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L'avenir est-il une page blanche ?

Publié le 08/04/2004

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Cela pose la question de la liberté : puis-je écrire mon avenir comme on écrit sur une page blanche ? N'a-t-on pas tendance à dire que l'avenir est déjà écrit, déjà tracé ? La page de l'avenir ne contient-elle pas déjà le passé et le présent entre ses lignes ? Quelle est ma faculté à écrire cet avenir ? Dans quelle mesure peut-on dire que nous écrivons vraiment notre histoire, au sens où justement on écrit toujours une histoire au passé et non au futur ? La vie vaut-elle vraiment la peine d'être vécue si l'on sait par avance que, quoi que l'on fasse, on est tous promis à une fin prédéterminée ? Vouloir écrire l'avenir serait le maîtriser : cela pose alors la question de notre rapport avec la mort, avec le temps, au sens où on chercherait par là une forme de dépassement de notre finitude. La page blanche pose la question de la liberté, et corrélativement du FATALISME : Doctrine selon laquelle tout homme a un destin inévitable, si bien que la liberté est une illusion. L'argument paresseux, fataliste, rapporté par Cicéron, enseigne une passivité totale, puisqu'il est inutile d'essayer d'échapper à son destin. fatalisme, du déterminisme, par opposition au hasard, à la contingence.

Les pages de l’agenda des jours passés sont remplies de notes et de rendez-vous. Elles sont déjà écrites, le passé est accompli. Par contre, les pages des jours « à venir « ne sont pas encore écrites, elles sont « à écrire « au fil des décisions et des projets à faire. L’avenir se présente comme une page blanche, non encore écrite ; un espace de liberté absolue. Cependant, nous ne pouvons donner n’importe quel visage aux jours et aux années prochains. Nos projets sont des représentations qui plongent leurs racines dans notre expérience vécue, passé et présente. Les décisions prises ont des conséquences certaines sur l’avenir. Si le passé oriente l’avenir, ce dernier ne serait-il pas déjà écrit ? La page blanche représentant l’avenir ne serait alors qu’une illusion.

« doute des événements à venir grâce à la connaissance de lois de la nature toutes régies par la loi decausalité .

Ainsi, si je lâche un objet qui se brise facilement quelques mètres au dessus d'une surface dure, je crois connaître de l'avenir que cet objet se brisera lorsqu'il entrera en contact avec cette surface.

C'est pourquoi RenéDescartes pense qu' « Il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie, [...] et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.

» [2]. II.

Mais cette croyance courante ne s'applique qu'aux phénomènes physiques ou biologiques. En ce qui concerne les autres domaines d'étude, il faut différencier le nécessaire (s'entend, logiquement nécessaire) du contingent.

L'Histoire, par exemple, est donc l'étude des enchaînements logiques desfaits, et non seulement celle d'une collection d'événements répertoriés, comme le rappelle Raymond Aron : "La connaissance historique n'a pas pour objet une collection, arbitrairement composée des faits seuls réels, mais des ensembles articulés intelligibles [3]".

Or cet enchaînement d'articulations logiques permet d'anticiper sur ce qui arrivera nécessairement dans l'Histoire à venir, même si elle se limite à une connaissance du nécessaire et ne permetpas de prévoir le contingent. De plus, déterminisme et liberté ne sont pas nécessairement contradictoires.

En effet, le déterminisme, contrairement au fatalisme (destin), ne suppose pas que tout soit réglé d'avance : le déterminismenaturel est aveugle, autrement dit la nature n'agit selon aucune fin (opposé à finalisme).

Par ailleurs, laconnaissance des causes qui déterminent nécessairement tel effet peut permettre aux hommes d'accroître leurpuissance d'agir.

Par ex., la connaissance de la loi de la chute des corps permet la construction du parachute.

AvecSpinoza, on pourrait donc dire que nécessité et liberté ne s'opposent pas, que « la liberté, c'est la nécessitécomprise ». III.

De l'avenir, nous ne pouvons rien espérer connaître de manière certaine (mis-à-part qu'il ne peut être connu de manière certaine, bien évidemment). Ce que nous prenons pour des lois de la nature ne sont que le fruit de l'habitude, en accord avec la thèse de David Hume, et rien ne nous assurequ'un enchaînement de faits habituels ne puisse connaître d'exception.

Ce n'est pas parce que j'ai l'habitude de voirle soleil se lever tous les matins depuis que je suis né qu'il se lèvera demain matin.

Cela est très probable, mais ilsuffit par exemple que je meure au cours de la nuit pour que, pour moi, le soleil ne se lève pas.

Dans le même ordred'idée, Karl Popper écrit que « La méthode de la science est une méthode de conjectures audacieuses et de tentatives ingénieuses et sévères pour réfuter celles-ci. [4] ». [1] Le Gai Savoir [2] Discours de la méthode [3] Dimensions de la conscience historique [4] La Connaissance objective. »

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