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La science est t'elle en mesure de dicter des prétextes moraux ?

Publié le 12/10/2005

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L'homme juste ne permet pas qu'aucune partie de lui-m�me fasse rien qui lui soit �tranger, ni que les trois principes de son �me empi�tent sur leurs fonctions respectives; il �tablit au contraire un ordre v�ritable dans son int�rieur, il se commande lui-m�me, il se discipline, il devient ami de lui-m�me, il harmonise les trois parties de son �me absolument comme les trois termes de l'�chelle musicale, le plus �lev�, le plus bas, le moyen, et tous les tons interm�diaires qui peuvent exister, il lie ensemble tous ces �l�ments et devient un de multiple qu'il �tait, il est temp�rant et plein d'harmonie et d�s lors dans tout ce qu'il entreprend, soit qu'il travaille � s'enrichir, soit qu'il soigne son corps, soit qu'il s'occupe de politique, soit qu'il traite avec des particuliers, il juge et nomme toujours juste et belle l'action qui maintient et contribue � r�aliser cet �tat d'�me et il tient pour sagesse la science qui inspire cette action; au contraire, il appelle injuste l'action qui d�truit cet �tat, et ignorance l'opinion qui inspire cette action." (R�publique, livre IV). S'il nous faut d'abord apprendre � mesurer, � nous �loigner des impressions sensibles pour appr�hender l'intelligible, l'id�e, l'objectif, l'essence, cela ne saurait suffire, car, nous devons non seulement baliser horizontalement, d'id�e s�par�e (concept) en id�e s�par�e, tout le champ de l'intelligible, mais encore, verticalement, par cette discussion raisonn�e qui n'est autre que le dialogue dialectique, nous �lever jusqu'� l'Id�e de toutes les id�es, c'est-�-dire le principe premier, le Bien, auquel toutes les id�es participent, avec lequel elles sont en relation n�cessaire. Une fois ce mouvement ascendant op�r� et le Bien reconnu comme ce soleil qui d'�vidence �claire et �nourrit� tout, nous pourrons �redescendre� et ordonner rationnellement le monde, la cit�, l'individu, selon une g�om�trie harmonieuse. Au terme du monde intelligible est l'id�e du Bien, difficile � voir, mais qu'on ne peut voir sans conclure qu'elle est universellement la cause de toutes les choses bonnes et belles, elle qui a engendr�, dans le monde visible, la lumi�re et le souverain de la lumi�re, �tant elle-m�me souveraine dans le monde intelligible, dispensatrice de v�rit� et d'intelligence : c'est elle qu'il faut voir si l'on veut agir sagement, soit dans la vie priv�e, soit dans le vie publique. (La R�publique, livre VII).   L'�thique peut �tre scientifiquement d�montr�e Pour Spinoza, on peut �tablir une morale de mani�re scientifique (more geometrico): c'est ce qu'il tente de faire dans son �thique. Baruch Spinoza (1632-1677), lecteur et commentateur critique de Descartes, est lui aussi un repr�sentant du rationalisme du XVIIe si�cle. Dans son grand livre L'�thique (1675), il adopte �la m�thode des g�om�tres� (more geometrico) pour exposer ses id�es: comme un math�maticien il pose donc des d�finitions, d'o� il d�duit des propositions qu'il d�montre � chaque fois � partir de ce qu'il a d�j� �tabli auparavant. ■ La vertu consiste � chercher ce qui nous est utile, sous la conduite de la raison : bref, � ordonner le d�sir � la raison et non plus � l'imagination.

« L'éthique peut être scientifiquement démontréePour Spinoza, on peut établir une morale de manière scientifique (moregeometrico): c'est ce qu'il tente de faire dans son Éthique.

BaruchSpinoza (1632-1677), lecteur et commentateur critique de Descartes,est lui aussi un représentant du rationalisme du XVIIe siècle.

Dans songrand livre L'Éthique (1675), il adopte «la méthode des géomètres»(more geometrico) pour exposer ses idées: comme un mathématicien ilpose donc des définitions, d'où il déduit des propositions qu'il démontreà chaque fois à partir de ce qu'il a déjà établi auparavant. La vertu consiste à chercher ce qui nous est utile, sous la conduite dela raison : bref, à ordonner le désir à la raison et non plus àl'imagination.

L'utile, c'est la joie durable de tout l'être, différente duplaisir passager, éprouvé dans une partie du corps.

Au fond la raisonpermet au désir d'atteindre sa fin véritable, qui est la vertu, c'est-à-dire le bonheur.

Or, la raison nous montre comme utile quasiment tout ce que la moraletraditionnelle se contente d'énoncer comme des règles ou des devoirs.Elle en élimine seulement les passions tristes, bref les mauvais motifs –tout ce qui dans la morale de tous les jours ne fait qu'ajouter latristesse à la tristesse : ainsi le remords doit-il laisser place à larésolution de bien faire, la crainte du châtiment à l'amour direct du bien, l'apitoiement stérile à une miséricordeactive et joyeuse.

On découvre que les « lois morales » ne sont pas arbitraires ; le sage comprend pourquoi il est effectivementmauvais pour notre bonheur véritable de tuer, de tromper, de mépriser, de haïr ; l'homme du commun estvertueux par obéissance ou par crainte, le sage l'est en connaissance de cause, et par amour.

La cause de lamoralité des actes n'est plus extérieure, mais interne ; on passe de la passivité à l'action véritable.

Prenons l'égoïsme : il n'est pas un mal seulement parce que Dieu nous a interdit d'être égoïste.

L'égoïsme faitnotre malheur.

Il est une manière faussée de s'aimer soi-même.

Le bonheur d'autrui est en effet une conditiondu nôtre nous sommes liés en Dieu ; rien n'est plus utile à un homme guidé par la raison qu'un autre hommesemblablement guidé.

L'accord des puissances dans l'amour réciproque rend chacun plus fort.

Et ce n'est pasun calcul cynique d'intérêt qui nous conduit à cette sagesse ; car l'alliance avec autrui n'est féconde, «intéressante », que si, précisément, l'amour pour autrui est véritable, c'est-à-dire désintéressé ! La perfection de la morale est dans la sagesse, grâce à laquelle on n'est plus vertueux par devoir, et dansl'obéissance, mais par amour, et dans la joie.

Le bonheur n'est pas la récompense de la vertu, c'est la vertumême. La bioéthique se fonde sur la scienceLa science moderne permet de décider ce qui est bon pour les hommes et de faire des choix éthiques.

Ainsi,s'il est établi scientifiquement que certaines manipulations génétiques sont dangereuses pour le vivant, alorson pourra demander à bon droit leur interdiction. [La science est quantitative alors que la morale est qualitative. La connaissance scientifique ne nous est d'aucune utilitéau moment de faire des choix moraux.

L'homme juge en fonction de sa conscience.] Science et morale sont deux domaines distinctsWittgenstein distingue les énoncés des sciences de la nature (biologie, chimie, physique), qui permettentd'exprimer les faits du monde et qui sont donc doués de sens, et les énoncés de la morale, de lamétaphysique et de l'esthétique, qui n'expriment pas des faits, et qui sont dénués de sens.

La science s'entient aux faits, sans se préoccuper de la valeur morale. La science est une, les valeurs morales multiplesLa science est universelle.

Ses énoncés sont valables pour tous.

Il ne m'appartient pas de discuter oud'évaluer la plus ou moins grande pertinence d'un énoncé scientifique.

Celui-ci est vrai ou faux.

En revanche,les valeurs morales sont multiples.

Chaque culture a sa propre perspective sur ce qu'est le bien ou le mal.

Lessophistes grecs frappés par la contradiction des opinions des philosophes (par exemple : Héraclite disait que leréel n'est que changement, alors que Parménide niait le changement) aboutissent à la conclusion pessimisteque la vérité (qui devrait être universelle) est inaccessible.

Les sceptiques ont été parfois de grandsvoyageurs qui, à force d'avoir vu les gens les plus divers professer des opinions contradictoires, adopter des. »

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