La vérité est-elle fille de la discussion ou fille de la sympathie ?

Dans la discussion la pensée s'affranchit de ses limitations individuelles en se soumettant au contrôle d'une autre pensée; par ses remarques, ses questions, ses objections l'interlocuteur oblige à penser. Demandeur et répondant sont ainsi associés dans une besogne que Socrate comparaît à un accouchement (lui-même se présentait comme un accoucheur des esprits et définissait sa méthode comme une maïeutique, l'art d'accoucher les esprits par des questions appropriées). Cf. Platon, Théétète 150 ab, 161 e et comme exemple de cet «accouchement : Le Ménon. * Mais la discussion peut aussi être présentée comme une phase préparatoire, une propédeutique qui nous oblige à réfléchir, à rejeter nos opinions. C'est alors une démarche critique, une purification qui doit nous amener à la contemplation d'une vérité entendue au sens de réalité suprême ou divine. La vérité est alors personnifiée : Dieu et l'ascèse doit découvrir en l'homme ce qui le fait d'une communauté de nature avec le divin. * D'où la nécessité de distinguer différents sens de la vérité. Se demander si la vérité peut se passer du langage. Une vérité de sympathie n'est-elle pas condamnée à l'approximation et à la confusion ?