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La science peut-elle tenir lieu de sagesse ?

Publié le 18/01/2004

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BLONDEL.)La sagesse ainsi définie est sans doute bien éloignée par sa nature de la science moderne. Le savant s'intéresse au monde et pénètre dans la nature par effraction. Le sage vit d'une vérité qui lui est donnée et qu'il chérit respectueusement. Cela veut-il dire qu'il y ait nécessairement de nos jours un abîme infranchissable entre la sagesse et la science ?II. - LES RAPPORTS MUTUELSEn aucune manière. Si la sagesse et la science sont de nature différente, elles se rejoignent par leur sommet, c'est-à-dire que le bien et le vrai, qui sont leurs buts respectifs, ne sauraient s'opposer l'un à l'autre.1. Le sage ne méprise pas la science.

Examen du sujet : -    la question laisse entendre que la sagesse est antérieure à la science ; voir quelle était la source de la sagesse. -    Prudence : il ne s’agit pas forcément de traiter tout le sujet sur les relations entre science et philosophie. -    Intégrer la réflexion sur les rapports entre savoir et sagesse. Introduction La science est un phénomène culturel assez récent, du moins si l’on prend le terme dans une acception moderne, essentiellement liée à la science positive et à la méthode expérimentale. En revanche, les références à la sagesse et à la quête de sagesse renvoient à un état de la culture bien antérieur. Maintenant, science et sagesse sont-elles si incompatibles que l’une ne saurait tenir lieu de l’autre, prendre sa place, à moins que la science, comme valeur dominante de la culture moderne, ne révèle des qualités telles  qu’elle puisse prendre la place de l’antique sagesse…

« C'est la raison pour laquelle la sagesse réapparaît dans toute l'urgence d'un sens et d'une valeur à accorder ausavoir scientifique ; une certaine sagesse se constitue quand la science réfléchit sur elle-même, sur son sens et surles valeurs qu'elle doit servir.

En ce sens, la sagesse vient parachever la science, mais la science en elle-même nepeut en tenir lieu, sauf à se trouver très vite désabusée, comme ce fut le cas au XXe siècle.

INTRODUCTION.

— Il est facile d'opposer, comme on le fait si souvent aux époques troublées, le sage au savant. Mais il est simpliste, et vain de surcroît, d'opposer GANDHI à EINSTEIN.

Il vaut mieux remonter d'abord au senspremier du terme « sagesse » avant de faire quelques réflexions sur les rapports de la sagesse et de la sciencecontemporaines. I.

— LES NOTIONS DE SCIENCE ET DE SAGESSE De la synonymie...

— Encore en France au XVIIe siècle, mais plus spécialement dans l'antiquité gréco-latine etsémitique, sagesse et science se confondent avec le savoir.

L'adepte de la sagesse, le sage ou le philosophe, estalors celui qui recherche toute vérité, dans le monde et dans l'homme.

Toute science, et même toute connaissancetechnique, est alors une sagesse.

Ainsi l'Écriture mentionne-t-elle la sagesse du bronzier de SALOMON, HIRAM deTyr, expert en son métier.

Cependant, la plus haute sagesse, qui vise les connaissances désintéressées, n'est pasaccessible au simple artisan.

« Comment deviendrait-il sage celui qui tient la charrue ? », demande le Siracide (38,25) (I).

Les plus hautes connaissances sont réservées au philosophe ou au scribe qui, en même temps qu'ils savent,sont capables de communiquer leur savoir par la parole ou le stylet. ...

à la distinction de sens.

— Mais à mesure que s'élargit le domaine des connaissances, il faut bien se spécialiser. Le terme de science qui, au début, était synonyme de sagesse, de connaissance, de savoir en général, acquiert unsens restreint : au sens usuel du terme, il ne s'applique guère qu'aux sciences exactes dont l'étude permet dedécouvrir les lois des phénomènes, et qui deviennent florissantes à partir de la Renaissance.De son côté, le terme de sagesse subit une évolution.

L'accent passe de l'aspect cognitif à l'aspect moral.

Etresage, c'est d'abord, au sens faible le plus usuel, être prudent, éclairé, circonspect.

Mais cette intelligenceclairvoyante se met au service de l'action morale.

Et, par un juste retour, la moralité donne plus de pénétration àl'esprit, non certes dans le domaine de la pure spéculation, mais dans celui de « la connaissance contemplative etinfuse, concrète et synthétique, amoureuse et savoureuse (sapit), dont ni l'entendement abstrait ni la penséediscursive ne peuvent jamais atteindre la plénitude, ni égaler la lumière, l'unité, l'efficacité ».

(Vocabulaire deLALANDE, article « Sagesse »; note de M.

BLONDEL.)La sagesse ainsi définie est sans doute bien éloignée par sa nature de la science moderne.

Le savant s'intéresse aumonde et pénètre dans la nature par effraction.

Le sage vit d'une vérité qui lui est donnée et qu'il chéritrespectueusement.

Cela veut-il dire qu'il y ait nécessairement de nos jours un abîme infranchissable entre la sagesseet la science ? II.

— LES RAPPORTS MUTUELS En aucune manière.

Si la sagesse et la science sont de nature différente, elles se rejoignent par leur sommet, c'est-à-dire que le bien et le vrai, qui sont leurs buts respectifs, ne sauraient s'opposer l'un à l'autre. 1.

Le sage ne méprise pas la science.

- On peut affirmer qu'une sagesse ignorante est impensable : ce serait une contradiction dans les termes.

Les connaissances du sage ne sont pas, il est vrai, du même ordre que celles dusavant, mais il ne saurait mépriser aucune des acquisitions de l'esprit humain sous peine de mépriser l'homme lui-même.

La première attitude du sage envers la science est donc faite de déférence.Mais, à pénétrer plus avant, on trouvera chez lui de la reconnaissance envers la science, cette science qui permet,si la mauvaise volonté n'y met pas d'opposition, de soulager l'homme.Enfin, si le progrès des sciences et des techniques n'a aucune incidence sur la moralité de l'humanité, il permettoutefois de mieux connaître l'homme, objet des méditations du sage.

Connaissance de la puissance et de lafaiblesse de l'homme.

De sa puissance, car il est devenu un titan, maîtrisant les forces de la nature dont il perce lesmystères.

De sa faiblesse, en même temps, car jamais peut-être autant qu'à l'ère moderne on n'aura entendu lesgémissements de l'homme, qui, malgré ses élans prométhéens, ou plutôt à cause d'eux, se trouve rivé à sasouffrance.

Malgré les promesses fallacieuses d'une mystique scientiste qui l'ont quelque temps abusé, l'homme saitmaintenant un peu mieux qu'il n'est qu'homme.

Alors que les humanismes précédents étaient des humanismes de, lasérénité, d'une sérénité recherchée à tout prix, dût-on fermer les yeux sur la souffrance, l'humanisme contemporainfait l'expérience de l'incertitude et du risque.

Il y a donc du nouveau sous le soleil, il y a encore quelque chose à direde l'homme, car il ne finira de se révéler et de se connaître que lorsque sera achevé le déroulement historique dans. »

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