communauté scientifique et d'êtrereconnu par des pairs professionnels, ou encore des techniques de persuasion proprement rhétoriques.

La méthodescientifique s'élabore donc à travers des principes irrationnels.

Des croyances, des habitudes de pensées quecristallise le concept de paradigme.

Pour Kuhn, l'adhésion à un paradigme est un phénomène sociologique, quiimplique la genèse d'une communauté de pensée, de méthodes et d'objectifs, autour d'outils communs (journaux,conférences).

Le paradigme au sens collectif est un système de représentations dans un domaine particulier.

Celadit, les paradigmes tendent à différer selon les groupes sociaux et à changer dans le temps en fonction del'évolution des connaissance (cas notamment des paradigmes scientifiques).La science se nourrit donc de l'habitude, des dogmes, et donc de ce qui semblait s'opposer en premier lieu à laraison. Conclusion -Comme nous l'avons vu en premier lieu, la science est immédiatement reliée aux exigences de la raison. -D'autre part, l'impossibilité pour nous d'atteindre les choses en soi, atteste que nous sommes capables d'atteindrenon un haut degré de certitude mais une haute probabilité.

Les lois que nous pensons déceler dans la nature nesont que des lois de l'accoutumance. -Enfin, toute théorie s'élabore par une certaine communauté scientifique elle-même fondée sur des croyancescommunes et des éléments hétérogènes à la recherche purement rationnelle.. »

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