Devoir de Philosophie

La vérité est-elle soumise au temps ?

Publié le 09/04/2005

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Qu'est-ce que la vérité ? Elle est unique, universelle, objective, en adéquation avec la réalité. La vérité est l'accord des esprits ; elle a l'adhésion de tous et renvoie à un jugement reconnu ou désigné par tous pour vrai. En ce sens, on peut se demander comment elle pourrait être soumise au temps, c'est-à-dire changer de nature suivant un temps différent. Le discours sur la réalité change-t-il avec le temps ? Par exemple, si nous nous référons encore aujourd'hui aux philosophies grecques pour parler de la nature humaine, cela ne démontre-t-il pas que la vérité ne change pas avec le temps, mais qu'au contraire elle reste vraie, elle garde son caractère véridique avec le temps ? En tant que valeur idéale, peut-on admettre que la vérité soit liée au temps ? Est-ce le temps qui fait la vérité comme pourrait le suggérer ce verbe "soumettre" ? On peut considérer cette soumission de deux manières : l'idée d'une vérité qui se dévoilerait avec le temps (exemple : les faits historiques). Le temps s'oppose alors à l'instant qui ne permet pas d'avoir un discours ou un jugement adéquat : les faits sont trop immédiats pour qu'ils soient objectivement perçus. Le temps peut être également considéré comme instant présent : en effet, un jugement sur la vérité est donné par rapport à une réalité considérée dans une temporalité donnée : ainsi les progrès scientifiques font évoluer cette vérité sur l'univers, la physique, le corps humain. En ce sens, elle est soumise au temps qui est une de ses conditions d'existence. La vérité n'est pas un fait, elle les suit, c'est une construction du discours, de la raison. Elle appartient donc à l'esprit d'un homme à un temps précis. Comme propriété du langage, de plus, la vérité est soumise au temps, puisque le langage évolue, ne sert plus à qualifier les mêmes choses, devient plus précis, inventif.

Vérité aujourd'hui, erreur demain : nombre des croyances que nous tenons pour vraies semblent provisoires et condamnées à être remplacées par d'autres vérités, elles aussi provisoires. Le sens commun aurait tendance à affirmer que oui, la vérité est soumise au temps en donnant l’exemple de la théorie du géocentrisme, admise pendant un millénaire, puis réfutée au XVI siècle par Copernic. Mais de quelle vérité parle-t-on ?  Il existe différents types de vérités : les vérités mathématiques, les vérités logiques, les vérités du sens commun, les vérités basées sur des croyances et non sur la raison. Certaines vérités sont connues indépendamment de l'expérience, comme les vérités mathématiques et logiques. D’autres comme les vérités métaphysiques nécessitent d’être approuvée par l’expérience.  Dans un sens, l’Histoire prouve que certaines vérités sont en effet soumises au temps, notamment les vérités d’ordres métaphysiques.  Cependant, 2 et 2 ne font-ils pas 4 ? Cette vérité d’ordre logique obéissant à la raison Humaine n’a-t-elle pas toujours été considère comme étant vraie ? Ne le sera-t-elle pas pour l’éternité ? Pourrait-on dans ce cas considérer certaines vérité comme éternelles et donc irréfutables ?  On pose ainsi le problème suivant : En quel sens peut-on dire que certaines vérités possèdent une dimension temporelle et que d’autres vérités sont éternelles ?  Tout l’enjeu du devoir consiste d’un coté a définir une vérité intemporelle en raison de l’universalité exigée par son unicité et d’un autre cote, une vérité pouvant fluctuer au fur et a mesure du temps, constat pouvant mener au relativisme sceptique.  Nous étudierons en premier lieu les raisons qui mènent à penser que certaines vérités puissent être soumis au temps.    Dans un second temps, nous verrons en quoi certaines vérités possèdent une nature plutôt intemporelle.  Enfin, nous accorderons une troisième partie à étudier pourquoi ne serait-ce pas la vérité elle-même, mais l’accès a la vérité l’accès à la vérité qui serait soumis au temps.

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« Chez Hegel, Vérité et Histoire sont à la fois liées.

La dialectique hégélienne La formule : « Le vrai est le tout » apparaît dans le véritable manifeste qu'estla Préface de Hegel (1770-1831) à la Phénoménologie de l'esprit (1807).Dans ce texte, Hegel présente une nouvelle façon de philosopher, qui romptavec le romantisme et que l'on nomme dialectique.

L'ambition de Hegel est deressaisir la totalité de l'histoire (de la réalité historique, mais aussi de laphilosophie, de l'art, etc.) comme une unité.

« Le vrai est le tout » signifieque l'on ne comprend une chose qu'en refusant de l'isoler et de la considérerhors du processus dans lequel elle s'insère.« Le vrai est le tout » est, à première lecture, une formule énigmatique.Cependant, celle-ci peut définir la dialectique de Hegel ; la vérité n'est passeulement un moment, quelque chose d'immédiat, le but d'une recherche.

Lavérité est à la fois le but et le chemin qui y conduit, et isoler le résultat, c'estse priver de la «plénitude du détail », de l'intelligibilité du processus danslequel cette vérité se délivre.Hegel commence abruptement sa préface par la dénonciation de la façon donton comprend habituellement le rapport des doctrines philosophiques.

Oncherche seulement en quoi l'une s'oppose à l'autre, et l'on croit que si l'uneest vraie l'autre est fausse.

C'est contre cette conception du vrai et du faux,comme s'excluant réciproquement, de façon statique, que s'élève toutel'oeuvre de Hegel, attitude que résume notre formule « Le vrai est le tout.

»La façon traditionnelle de comprendre l'histoire de la philosophie « ne conçoitpas la diversité des systèmes comme le développement progressif de la vérité: elle voit plutôt seulement la contradiction dans cette diversité.

» Or, remarque Hegel, on pourrait tout aussibien dire, avec la même conception que la fleur réfute le bouton, et le fruit la fleur.En effet, la fleur chasse le bouton et en manifeste la fausseté : « Ces formes ne sont pas seulement distinctes,mais encore chacune refoule l'autre, parce qu'elles sont mutuellement incompatibles.

»Il est clair qu'un tel point de vue est erroné, en ce qu'il isole de façon brutale et absurde chaque moment (bouton,fleur, fruit), alors que l'un amène l'autre, que leur enchaînement est nécessaire, et que chaque étape ne secomprend que comme maillon d'un processus unitaire.

« Cette égale nécessité constitue seule la vie du tout.

»Cet exemple simple doit nous mettre sur la voie qu'ouvre la dialectique, et en particulier la façon dont elle comprendl'histoire de la philosophie.

Un système ne réfute pas plus l'autre que la fleur ne réfute le bouton.

Chaque doctrinen'est qu'un moment unilatéral de la vie du tout, de l'exposition et la compréhension de la vérité.

Le bouton n'est pas« faux », il est insuffisant, il est amené nécessairement à être dépassé, nié par la fleur.

Mais celle-ci estlittéralement incompréhensible, impossible sans le bouton dont elle conserve quelque chose.On peut dire que le fruit est virtuellement contenu dans le bouton, comme l'homme est déjà contenu dans l'embryon.Mais cette totalité ne s'est pas encore déployée, n'a pas atteint sa vérité, son acmé, il lui manque « la plénitude dudétail ».« Le vrai est le tout » signifie donc que comprendre, c'est comprendre la totalité d'un processus, d'un mouvement,dont chaque figure est nécessaire.

Isoler un moment, voire même isoler le résultat, n'est rien d'autre que faireviolence à la vérité.

Il faut comprendre chaque étape comme résultat (qui nie, dépasse et conserve ce qui l'amène,comme la fleur nie, dépasse et conserve le bouton), mais un résultat qui lui-même est régi par la contradiction etdoit relancer le processus (comme la fleur amènera le fruit).

A la conception d'une opposition figée et rigide (le vrais'oppose au faux, telle doctrine à telle autre), Hegel substitue l'idée d'un développement organique.

Chaque momentunilatéral amène nécessairement l'autre, et comprendre la vérité est comprendre le moment comme tel, commeétape, résultat, devenir.« Le vrai est le tout.

Mais le tout est seulement l'essence s'accomplissant et s'achevant moyennant sondéveloppement.

De l'Absolu, il faut dire qu'il est essentiellement résultat, c'est-à-dire qu'il est à la fin seulement cequ'il est en vérité ; en cela consiste proprement sa nature qui est d'être réalité effective, sujet ou développementde soi-même.

»Hegel combat donc la philosophie romantique, celle de l'enthousiasme, du sentiment, de l'immédiat.

Il combat unefausse profondeur, qui se gargarise de grands mots (l'Absolu, Dieu, etc.) et à qui manque « la douleur, le sérieux etla patience du négatif ».

La profondeur ici n'est que le vide, le refus du travail, le refus de comprendre commentl'esprit, la conscience, la vérité se développent, c'est-à-dire se produisent eux-mêmes.« Si je dis : "tous les animaux", ces mots ne peuvent passer pour l'équivalent d'une zoologie ; avec autantd'évidence, il apparaît que les mots de divin, d'éternel, d'absolu, n'expriment pas ce qui est contenu en eux, et detels mots n'expriment en fait que l'intuition entendue comme l'immédiat.

»Or Hegel en disant « Le vrai est le tout » ou encore « Le vrai est le devenir de soi-même » entend restaurer lesdroits de la médiation.

L'immédiat, le simple, c'est le non encore développé, (ce qu'on pourrait comparer au bouton,à l'embryon), c'est-à-dire ce à quoi manque la détermination, le détail, la vérité.Contre la fadeur de l'immédiat, Hegel entend restaurer les droits du système, seul apte à reprendre à son compte ledéveloppement de la vérité.La Phénoménologie de l'esprit tente d'exposer l'histoire de la conscience et de son développement de son degré leplus humble (la certitude sensible) à sa vérité (le savoir absolu).

Comprendre la conscience, et ce qui l'amène à cequ'elle est réellement, c'est retracer son devenir et surtout la nécessité de celui-ci.Dire par exemple pourquoi l'on passe nécessairement de la conscience désirante au fameux épisode de la lutte à. »

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