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L'art peut-il revendiquer la laideur ?

Publié le 31/03/2005

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  Ce qui est parfait et l'harmonieux ne peut qu'être simple. Tout ce qui a l'apparence de la complexité est laid.  La complexité ne doit pas se voir, rien ne doit voiler l'unité. L'esthétique classique se caractérise par son rejet de l'ornementation, de la parure, des entrelacs, préférant la ligne droite. 4) L'immobilité et la sérénité.  Représenter le mouvement c'est introduire le désordre. 5) La clarté.  Est beau ce qui est clair, se voit bien, à l'oeil et à l'esprit.  Est laid tout ce qui empêche de voir.  Tout ce que l'on perçoit mal (confusion des sons, des couleurs, des formes) est laid.

« Ceux-ci seraient toutefois beaux en un sens plus élevé du terme : par exemple, grâce à leur fonction dans lacomposition du tableau, ou bien dans le moment de l'équilibre dynamique.

Selon la formule hégélienne, la beauté netient pas à l'équilibre comme simple résultat, mais toujours à la tension que produit le résultat.

L'harmonie qui - entant que résultat - nie la tension qui y trouve son équilibre, devient un élément perturbateur, faux, voire dissonant.Dans l'art moderne, l'aspect harmonieux du laid n'est plus acceptable.

Il en ressort quelque chose de qualitativementnouveau. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 L'apparition du laid dans l'art est-il seulement le fait de l'art moderne ?2 Peut-on dire que l'art moderne introduit un rapport nouveau avec la laideur ?3 Le laid a-t-il un rôle important dans l'art ? Réponses: 1 - Non : la laideur a été prise comme sujet depuis l'antiquité grecque.

L'art moderne a sur ce plan repris desthèmes anciens, peut-être en les soulignant davantage.2 - Oui, en ceci que la laideur n'est plus à chercher seulement dans les sujets, mais que cette dimension estintégrée dans la forme même, dans le travail de construction et dans la réalisation de l'oeuvre.3 - Oui : le laid constitue un moment essentiel de l'art.

Il est un élément perturbateur qui sert à produire unetension nécessaire, car le beau n'est pas un équilibre. Quelle vanité que la peinture qui attire notreadmiration par laressemblance des chosesdont on n'admire point lesoriginaux.

(Pensées) Pascal reprend ici l'idée antique, contestéeaujourd'hui, que l'art imite la nature.

Or si on imitede mauvais modèles, doit-on admirer la copie sousle simple prétexte que l'imitation est fidèle àl'original ? La critique pascalienne se situe surtoutau plan moral.

L'artiste doit-il représenter dessujets immoraux ? Cette critique de l'art, classique,est d'inspiration platonicienne. L'art ne doit pas imiter la laideur de la natureHegel rompt avec Kant, pour qui la beauté naturelle tient une large part.

Lacontemplation de la belle nature accordemystérieusement l'imagination et l'entendement.

Hegel rejette la beauténaturelle, car la beauté artistique étant un produit de l'esprit lui estnécessairement supérieure.

C'est pour nous et non en soi et pour soi qu'unêtre naturel peut être beau.

L'imitation de la nature n'est donc pas de l'art,tout au plus un exercice d'habileté, par lequel on imite le Créateur.

Il y a plusde plaisir à fabriquer des outils ou des machines qu'à peindre un coucher desoleil.

La valeur de l'art est tout autre : c'est l'esprit à l'oeuvre, qui s'arrachede la nature en la niant.

Au moyen de l'art, l'homme se sépare de la nature etse pose comme distinct.

L'art peut donc faire l'objet d'une science, penseHegel, il suffit d'en montrer la nécessité rationnelle dans l'histoire del'humanité.

L'oeuvre d'art ne décrit pas une réalité donnée, elle n'est pas faitepour notre plaisir, mais l'art est en son essence une intériorité qui cherche às'exprimer, à se manifester ; c'est un contenu qui cherche une forme, un sensqui veut se rendre matériel.

On ne peut le condamner pour son apparence,car il faut bien à la vérité une manière de se montrer.

L'art étanthistoriquement la première incarnation de l'esprit, il se confond d'abord à lareligion : la religion grecque est l'art grec lui-même.

Ce sont Homère etHésiode qui ont inventé les dieux grecs.

Cet âge d'or de l'art, que Hegeldéfinit comme "classique", sera dépassé par l'art romantique avec l'apparitiondu christianisme.

La religion chrétienne est essentiellementanthropomorphique : le divin est le Christ, soit une pure individualité charnelle, qui a souffert et qui est morte encroix.

Seul l'art peut ici donner une représentation charnelle de ce divin, dont le passage historique a été fugitif, etsi l'art est mort dans notre société moderne, c'est probablement pour la raison que la spiritualité chrétienne ne suffitplus tout à fait aux besoins de l'esprit.. »

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