L'association des idées
Publié le 13/05/2012
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1. Définition. - On définit généralement l'association des idées comme le phénomène psychologique par lequel des liaisons spontanées s'établissent entre des états de conscience, de telle façon que la présence de l'un, appelé inducteur, entraîne d'une manière en quelque sorte automatique, un autre état de conscience, appelé induit. - En réalité, cette définition est plutôt la formule d'un problème que l'énoncé d'un processus psychologique.
Il s'agit en effet de savoir si les faits de liaison, qui sont certains, peuvent réellement s'expliquer par l'association mécanique des états de conscience ou des images. C'est bien la thèse associationniste, mais cette thèse est des plus discutables. Pour ne rien préjuger, il suffirait de dire que l'association des idées (le mot " idées '' étant pris ici dans un sens très large, englobant perceptions, images rrprésentatives, impressions affectives et idées proprement dites) est le phénomène par lequel des états psychiques se manifestent spontanément à la conscience comme liés entre eux...
«
ciation des iMrs.
Ces rritiques n'impliquent aucunement que nous
niions la réalitù de l'association.
Ceile-ci, d'ailleurs, n'a pas éU; découverte par les modernes : ARISTOTE, dans le De Memoria, en avait déjà noté le mécanisme (ressemblance, contrariété et conti guïté) 1
.
HUME ne fait que reprendre l'énumération d'ARISTOTE (Essai sur l'entendement humain, III), sauf qu'il substitue à la conti
guïté la causalité, laquelle, d'ailleurs, se ramenant à la succession
invariable, n'est qu'une forme de la contiguïté.
-Cette classification
a passé avec diverses variantes chez tous les empiristes anglais
(JAMES et STuART MILL, BAIN, SPENCER) et chez la plupart des
psychologues du xiXe siècle.
- Toutefois, les Écossais (REm, DuGALD-STEWART, HAMILTON) ont cherché à rendre compte des
faits d'association, non plus par les affinités subjectives des éléments
psychiques, c'est-à-dire par le pur mécanisme, mais
par les affinités
objectives ou affinités résultant des rapports, essentiels ou accidentels,
entre les objets eux-mêmes.
-Enfin, vers la fin du XIxe siècle et au début du xxe, de nombreux psychologues {particulièrement RIBOT, HôFFDING, PAULHAN) convenant de l'impuissance de !'association nisme pur à rendre raison de la vie psychique, s'efforcèrent de
constituer une psychologie synthétique, ·dans laquelle les lois de
l'association ne seraient pl~s qu'un aspect ou un moyen de la ten- , dance synthétique ou systématique de la conscience.- Aujourd'hui,
l'École de la Forme et de nombreux psychologues en dehors de cette
École, contestent nettement la réalité des prétendues lois de l'associa tion des idées et s'efforcent de fournir une explication plus adéquate
des faits de liaison et d'organisation.
201 3.
Les divers problèmes- - On voit ainsi qu'il y a lieu de
distinguer plusieurs problèmes différents.
Le premier concerne
la valeur des lois formulées par les associationnistes.
Le fait de
l'association, en effet, n'est pas nécessairement solidaire de ces
lois,
qui résultent beaucoup plus de l'interprétation que de
l'expérimentation.
- Le deuxième problème consistera à
définir la nature du processus d'association et à déterminer si
(1) De Memoria, c.
II, 451 b, 18-20.
cr.
s.
THOMAS, ln de Memoria et Reminiscentia, lect.
V, n.
3M (Pirotta) : « Similiter etiam quandoque remi niscitur aliquis incipiens ab aliqua re cujus memoratur, a qua procedit ad
aliam, triplici rat\one.
Quandoque quidem ratione similitudinis, sicut quando
aliquid aliquis memoratur de Socrate et per hoc occurrit ei Plato, qui est similis ei in sapientia.
Quandoque vero ratione eontrarietatis, sicut si aliquis memoretur Hectoris et per hoc occurrit ei Ac.hilles.
Quandoque vero ratione propinquitatis cujuscumque, sicut cum aliquis memor est patris et per hoc occur·rit ei filius.
Et eadcm ratio est dP quacumque alia propinquilate vel societatis, velloci, vel tempori~, ~t propter hoc fit reminiscentia, quia motus
horum SP invicPm con~Pquuntur.
•.
»
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