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Le bonheur des peuples ?

Publié le 27/02/2008

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Le bonheur peut se définir comme un état de satisfaction et de plénitude complet et durable accompagné d'un affect positif. Or chaque homme semble rechercher son bonheur, c'est-à-dire un état durable de plénitude, de joie, sans peine. En ce sens, cette quête du bonheur comme but de tous les hommes semblent être la chose la plus commune au genre humain. En ce sens, il semble possible de parler du bonheur d'un homme, mais comment passer de cette unité du bonheur pour une unité, c'est-à-dire d'un seul homme à un peuple puis des peuples ? En effet, comment conserver cette unité du bonheur sous cette diversité ? Et c'est bien là toute la question que nous pose cette expression « le  bonheur des peuples ». Mon bonheur semble différent de celui de mon voisin même s'ils peuvent entrer en concurrence mais ils ne sont pas identiques alors comment trouver un dénominateur commun entre tous ces bonheurs particuliers au sein d'une société régulée par une structure étatique ? De même parler de bonheur des peuples c'est dire que l'on comprend le bonheur de chaque peuple comme unifié : il y aurait donc un bonheur du peuple allemand, du peuple français etc. C'est donc déjà faire cette supposition qui ne pas nécessairement de soi et leurs concurrences pourraient expliquer les guerres. Mais d'un autre côté si l'on suppose une essence commune, celle d'humanité alors la question d'un bonheur commun semble plus palpable ou envisageable. Néanmoins, si ce bonheur est toujours recherché et que l'homme est bien un animal politique alors c'est dans la société qu'il devrait alors trouver ce bonheur. L'Etat aurait alors pour principe législatif ce bonheur. Est-ce possible ? N'est-ce pas offrir la possibilité d'une idée ouvrant la voie à un totalitarisme ? Ou alors poser la possibilité de l'existence d'un Etat unique ou d'un fédéralisme ? Est-ce possible ou un idéal ? Or c'est à ce type de questions que nous devrons répondre.             Nous nous interrogerons alors sur le fondement, le sens et la valeur de cette expression : « le bonheur des peuples ». Et c'est bien suivant ces trois moments que nous entendons chercher à expliquer et définir si possible cette expression si seulement elle a un sens et n'est pas qu'une idée vide ou alors si elle ne relève pas de l'utopie.

« Transition : Ainsi si parler d'un bonheur des peuples peut avoir un sens dans la mesure où l'on ferait référence un ensemble dedénominateurs communs du bonheur des hommes, il n'en reste pas moins que cette conception ne va pas sansposer un ensemble de difficultés.

Mais bien plus c'est dans le fondement même ou dans sa possibilité même qu'il y asans doute un facteur impossible l'existence d'un bonheur des peuples dans la mesure où un peuple n'existe quedans une nation qui est encadrée par l'Etat.

Dans ce cas, le bonheur devrait pouvoir servir de principe législatif maisest-ce seulement possible ? II – Le bonheur ne peut servir de principe législatif a) En effet, le premier problème pour affirmer le bonheur comme un principe législatif en vue du bonheur du peuplerepose sur le fait que, comme le dit Kant dans les Fondements de la Métaphysique des Mœurs , « le bonheur est un idéal de l'imagination ».

Autrement dit, cela signifie que la définition dubonheur est personnel et ne peut donc en aucun cas faire l'objet d'un actelégislatif dans la mesure où la loi non seulement toujours général, mais elledoit surtout ne pas empêcher certains citoyens d'user de leurs libertés.

Or onpeut remarquer que bien souvent, notre propre bonheur, ou ce que l'on définitcomme tel peut entrer en conflit avec le bonheur d'autrui comme cela peutêtre le cas dans l'ambition.

Dans ce cas, on peut dire alors qu'il est d'autantplus improbable de parler du bonheur « d'un » peuple et encore plus dubonheur « des peules ».

Ce serait rechercher une unité transnationale là oùl'on a simplement affaire toujours au particulier, à l'individuel à moins desupposer l'existence d'un esprit (Geist) d'un peuple, ce qui signifie alors qu'il yaurait des forces souterraines agissantes sur les esprits des individus et celasuivant le découpage des frontières ce qui est une hypothèse intenabled'autant plus que rien n'indiquerait alors en quoi le bonheur du peupleallemand devrait être distinct du bonheur du peuple français ou anglais.b) Mais surtout le problème qui se pose en faisant de la quête du bonheur unprincipe législatif c'est celui du mal qu'il peut causer.

En effet, il est utopiquede croire que la société doit se donner pour but de faire le bonheur de sescitoyens comme le montre Kant au paragraphe 45 de la Doctrine du Droit . Cela constituerait même le pire des despotismes parce qu'il s'agirait alorsd'imposer une vision personnelle du bonheur qui ne peut en aucun convenir àtout un chacun.

En fait la nature de l'Etat est tout autre.

Et il y auraiteffectivement une contradiction interne entre la nature de l'Etat et le principe législatif si ce dernier devait garantirle bonheur de chacun de ses citoyens.c) Et c'est bien ce sur quoi Kant insiste dans Théorie et pratique : « Le souverain veut rendre le peuple heureux selon l'idée qu'il s'en fait, et il devient despote ; le peuple veut ne pas se laisser frustrer de la prétention au bonheurcommune à tous les hommes et il devient rebelle ».

En effet, non seulement, le souverain deviendrait despote maissurtout ce serait permettre à chaque citoyen de remettre en cause la législation au nom de son droit au bonheurque l'Etat devrait avoir pour base.

L'histoire nous montre bien de tel exemple de bonheur instigué en principelégislatif.

C'est notamment ce que le Stalinisme a produit.

Une des origines du totalitarisme repose justement surcette volonté d'unifier tous les désirs des hommes ou plus exactement de les contrôler suivant la croyance que l'ondétient la solution exacte au bonheur des hommes.

Et il est par ailleurs intéressant que Staline se faisait appeler le« petit père des peuples » et l'on voit bien alors toute l'impossibilité ou le risque de parler du bonheur « despeuples.

» Transition : Ainsi si l'on doit chercher le bonheur des peuples ce n'est sans doute pas en tant que ce bonheur doit faire parti dubut de chaque Etat bien au contraire : le bonheur ne peut constituer un principe législatif.

Mais bien plus c'est leconcept même de bonheur des peuples qui pose justement problème par cette diversité subsumer sous l'unité dubonheur.

En ce sens, le bonheur en tant qu'idéal de l'imagination est toujours personnel et l'Etat ne peut que faireen sorte que l'on puise essayer de chercher son propre bonheur dans les limites de la liberté civile.

Mais est-ceremettre tout bonheur des peuples en cause ? III – Etat, bonheur du peuple, bonheur des peuples a) En effet, l'Etat n'a pas pour but que promouvoir le bonheur de ses citoyens mais bien de faire en sorte quetoutes les conditions soient réunies pour que cela soit possible.

Autrement dit, l'Etat a pour but d'assurer la libertéde tout un chacun et sa sécurité.

Et c'est bien ce que montre Kant au paragraphe 45 de Doctrine du droit .

L'Etat doit administrer le droit afin que le lien social entre les individus perdure.

En ce sens, il y a un rôle coercitif.

Kant développe ce point notamment dans la sixième proposition de l' Idée d'une histoire universelle du point de vue cosmopolitique .

En effet, le rôle du législateur est bien de fournir un cadre : celui de la société afin que les libertés et les déterminations individuelles puissent l'exprimer.

C'est bien ce montre d'ailleurs l'allusion au berger et autroupeau que l'on trouve en filigrane dans ce texte.b) Cependant, est-ce que cela condamne toute possibilité de parler du bonheur d'un peuple voire d'un bonheur des. »

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