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L'athéisme est-il pensable ?

Publié le 17/01/2004

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Car l'athéisme n'est pas seulement une doctrine à discuter entre philosophes, il est aussi, me semble-t-il, une orientation dans l'existence, une décision sur ce qui importe dans la vie, une attitude qui, condamnée par les uns - l'accusation d'athéisme fut pendant des siècles une véritable excommunication --, revendiquée par les autres, est problématique.       Problématique            Comment penser l'athéisme, en tant qu'il apparaît comme la négation pure et simple de toute divinité, dans un contexte où la religion semble une attitude naturelle de l'homme en tant qu'il se rapporte à une transcendance ? Quel sens donner à l'athéisme ? Est-il pensable en lui-même et pour lui-même ou n'existe-t-il que dans sa négativité et dans sa relation à la religion elle-même ? C'est ainsi le statut de la conviction non religieuse, en tant qu'elle prétend être une connaissance, qui est comme tel mis à la question. Se pose alors l'interrogation sur la « valeur » de l'athéisme : est-il une marque de force d'esprit ? Ou un aveuglement ? Une libération ? Ou une aliénation ? Est-ce qu'il conduit au nihilisme ?




« à titre de « non », et son sens dépend évidemment du sens de ce à quoi il dit non. · Mais lorsque nous disons « il n'y a pas de Dieu », que voulons-nous dire ? Cela dépend évidemment du sens que nous donnons au mot « Dieu ».

Le dieu est d'abord un « immortel », paropposition au « mortel ».

La seconde interprétation du mot Dieu est celle qui grosso modo qualifiece qu'on appelle les « religions du livre.

» Il est clair que l'athéisme, pour nous, cela consisted'abord et avant tout à dire que ce Dieu n'est pas, qu'il n'y a rien dans le réel qui corresponde àce Dieu. · Mais Pascal, on le sait, distingue le « Dieu d'Abraham, d'Isaac, et de Jacob », le Dieu des « croyants », d'une part, et le « Dieu des philosophes et des savants », d'autre part.

Cela suggèreun troisième degré dans l'athéisme, un degré suprême, celui qui consisterait à nier non seulementle Dieu de la « révélation », mais encore le dieu des philosophes.

Le dieu des philosophes est soitla cause première de toutes choses, soit leur fin dernière, soit enfin l'être absolu, l'être infini ouabsolument infini, qui n'est pas comme tel soumis au temps, à la destruction, au devenir.

Nier cedieu, c'est donc affirmer qu'il n'y a que des causes secondes, que ce qui existe est sans aucunbut, « pour rien », et que tout est soumis au temps, à la destruction, au devenir. · Le sentiment qui correspond à cette conviction n'est autre que celui de l'absurde.

Absence de cause, puisque les causes secondes ne suffisent jamais à rendre raison complètement des choses,absence de but, de fin, de raison d'être – pourquoi sommes-nous ? Pas de réponse à cettequestion.

Contingence : « Tout existant naît sans raison, se prolonge par faiblesse, et meurt parrencontre ».

L'athéisme, c'est peut-être d'abord cela : la conviction du manque fondamental deraison d'être de l'être. II- L'athéisme : pensable mais non pas connaissable au même titre que la religion elle-même Kant, critique de la théologie rationnelle Des preuves à propos de Dieu ? Dieu existe-t-il ? N'est-il qu'une illusion destinée à se rassurer ? Ladiscussion philosophique est âpre au sujet de Dieu.

Les partisans del'existence de Dieu ne manquent pas d'arguments.

La tradition en aretenu trois.

Les deux premiers sont extérieurs et concernent le monde.Le troisième est intérieur et concerne les idées*.

S'agissant du monde, ily a deux façons de prouver que Dieu existe.

La première consiste àpartir de l'imperfection du monde.

La seconde consiste à partir aucontraire de la perfection décelable dans le monde.

S'agissant del'imperfection du monde, celle-ci est bien un signe de l'existence deDieu.

Considérons un instant, en effet, l'argument couramment employépar ceux qui ne croient pas en Dieu.

Dieu n'existe pas, disent-ils, carc'est la nature* qui est Dieu.

Il s'agit là d'une position « panthéiste »,qui se heurte à une contradiction.

Si la nature, en effet, était Dieu, nedevrait-elle pas être parfaite ? À l'évidence, il y a en elle desimperfections.

C'est donc qu'elle n'est pas parfaite et divine et que Dieuse trouve ailleurs.

De même, considérons, cette fois-ci, la perfection dela nature.

À l'évidence, un accident n'a pas pu créer un monde aussi organisé et aussi intelligent que le nôtre.À l'évidence, le monde ne fait rien en vain et ne va pas nulle part.

N'est-ce pas là le signe manifeste qu'ilexiste une cause intelligente organisant tout ce qui existe dans le monde ? Enfin, considérons nos pensées.Nous avons en nous l'idée de perfection.

La perfection ne possède-t-elle pas par définition toutes les qualités ?Ne possède-t-elle pas, par là même, celle d'exister ? Les réticences de Kant Kant n'a pas été convaincu par ces preuves de l'existence de Dieu.

Certes, dira-t-il dans les antinomies de la «Raison pure », chapitre de la Critique de la raison pure , il n'est pas rationnel de considérer que la nature estDieu.

Mais dire que Dieu existe est-il pour autant possible ? Ne dit-on pas que Dieu existe pour se représenterla nature et son commencement, et non parce que l'on a effectivement rencontré un Dieu existant et vivant ?De même, il n'est pas faux de considérer que la nature n'a pas pu surgir par hasard, tant il y a de perfection enelle.

Devons-nous pour autant conclure que l'idée de Dieu, qui nous permet de penser la nature, n'est autreque Dieu lui-même ? Voyons-nous Dieu parce que nous voyons la perfection qui réside dans la nature ? Enfin, iln'est pas faux de dire que, si Dieu existe, celui-ci doit avoir toutes les qualités, dont l'existence.

Mais, quandj'ai l'idée d'une existence, est-ce là l'existence elle-même ? Et, quand j'ai affaire à l'existence, est-ce à uneidée que j'ai affaire ? Un idéal régulateur Kant s'est parfaitement rendu compte d'une erreur majeure que nous faisons quand nous parlons de Dieu.

Nousconfondons sans cesse le discours que nous pouvons tenir sur Dieu avec Dieu lui-même.

Ainsi, ce n'est pas. »

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