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L'art modifie-t-il les moeurs ?

Publié le 18/04/2010

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De même, Jean-Jacques Rousseau s'insurge contre le théâtre : la comédie étant bannie pour son immoralité, la tragédie pour sa complaisance au mal, il prône la fête, le spectacle dont on peut être à la fois acteur et spectateur. Repoussant la catharsis, dans laquelle Aristote voyait cette opération magique qui délivrait le spectateur du mal et de la souffrance par la représentation partagée qu'on en donne, Rousseau ne veut pas que l'homme soit « diverti « de ses préoccupations fondamentales, de sa morale, mais bien qu'il partage en une communauté la joie qui le libère de la solitude. Le théâtre était apparu déjà à Pascal comme le divertissement par excellence, au service de l'illusion malfaisante qui détourne l'homme de la préoccupation.

 

  • 1) l'art et la corruption des moeurs : un danger pour la cité ?  
  • 2) Une oeuvre peut être immorale et influencer les moeurs.
  • 3) Des oeuvres immorales ? 

 

« remarque que cela reviendrait à condamner l'art dans son entier, chose curieuse venant d'un écrivain commeRousseau.

Exemple d'écrivain qu'on qualifie d'immoral : le Marquis de Sade.

Il nie par exemple : l'existence de Dieu, labonté de la Nature.

Le philosophe s'attaque donc à la fois aux religions et à tout un courant de pensée cher au 18 e siècle.

Dieu n'existe pas : rares sont ceux qui l'ont proclamé avec tant de violence.

Si l'idée de Dieu est encoreprésente chez Sade, c'est par la véhémence du sacrilège.

Quant à la Nature, l'écrivain conteste d'abord la notionelle-même - en quoi il est fidèle à la tradition de Pascal et de la libre pensée.

Tout ce qui est dans la nature estnaturel, par le fait même : les forces destructrices, tout autant tout autant que les puissances créatrices.

Ainsi, lesoeuvres de Sade peuvent être qualifiée d'immorale, allant contre tous les préceptes de la morale…capables d'inspirerdes comportements sadiques chez les individus.

Mais, en vérité les oeuvres immorales ne font en vérité qu'exprimerdes attitudes et des comportements immoraux bien plus qu'il les conditionne.

L'art met au jour et en valeur desattitudes mais ne peut être accusé de les provoquer.

Le Marquis de Sade est le plus célèbre des sadiques, et celasans pléonasme, mais il n'a pas inventé la pulsion qui l'a poussé à écrire ses oeuvres.

L'art ne fait que nommer cescomportements. Un rapport de l'art à la vie… Il est difficile de concevoir que l'art influence directement nos comportements et nos habitudes.

Nos habitudes sontgénéralement influencées par la société.

Au terme de « moeurs » sont associées deux sortes de significations, dontla cohérence et la précision diffèrent.

D'abord, ce mot peut être pris pour synonyme de manière d'être, de faire, desentir, de penser.

Rapportées à un peuple ou à un individu, ces manières constituent un ensemble de traitsdistinctifs Par moeurs, écrit Hobbes, je n'entends pas ici les bonnes manières, par exemple la façon dont les gensdoivent se saluer, se laver la bouche ou se curer les dents en compagnie, et tous les articles de la petite morale,mais les qualités des hommes qui intéressent leur cohabitation pacifique et leur réunion.

» l Par exemple, dansl'Antiquité les moeurs doivent donc être jugées par rapport aux vertus.

Mais il faut se garder de confondre les uneset les autres.

Non seulement il est clair que n'importe quelles moeurs ne sont pas bonnes, ou même que, ayant étéproprement instituées, elles peuvent ensuite avoir été corrompues.

Les moeurs, même « bonnes », ne seconfondent pas avec la vertu.

En effet, tandis que les bonnes moeurs telles qu'elles sont appréciées par l'opinion,même droite, se limitent à une pure et simple conformité des conduites à un modèle, la vertu n'est pas seulementune prédisposition à accomplir certains actes.

Elle implique aussi intelligence et discernement, c'est-à-dire lacapacité de choisir.

Plus tard, La tradition classique attribuait aux moeurs une grande importance.

À cet égard, elles'oppose à la tradition relativiste et sceptique, qui ne voit dans les moeurs que des conduites variables selon leslieux et les circonstances.

La fragilité des moeurs, qui les expose à la corruption, tient à la nature des sentimentsqui règlent nos conduites morales.

Aussi, on a considéré que l'art pouvait influencer ses moeurs fragiles, mais envérité cette influence est minime en comparaison du poids social, des lois.

Le poids de l'art est en vérité très faible,seuls quelques individus ont fait des règles de l'art, les règles de leur vie à l'exemple des dandys et des esthètes. Les artistes romantiques laissèrent peu à peu la place à un type nouveau d'individu qui est l'esthète.

L'esthète estun artiste infiniment plus raffiné, qui donne à l'art une place essentielle dans sa vie et dans sa conception dumonde.

C'est bien plus qu'un praticien, au point qu'il peut se passer de toute pratique artistique, devenant lui-mêmepur « goûteur » des « choses de l'art ».

Le XIX e siècle a engendré des individus qui ne vivent que pour l'art et qui se sont coupés de la réalité.

Ils ont demandé dès lors à l'art d'être de plus en plus sophistiqué pour répondre à toutesleurs attentes qui sont restées dans le domaine de la rêverie.

Ce raffinement décadent de l'esthétisme, qui a trouvéson expression littéraire dans le personnage de Des Esseintes chez Huysmans ( À rebours , 1884) n'a pas été sans influencer le mouvement même des arts.

En protégeant et en encourageant les recherches destinées à satisfaire lesgoûts les plus délicats et les plus blasés, l'esthétisme a favorisé l'éclosion des créations rares à la fin du siècle,notamment dans le domaine des arts du décor (mobilier, céramique, tissu, vitrail, etc.) .

Les principaux artisans del'Art nouveau, Gallé notamment, que Montesquiou admirait, lui doivent beaucoup, de même que les plus ésotériquesou les plus précieux des peintres symbolistes.

Cette recherche continue d'un art toujours plus élaboré et original, adébouché sur le kitsch fin de siècle de l'éclectisme outrancier, sur un kitsch baroque et assez luxueux.

Le dandysme est une réponse à l'uniformité de la vie moderne en montrant l'éclat de ce qu'il reste d'héroïsme dans ladécadence.

Il soulignera par là l'importance du maquillage chez la femme, de la toilette, et la volonté de rompreavec la monotonie au risque du mauvais goût.

Des dandys comme Oscar Wilde n'hésitent pas à mettre descostumes violets assez kitsch pour se faire remarquer tout en ne s'étonnant de rien.

Le refus de la médiocritépassera par la provocation et l'étrange. Le dandysme sera une tentative désespérée de sauver les restes d'un passé glorieux où les aristocrates avaient une vie essentiellement faite de loisirs, de flâneries et de dîners mondains.Baudelaire a une pensée résolument moderne et antiacadémique, mais il ne s'y abandonne pas totalement, car ilreste en retrait par rapport à elle en voulant fonder une esthétique propre à son époque. Conclusion :. »

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