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l'avenir est-il une page blanche ?

Publié le 25/10/2005

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Pour se projeter, il semble qu'il ait besoin de connaître des choses de l'avenir, points de repères à partir desquels il pourra entreprendre des conjectures, et autour desquels il pourra élaborer une pensée cohérente et constructive de l'irréel. Quelle est la légitimité de cette pratique mentale, quelles sont ses limites ? Mais, tout d'abord, intéressons-nous aux notions qui sont en jeu dans ce sujet. Qu'est-ce que l'avenir ? Il s'agit du temps à venir, du futur, de cette partie du temps qui n'est pas encore. Du latin « advenire «, qui signifie « arriver «, le substantif « avenir « qualifie donc les temps futurs, ce qui arrivera dans les temps futurs, plus exactement. C'est pourquoi on entend fréquemment des expressions idiomatiques telles que « se tourner vers l'avenir « qui est synonyme de « prévoir «, ou encore « à l'avenir «, synonyme de « désormais «. Déterminisme est issu du latin « determinare « qui signifie : marquer les limites. En général ce terme qualifie l'ensemble des conditions nécessaires à la production d'un phénomène. D'un point de vue épistémologique, et par extension, il désigne la doctrine qui postule que tous les phénomènes sont liés entre eux par des lois constantes et universelles.

HTML clipboarda) Un constat : les hommes cherchent à connaître l'avenir, ce qui se produira demain. Prospective, astrologie, futurologie, prévisions de toutes sortes constituent autant d'efforts pour tenter de lire dans ce qu'on appelle parfois le livre de l'avenir.  b) Le problème. Mais bien souvent, ces tentatives échouent. L'avenir est-il donc si obscur qu'il soit impossible de le déchiffrer ? Ou bien l'avenir est-il comme une page blanche ?

« introduction a) Un constat : les hommes cherchent à connaître l'avenir, ce qui se produira demain.

Prospective, astrologie,futurologie, prévisions de toutes sortes constituent autant d'efforts pour tenter de lire dans ce qu'on appelle parfoisle livre de l'avenir.b) Le problème.

Mais bien souvent, ces tentatives échouent.

L'avenir est-il donc si obscur qu'il soit impossible de ledéchiffrer ? Ou bien l'avenir est-il comme une page blanche ? 1) C'était écrit a) Une formule fataliste• C'est lorsqu'un événement — souvent désagréable — vient de se produire, qu'on entend parfois ce commentaire :« C'était sans doute écrit.

» Si on l'analyse, cette formule enveloppe d'abord une certaine conception de l'avenir.• L'avenir, dans cette perspective, ne serait aucunement comme une page blanche.

Il serait un texte déjà rédigé,que nous découvrons dans le présent mais qui lui préexiste, et qui pourrait être lu, ou aurait pu l'être, avant samanifestation dans le présent. b) Une prédiction après l'événement• Dans la mesure où l'affirmation : « C'était écrit » est prononcée après l'événement, on doit se demander si ellen'est pas une simple construction de notre imagination, une illusion rétrospective.• C'est l'interprétation qu'avance Alain : « Voici deux trains entassés, et cent cadavres ; pour que cela ne fût pas, ilsuffisait d'un levier convenablement poussé.

Mais, dit le fataliste, il était écrit que ce levier ne serait pas poussé.Oui, c'était écrit ; vous pouvez le dire parce que la catastrophe a été ; si la catastrophe avait été évitée, vousdiriez qu'il était écrit que ce levier serait poussé ; ce sont là des prédictions après l'événement, et, en somme, desjeux d'imagination » (Alain, in : Philosophie, Textes choisis, P.U.F., t.

2, p.

17). c) TransitionNe doit-on cependant considérer que comme des constructions erronées et naïves de l'imagination toutes lesthéories, non seulement religieuses mais philosophiques, qui ont refusé de concevoir l'avenir comme une pageblanche ? 2) la divination stoïcienne a) L'avenir peut être connu• La philosophie stoïcienne affirme que le Sage, et peut être seulement lui, a la possibilité d'être devin, de «connaître, de voir et d'expliquer les signes par lesquels les dieux se manifestent aux hommes », en décelant « àl'avance les intentions des dieux à l'égard des hommes » (in : Cicéron, De divinatione, II, 63, cité dans : « LesStoïciens », Textes choisis, P.U.F., p.

65).

Et selon Chrysippe, « il ne peut se faire que les dieux soient et ne nouscommuniquent pas l'avenir » (Ibid., I, 38).• Ainsi, aux yeux du Sage, l'avenir est-il comme un texte dont on peut lire le sens en déchiffrant le présent.

Maiscette croyance en la divination n'est pas naïve superstition.

Elle repose d'abord sur une philosophie de la nature. b) Le destin, ordre divin du monde• Pour les Stoïciens, les dieux ne sont pas des êtres transcendants, extérieurs au monde ; ils ne sont pas non plus «dans » le monde ; ils se confondent avec lui, car la seule divinité est la réalité elle-même.

Cette dernière forme unTout ordonné, harmonieux, un enchaînement de causes qui ne laisse aucune place au hasard.

« Le destin (ou Dieu)est la cause entrelaçante des êtres, la raison selon laquelle le monde est gouverné » (Diogène Laërce).• Le Sage stoïcien, dans la mesure où il acquiert l'intelligence de l'ordre divin du monde, a donc connaissance dudestin, de « la raison par laquelle les choses passées ont été, les choses présentes sont, et les choses futuresseront » (Plutarque, ibid.

p.

62).• Il sait donc qu'il est comme un acteur qui interprète un rôle qu'il ne peut ni effacer ni récrire, dont l'auteur est ledestin, l'ordre divin du monde.

« À toi de bien jouer le personnage qui t'a été donné ; mais c'est un autre qui te l'achoisi » (Épictète, Pensées, XXV).

Si le Sage pénètre bien le sens de son texte, il en connaît les scènes à venir.Pour lui, l'avenir n'est jamais cette page blanche sur laquelle pourrait s'inscrire n'importe quelle aventure, c)TransitionLe développement des sciences expérimentales depuis le xviie siècle, et l'esprit scientifique qui l'accompagne, ont enquelque sorte désacralisé la Nature.

Elle n'est plus réalité vivante, intelligente, divine, mais un ensemble de forcesindifférentes dont on cherche à connaître les lois.

Dans cette perspective apparaît une nouvelle manière de penserl'avenir : la prévision scientifique.

Peut-on dire qu'elle considère l'avenir comme une page blanche ?. »

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