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L'action politique peut-elle trouver son sens et sa justification dans l'histoire ?

Publié le 27/02/2008

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histoire
L'action politique peut, en un certain sens, trouver son sens et sa justification dans l'histoire   Dans La Raison dans l'histoire, Hegel montre comment les actions des grands hommes politiques et les passions humaines, qui font l'histoire, réalisent le développement de l'Esprit, à leur insu. C'est le thème de la "ruse de la raison". Dans ce cadre, l'action politique prend son sens et sa justification dans l'histoire de l'esprit, qui s'objective dans le récit historique et dont la constitution de l'Etat moderne est la fin. On peut également soutenir la thèse selon laquelle la sphère politique dont l'Etat est la manifestation, n'est que la superstructure (un effet) d'une infrastructure constituée par les rapports économiques et les modes de production. C'est la thèse de Marx et Engels (Manifeste du parti communiste). Dans ce cadre, l'action politique (de l'Etat)  prend son sens dans l'histoire, puisque l'Etat défend les intérêts de la classe dominante, déterminée historiquement dans la société industrielle comme les bourgeois, mais non sa justification, car il s'agit justement de retourner cette domination afin de produire, au final, une société sans classe, donc sans rapports de dominations économiques, et donc sans histoire (le moteur de l'histoire étant la lutte des classes).   Transition : le présupposé est que l'action politique est essentiellement constituée par l'action de l'Etat, et qu'une société sans Etat est impossible. Le rôle de l'Etat serait de réaliser les possibilités de l'histoire ou d'échapper à sa loi pour aboutir à sa fin. Or, comme l'a montré Clastre (La société contre l'Etat) il existe des sociétés primitives qui refusent le mode de domination étatique et de ce fait, toute histoire (les inventions sont rejetées par le communauté, qu'elles soient techniques, politiques, etc.).
histoire

« politique n'a plus pour rôle de répondre aux sollicitations de l'histoire pour en finir avec elle, mais bien celui d'ouvrirles possibles de l'homme, celui-ci étant le seul animal historique car doté de "perfectibilité".

C'est alors à l'histoire detrouver son sens et sa justification dans la décision préalable, laquelle, montrant la fin à atteindre, se réalise danset par l'histoire.On voit ici tout le problème des rapports entre l'action politique et l'histoire : d'un côté, agir politiquement, c'estprendre l'histoire en compte pour la refermer, et d'un autre, c'est l'ouvrir.

Dans un cas l'action politique supposel'histoire vis-à-vis de laquelle elle prend son sens et se justifie, dans un autre c'est l'histoire qui suppose l'actionpolitique, laquelle est la décision initiale qui donne sens et justifie les évènement historiques.

Cette circularitéparaît inévitable mais est problématique : en effet, si la justification est réciproque, elle est alors nulle et ne sedistingue plus d'une pétition de principe.

Autrement dit, l'action politique serait injustifiable tout autant que l'histoire.Il faudra donc éclaircir le rapport de ces deux concepts, en distinguant soigneusement justification, signification etcondition de possibilité.

1.

L'action politique peut, en un certain sens, trouver son sens et sa justification dans l'histoire Dans La Raison dans l'histoire, Hegel montre comment les actions des grands hommes politiques et les passionshumaines, qui font l'histoire, réalisent le développement de l'Esprit, à leur insu.

C'est le thème de la "ruse de laraison".

Dans ce cadre, l'action politique prend son sens et sa justification dans l'histoire de l'esprit, qui s'objectivedans le récit historique et dont la constitution de l'Etat moderne est la fin.On peut également soutenir la thèse selon laquelle la sphère politique dont l'Etat est la manifestation, n'est que lasuperstructure (un effet) d'une infrastructure constituée par les rapports économiques et les modes de production.C'est la thèse de Marx et Engels (Manifeste du parti communiste).

Dans ce cadre, l'action politique (de l'Etat) prendson sens dans l'histoire, puisque l'Etat défend les intérêts de la classe dominante, déterminée historiquement dans lasociété industrielle comme les bourgeois, mais non sa justification, car il s'agit justement de retourner cettedomination afin de produire, au final, une société sans classe, donc sans rapports de dominations économiques, etdonc sans histoire (le moteur de l'histoire étant la lutte des classes).

Transition : le présupposé est que l'action politique est essentiellement constituée par l'action de l'Etat, et qu'une société sans Etat est impossible.

Le rôle de l'Etat serait de réaliser les possibilités de l'histoire ou d'échapper à sa loipour aboutir à sa fin.

Or, comme l'a montré Clastre (La société contre l'Etat) il existe des sociétés primitives quirefusent le mode de domination étatique et de ce fait, toute histoire (les inventions sont rejetées par lecommunauté, qu'elles soient techniques, politiques, etc.).

Le lien entre histoire et Etat est doncconservé, mais pas celui entre action politique et Etat.

Mais, le lien établi par Clastre entre ces sociétés sans Etat et sans histoire est un lien empirique et constaté qui n'est pas posé nécessairement.

Enfin, cela suppose quel'histoire soit une donnée.

2.

Toute histoire suppose néanmoins un acte politique fondateur : en ce sens, justifier l'acte politique parl'histoire, c'est lui retirer le caractère d'acte et sa responsabilité. Platon, dans le Politique, présente la figure de l'homme politique comme devant être un savant, celui qui connaît lemonde intelligible et la vérité afin de guider la société vers la vérité.

Ici, c'est bien l'acte politique qui est aufondement de l'histoire d'un peuple, en ce sens que toute son histoire dépend des décisions préalables et du chefqu'il se donne.

Aristote, dans Les politiques, admet que le rôle de la cité est de réaliser la nature de l'homme,puisque l'homme est "un animal politique".

Les lois est les actes politiques ne prennent donc pas leur sensrelativement à une histoire mais relativement à une certaine nature (humaine) invariable qui justifie en même tempsles décisions prises.

Ainsi les lois doivent être orientées vers l'éducation et la vertu.

Transition : ces thèses conduisent donc à affirmer que l'action politique est le fondement de l'histoire, l'acte politique étant doté et de sens, et justifié, par la connaissance de la finalité de la gouvernance, qui est de réaliserl'homme.

Néanmoins, le présupposé de cette position est qu'il est possible de justifier l'action politique par unecertaine transcendance et que celle-ci est connaissable.

Autrement dit, qu'il y a quelque chose d'immuable, unenorme, vers laquelle l'homme devrait tendre, et que l'histoire ne serait que le mouvement qui se rapproche ous'éloigne de cette norme.

3.

Il faut donc rendre compte de la place de l'histoire par rapport au projet fondamental que se donnel'homme et dont l'action politique est la réalisation On veut chercher à donner un sens et à justifier l'action politique.

Mais si on remet en cause les transcendances,alors ne faut-il pas rechercher cette justification dans l'histoire, qui seule paraît transcender les actions politiques ?Mais il y a un sophisme : l'histoire n'est pas transcendante aux actes politiques car ce sont eux qui les constituent.En effet, ce qui transcende l'histoire tout autant que l'action politique, c'est l'individu et sa liberté.

Ainsi, Sartredéfinit l'histoire comme "reprise intentionnelle du passé par le présent" (Situations III p.

148).

Cela signifie que toute histoire suppose une action de celui qui s'y réfère, et que cela n'a donc pas de sens de parler d'"histoire" si on yinclut pas quelqu'un qui pense les évènements comme historique (dans ce cadre, une histoire entendu au simplesens de "ce qui s'est passé" n'en est pas vraiment une).

Dès lors, c'est bien au sein d'un projet (d'un avenir) que lanotion d'histoire a un sens.

Donc, l'action politique, comme ce qui porte ce projet, paraît plutôt justifier et donner un. »

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