L'action peut-elle échapper au tragique ?
Publié le 16/03/2009
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L'action est la réalisation d'une intention d'un individu. Elle peut se diviser en deux parties : l'action morale et l'action déraisonnée. En supposant que l'action n'aboutisse pas toujours au tragique, on a pu déterminer quels sont les cas dans lesquels cet accomplissement ne dépend pas de l'aspect de la fatalité. En conclusion, il conviendrait de dire que lorsque nous accomplissons des actions morales, basées sur la partie de l'âme qui fait appel à la raison, on fasse alors également appel à la prudence, et par conséquent, l'action peut aboutir à une fin non forcément tragique. Contrairement à cela, l'homme guidé par ses passions, par sa colère, sa violence, ne va plus tenir compte de sa raison, ne fera plus appel à la réflexion. Ainsi, ses actions pourront aboutir au tragique, soit par absence de jugement et de prudence, soit par ignorance. Il n'est plus maître de lui-même, il est contrôlé par des forces qui le dépassent, il subit sa destinée, une destinée fatale, c'est la dimension tragique. C'est donc la raison, ou l'absence de raison, qui détermine si l'action échappe ou non au tragique.
«
une situation au préalable, par anticipation.
Kant (Critiques sur la faculté à agir)sépare
l'usage théorique de la raison qui est au fondement de la connaissance de la nature (Critique
de la raison pure ) et l'usage pratique de la raison qui commande toute action morale
(Critique de la raison pratique ).
Dans la suite de la Critique de la raison pure, on retrouve la
Critique de la raison pratique, qui correspond plus à l'idée développée ici, dans laquelle le
philosophe se consacre à l'usage pratique de la raison.
Elle concerne donc le domaine de
l'agir et non plus celui de la connaissance théorique.
Weber (le savant et le politique)
rajoutera également par la suite (20 e s) deux notions complémentaires à l'intérieur même de
la notion de jugement : le « jugement de fait » reposant sur « l'éthique de la
responsabilité », propre au savant qui cherche à décrire le fonctionnement d'une société avec
le respect d'une analyse objective et neutre (« neutralité axiologique »), jugement qu'il
distingue de celui du politique, le « jugement de valeur », basé sur « l'éthique de
conviction », où celui-ci propose ce qui, pour lui, est le meilleur pour la société, avec pour
objectif la conquête du pouvoir.
Si le jugement de fait du savant suppose la pensée, c'est
toutefois le jugement de valeur du politique qui va plutôt supposer l'action.
Il semble donc
évident que la raison régit le jugement, jugement qui régit le monde de la pensée mais
surtout celui de l'action.
Préalablement, nous avons défini le jugement, comme partie du
discernement, mais comme on l'avait précisé, selon Aristote, il s'agit d'un juste
discernement.
Or le jugement est juste dès lors qu'il est conforme à ce qui est vrai.
Il y a
donc un rapport notable entre jugement et vérité, vérité qui sera un fondement primordial de
l'action raisonnée.
2.
Vérité
Selon Aristote, la vérité est « l'œuvre ou le produit des deux parties intelligentes de l'âme ».
Même si certains philosophes comme Machiavel ou Hobbes affirment qu'en matière
politique, le souverain doit mentir très souvent privilégiant la paix sociale, et faire que le
peuple croie à l'existence d'une morale, d'autres préfèreront la vérité au mensonge (Platon).
De plus, pour Kant (sur un prétendu droit de mentir par humanité), il ne faut pas mentir,
car louer le mensonge constituerait une contradiction rationnelle, le mensonge étant
effectivement une contradiction entre la parole et la pensée.
Or, tout acte de parole prend
pour principe que l'on dit la vérité.
Si cette hypothèse de la vérité n'était pas inclue dans le
discours, il n'y aurait pas de parole possible, puisque ce qu'on dirait ne renverrait pas
forcément à ce qui est.
Saint Thomas d'Aquin quant à lui la définit comme « la conformité
de l'intelligence avec les choses ».
Dans tous les cas, les philosophes supposent qu'il ne
faut pas mentir, et que pour pouvoir effectuer un jugement fondé, de manière juste,
équitable et libre, il faut s'établir à ce qui est vérité.
3.
La prudence
Le jugement, basé sur la vérité, en jugeant ce qui est « bon et utile », amène à la prudence
(phronêsis) .
Étymologiquement, la phronêsis (φρόνησις ) désigne l'acte de penser.
La
prudence est la vertu de la partie calculative de l'âme.
Comme le jugement et la sagesse,
la prudence est capable d'énoncer le vrai, et repose sur la vérité.
Elle contrôle l'usage
déraisonné des passions c'est-à-dire qu'elle consiste en un juste usage des passions et des
« pathos » selon les circonstances.
Une partie de la prudence est l'éthique individuelle, qui
consiste à bien s'occuper de soi-même, en agissant avec la logique (logistikon).
La
prudence en général consiste à bien s'occuper des choses, des proches, de la vie de la.
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