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L'action politique doit-elle être guidée par la connaissance de l'histoire ?

Publié le 05/04/2005

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Ainsi, pour le philosophe, il faut "faire table rase dans notre conscience pour qu'il y ait de nouveau de la place pour faire des choses nouvelles." Ainsi, la connaissance du passé ne peut aider aucunement à l'action politique, située dans un temps, une époque particulière, que ne peut venir éclairer un passé définitivement révolu et mauvais.     L'homme doit oeuvrer pour le progrès, à partir d'un passé à améliorer Se dire que l'histoire ne se répète pas, laisse l'espoir à l'homme que s'accomplisse dans l'histoire un progrès de l'humanité, progrès auquel il est amené à contribuer. Kant affirme qu'un tel progrès n'est pas une connaissance ou une certitude absolue, il doit cependant être pensé comme hypothèse utile. Penser que l'histoire a un sens présente ce que Kant appelle un intérêt "pratique", c'est-à-dire moral. Ainsi chaque homme doit refuser de voir son histoire lui échapper et oeuvrer en vue d'un état futur et meilleur de l'humanité. Ainsi, la connaissance du passé, même fait de barbaries, ne peut peut-être rien nous apprendre quant à la conduite de nos actions, mais peut nous donner une conception du monde que nous voulons, un idéal qu'il nous faut atteindre. Par exemple, après Auschwitz, l'histoire semblait n'avoir définitivement rien à nous apprendre, marquant qui plus est, l'illusion du progrès moral. Pourtant, cet épisode de l'histoire nous fait prendre conscience que nous ne voulons pas d'une humanité et d'une société telle qu'elle était à cette époque. C'est donc à chacun de fonder des idéaux qui ne peuvent amener à une telle barbarie et d'agir en fonction, pour permettre à la vie de l'État de ne pas sombrer dans la violence et l'intolérance.

La politique consiste en l'art de gouverner la cité, de diriger l'état. L'action politique est donc l'action par lequel ceux qui ont en charge la responsabilité de cette gestion, essaie d'amener la paix et le bien-être dans un état. Il s'agit ici de savoir si l'étude de l'histoire peut permettre dans le présent au dirigeant de mieux gouverner. Le terme "histoire" recouvre plusieurs sens, étant le devenir historique mais en même temps l'étude du passé. L'étymologie du mot renvoie, en effet, au terme d'enquête. Il semble que le sujet prenne en compte le deuxième sens du mot. Il est en effet, question de savoir si la connaissance du passé, des événements antérieurs permettent de mieux gouverner. Dans un premier temps, le savoir historique paraît nécessaire : une connaissance du passé permet de comprendre le présent mais aussi de savoir ce qui a fonctionné auparavant. Pourtant, est-ce sûr que l'histoire puisse aider à mieux agir? Chaque événement historique n'est-il pas unique?

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« Problématique De la révolution permanente à la liquidation de Mai 68, les phrases qui ponctuent les discours politiques semblentsouvent ancrées dans une interprétation ou une réinterprétation des évènements du passé.

Pourtant, beaucoup deces discours sont également marqués par une volonté de rupture, de nouveauté, de changement, qui semblent nepas borner l'horizon de l'organisation des règles de la cité à n'être qu'une reproduction des enseignements del'histoire. L'action politique semble donc caractérisée par un rapport paradoxal à l'histoire.

D'une part, en tant quemanifestation d'une volonté d'organisation de la cité, l'action politique semble nécessairement guidée par unecertaine lecture et interprétation des évènements passés, puisqu'elle manifeste justement la volonté de répondre àdes insatisfactions ou plus simplement des souhaits ancrés dans le vécu commun.

Mais d'autre part, cette actionpolitique ne se résume jamais et s'oppose même souvent à l'héritage du passé, ou à sa connaissance, puisque celuiou ceux qui organisent ici et maintenant la coexistence sociale sont bien fréquemment des hommes qui neconnaissent pas le passé ou le dépassent pour inventer des solutions nouvelles.

Quelle place faut-il, à cet égardaccorder au passé dans la dynamique d'organisation des sociétés ? La connaissance du passé est-elle, en somme,un guide pour celui qui cherche à établir les règles des sociétés humaines, ou peut-elle au contraire deveniraliénante au point de borner l'avenir à une répétition du passé. Nous nous attacherons tout d'abord à montrer qu'aucune action politique cohérente ne peut faire table rase dupassé sans prendre le risque de méprendre ce qui fonde les sociétés qu'elle entend organiser.

Ce constat nousconduira toutefois à remarquer que la complexité d'une connaissance de l'histoire se retourne bien souvent contrecelui qui entendrait fonder sa politique sur elle, à tel point qu'il peut apparaître dangereux de s'y fier comme à unguide.

Dès lors, nous essaierons de montrer que si l'action politique ne peut se fier à une intelligence du passé, elledoit néanmoins développer une connaissance de la mémoire des sociétés afin de prendre conscience de ce qui, dansle vécu de l'histoire, est indispensable pour adapter les règles à des hommes particuliers. Plan rédigé proposé 1.

La connaissance de l'histoire paraît indispensable à toute volonté politique, dans la mesure où l'intelligence desrapports de société du présent dépend de la logique des évènements passés, et de la façon dont ils ont conduit àstructurer les actions politiques du passé (a).

En outre, au-delà de l'intelligence des règles passées, l'histoireenseigne à l'acteur politique ce que sont les hommes et ce qu'ils veulent, c'est-à-dire que la compréhension del'histoire apprend à celui qui veut agir maintenant quelles sont les caractéristiques plus particulières de la réalitésociale sur laquelle il agit (b).

Enfin, l'histoire apparaît comme un guide indispensable puisqu'elle offre uneconnaissance profonde des modèles de civilisation et permet à celui qui veut agir de s'inspirer des choix qui ont puêtre faits par le passé, dans des contextes analogues à celui qu'il connaît (c). 2.

Cependant, la connaissance de l'histoire peut être trompeuse.

Tout d'abord, en raison même de la difficulté àl'établir, puisque les interprétations du passé, aussi richement informées soient-elles, sont difficiles à reconstituer(a).

En outre, l'enseignement du passé est également problématique puisqu'il conduit à faire des analogies qui sontsouvent des rapprochement trop rapides entre des contextes passés et des contextes présents (b).

Enfin, une telleconnaissance implique de borner l'espace de l'action politique aux solutions que les autres, qui ont précédé, ont putrouver, sans égard aux nouvelles donnes des réalités présentes (c). 3.

Dès lors, les enseignements de l'historien ne peuvent simplement être des guides de l'action politique.

S'il y a undevoir de l'action politique à l'égard de l'histoire, cela ne peut être qu'en prenant conscience de la façon dont lamémoire de l'histoire structure les mentalités présentes (a).

En ce sens, la connaissance de l'histoire n'est pas tantune analyse scrupuleuse de l'héritage du passé qui tente d'en établir la vérité qu'une connaissance de la façon dontce passé est encore présent dans les attentes du présent (b), ce qui engage moins l'action politique à être guidéepar le passé qu'à en guider la mémoire en inventant les règles de son dépassement (c).. »

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