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L'ART et LE DÉSIR

Publié le 02/05/2012

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I / POURQUOI LE DESIR EST-IL UN OBJET PHILOSOPHIQUE ?

 

• Est-ce que le manque est l'origine du désir ou sa nature même ?

 

Il y a deux possibilités pour répondre à cette question :

 

1→ Le désir est une souffrance, une absence mal vécue, et donc, un malheur. Cette alternative renvoie à une philosophie qui fait du désir un drame, une faille de l'humanité.

   -Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation

   -Philosophies ascétiques → puritanisme, renoncement au plaisir, bouddhisme...

   -Pascal dans Pensées → L'homme s'ennuie, le désir le pousse vers le divertissement superficiel.

 

2 → Le désir est une façon de traiter le manque, il n'est donc pas privation ou défaut mais un mouvement positif, une dynamique vitale. Cette alternative renvoie à des philosophies qui considèrent que le désir n'est pas négativité mais positivité. Ici, le désir devient le grand stimulant de la vie. Désirer c'est épanouir, réaliser.

   -Spinoza, Ethique, III

   -Don Juan → figure du malheur du désir → incapacité à aimer LA femme.

   -Nietzsche, Gai Savoir

« L’Art et le Désir. Page 2 douloureux, consiste à souffrir et après une maigre satisfaction, il nous plonge dans l'ennui, le désir est sempiternel. • Mais cette conception du désir n'est-elle pas un malentendu ? Est-ce qu'on comprend vraiment le désir quand on le rabat sur le besoin ? Désirer est-ce avouer notre insuffisance ou exprime un surcroît d'énergie ? 2) Le désir exprime notre puissance. Nous sentons quand nous désirons, un élan, une puissance, une énergie qui nous pousse en avant. En ce sens le désir est un moteur qui propulse, il devient donc positif, constructif. Spinoza illustre cette conception du désir. Précisions sur Spinoza : Il a été influencé par Descartes mais s'en est démarqué à de nombreux niveaux. En effet, Descartes défend un dualisme de l'âme et du corps.

Il soutient que l'âme est caractérisée par la pensée, et la conscience.

La pensée enveloppe le jugement, l'imagination, la volonté, tout ce qui se passe dans l'âme et dont on est conscient.

Quant au corps, il n'est que matière étendue dans l'espace qui subit des lois mécaniques.

Le dualisme est de ce fait, incapable d'expliquer l'influence réciproque du corps et de l'esprit. Spinoza rejette le dualisme.

Il part du principe que l'Homme est composé de l'unité de deux modes qui sont : l'étendue et la pensée.

L'Homme serait donc en quelque sorte une partie de Dieu et exprimerait à son échelle, la puissance de Dieu.

L'âme et le corps ne sont donc qu'une seule entité qui s'exprime de deux façons → quelque chose qui se produit dans le corps se produit dans l'esprit et inversement. Chez Spinoza, il y a donc monisme et non dualisme. Pour lui, chaque être à une énergie que l'on appelle conatus.

La fonction de ce conatus est que « chaque être persévère dans l'état dans lequel elle se trouve ».

Cette loi du conatus est proche du principe d'inertie « chaque persévère dans le mouvement dans lequel elle se trouve à moins de rencontrer une force opposée ».

Pour Spinoza, la règle du vivant est donc d'entretenir son existence mais aussi d'accroître sa puissance. • Le désir est l'expression de sa puissance d'exister. Pour Spinoza, quand on passe d'une puissance donnée à une puissance supérieure, on est dans la joie; la tristesse c'est passez d'une puissance d'exister inférieure. Pour lui, le désir ne peut pas être assouvi, il est un mouvement sans fin qui cherche à se renforcer. En fait, les objets ou les êtres qui satisfont l'Homme entretiennent son désir.

En ce sens, l'Homme désire désirer sans fin. Traditionnellement, on pense que l'on désire un objet parce qu'il est bon, en d'autres termes, l'objet serait le premier et le désir suivrait ensuite.

Aristote dans l'Ethique à Nicomaque partage ce point de vue. Spinoza pensera le contraire.

Il écrit que « nous ne désirons pas une chose parc qu'elle est bonne, nous la jugeons bonne parce que nous la désirons ».

C'est donc le désir qui crée la valeur de l'objet. Spinoza donna sa pleine positivité au désir.

Il suggère que l'Homme est un être de culture parce qu'il est un être de désir.

Dans la morale antique, le désir était objet de suspicion, il pouvait faire basculer dans la démesure, or le bonheur était dans la tempérance. Spinoza renverse cette perspective antique et prépare deux choses importantes :. »

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