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L'art, désir et volonté

Publié le 07/06/2012

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Les découvertes psychanalytiques viennent, on le comprend, semer le doute sur les origines de la création et sur les motivations qui nous poussent vers l’art. Trois moments :  → le « je « : il faut savoir ce qu’on fait, mais pas trop (Picasso)  → le « on « : c’est notre rapport à la réalité qui est remis en cause (la question est celle du rôle de la perception (qui ne relève dès lors ni du désir ni de la volonté) mais du mystère du corps  → le « ça « : fait intervenir les pulsions inconscientes, qui transforment en fait l’artiste en autothérapeute. Anton Ehrenzweig a décrit ces mécanismes dans L’ordre caché de l’art : l’artiste se débat avec sa personnalité inconsciente que lui révèle l’œuvre d’art, mais surtout il reprend l’œuvre à un niveau conscient. La volonté n’est donc pas tout à fait évacuée, mais en tout cas limitée.  Enfin la psychanalyse dans ses formes récentes d’interprétation passe soit par une psychocritique qui recherche souvent les traumatismes enfantins dans l’œuvre, soit par une étude de l’inconscient du texte supposé comme ce que l’œuvre cache dans ce qu’elle montre (l’exemple souvent pris est celui de la phrase proustienne).   

« Transition : le désir suffit-il à créer tout aussi bien qu’à apprécier l’œuvre d’art ? II.

Le désir, s’accompagne, sinon laisse place, nécessairement, à la volonté pour permettre à l’œuvre de seconcrétiser et de s’apprécier. A.

La dualité de l’œuvre d’art se retrouve dans la conception nietzschéenne de la tragédie : Nietzsche (La naissance de la tragédie) : principe dionysiaque (le désir) et principe apollinien (la volonté).

Latragédie est symbolique de l’art en général qui est tension entre la démesure et la mesure, entre le désir et lavolonté.

L’art naît de cette tension, l’un sans l’autre ne peuvent se concevoir.

Par cette tension l’art rend comptede la vie qui est elle-même cette lutte face à l’absurde, à l’absence de finalité dans le sens du monde. B.

La volonté est art, c’est l’intentionnalité : Considérer « la peinture en tant qu’art » (Wollheim) c’est prendre en compte la dimension intentionnelle ainsi que leprésentent les auteurs de Questions d’esthétique au Ch.VI ― Les coordonnées de la création.

On peut étendrecette remarque à l’art dans son ensemble.

L’art n’existe pas sans cette donnée intentionnelle, que Passeron proposed’étudier sous le terme de poïétique, en reprennant le terme à Valéry.

Par là les philosophes ne cherchent pas àfaire passer l’œuvre pour l’application d’un plan (ce que rappelle Schaeffer, d’après Searle) mais comme uneconstruction progressive qui procède malgré tout d’une image mentale et de la volonté de la réaliser.

D’une certainemanière on rejoint Alain pour qui on ne crée qu’en travaillant.

La volonté, et l’intentionnalité précédent l’œuvre maisse modifient également lors de sa réalisation.

Ceci concerne la volonté de l’artiste dans la création. C.

« Les relations de l’homme à l’œuvre d’art ne sont pas de l’ordre du désir » (Hegel) : Pour Hegel : « Les relations de l’homme à l’œuvre d’art ne sont pas de l’ordre du désir.

Il la laisse exister pour elle-même, librement, en face de lui ; il la considère, sans la désirer, comme un objet qui ne concerne que le côtéthéorique de l’esprit » (Esthétique).

Hegel se place ici dans la perspective du récepteur, et rejette l’approchesensible pour privilégier une approche purement théorique, qui correspond d’ailleurs au reste de sa théorie de l’Art.Ceci montre bien que le désir ne peut être qu’un premier geste dans le rapport à l’œuvre. Transition : la succession du désir et de la volonté suffisent-ils à rendre compte de la richesse mais également de lalongévité de l’œuvre d’art ? III.

La vie de l’œuvre, c’est-à-dire ses interprétations, montre les limites des notions de désir et de volonté pourrendre compte du phénomène de l’art. A.

Le récepteur affronte sa volonté à celle de l’artiste : Dans la contemplation (cf.

Schopenhauer) le récepteur doit abandonner sa volonté pour se permettre d’accéder àl’œuvre, quitte à y revenir par la suite, sous un autre aspect.

Les exemples sont légions, prenons une œuvre a priorihermétique, celle de Mallarmé, si l’on ne souscrit pas à la volonté de l’œuvre (celle voulue par l’auteur) alors on nepeut pas apprécier l’œuvre, on ne peut pas la contempler.

Dans la réception, la volonté de l’artiste comme parsupplanter celle du récepteur. B.

Dans la réception le désir et la volonté de l’artiste sont dépassés : Cependant à un moment, principalement lorsque le récepteur analyse, le désir et la volonté de l’artiste sontdépassés.

C’est perspective varie selon les approches critiques, ainsi le structuralisme (ou le New Criticism, dans latradition de l’opposition Proust/Sainte-Beuve) préconise de passer outre l’auteur (sans nécessairement nier le désiret la volonté à l’origine de l’œuvre) pour apprécier l’œuvre qui vit de sa vie propre (sous-entendu qui dépasse ledésir et la volonté de l’auteur).

Cette approche parle en faveur de la multiplicité des significations de l’œuvre, nonréductible à une volonté d’artiste. C.

Psychanalyse de l’art : Les découvertes psychanalytiques viennent, on le comprend, semer le doute sur les origines de la création et sur lesmotivations qui nous poussent vers l’art.

Trois moments : le « je » : il faut savoir ce qu’on fait, mais pas trop (Picasso) le « on » : c’est notre rapport à la réalité qui est remis en cause (la question est celle du rôle de la perception (quine relève dès lors ni du désir ni de la volonté) mais du mystère du corps le « ça » : fait intervenir les pulsions inconscientes, qui transforment en fait l’artiste en autothérapeute.

AntonEhrenzweig a décrit ces mécanismes dans L’ordre caché de l’art : l’artiste se débat avec sa personnalitéinconsciente que lui révèle l’œuvre d’art, mais surtout il reprend l’œuvre à un niveau conscient.

La volonté n’estdonc pas tout à fait évacuée, mais en tout cas limitée.Enfin la psychanalyse dans ses formes récentes d’interprétation passe soit par une psychocritique qui recherche. »

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