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Le désir n'est-il que le besoin devenu conscient ?

Publié le 20/05/2010

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Le désir n'est-il que le besoin devenu conscient ?

 

           Le désir est ce mouvement qui me porte vers un objet que j’imagine source de satisfaction. Désir de fortune, de santé, etc. Il est une tendance ou une représentation que je fais d’une réalité. Le besoin quant à lui relève d’un manque, d’une absence ressentie et nécessaire pour la survie de l’individu. En ce sens, il semble bien qu’il y ait une frontière entre désir et sens. Pourtant, la question qui se pose est de savoir l’origine de nos désirs. En effet, comment expliquer que je désire cette chose plutôt qu’une autre ? Si l’on peut répondre par le libre arbitre ou une volonté indifférente, il apparaît que la mécanique du psychisme humain est plus apte à rendre compte logiquement de ce mouvement par le devenir conscient du besoin dans le désir.

            Si cette activité psychique peut rendre compte du désir et de son lien avec le besoin (1ère partie), il n’en reste pas moins qu’on ne saurait confondre désir et besoin (2nd partie), et voir simplement dans le désir une symbolique (3ème partie).

 

« le gardien, c'est qu'elles sont incapables de devenir conscientes : nous disons alors qu'elles sont refoulées.

Mais, lestendances auxquelles le gardien a permis de franchir le seuil ne sont pas pour cela devenues nécessairementconscientes; elles peuvent le devenir si elles réussissent à attirer sur elles le regard de la conscience.

Nousappellerons donc cette deuxième pièce : système de la pré-conscience […].

L'essence du refoulement consiste ence qu'une tendance donnée est empêchée par le gardien de pénétrer de l'inconscient dans le préconscient.

Et c'estce gardien qui nous apparaît sous la forme d'une résistance, lorsque nous essayons, par le traitement analytique, demettre fin au refoulement ».

d) Mais plus exactement, dire que le désir n'est rien d'autre que le besoin inconscient devenu conscient c'est clairement renversé le psychisme humain ou plus exactement cette doctrine voulant que l'homme puisse absolumentmaîtrisé tout grâce à la toute puissance du moi.

Ainsi Freud dans Une Difficulté de la psychanalyse écrit : « Dans certaines maladies et, de fait, justement dans les névroses, que nous étudions [...] le moi se sent mal à l'aise, iltouche aux limites de sa puissance en sa propre maison, l'âme.

Des pensées surgissent subitement dont on ne saitd'où elles viennent ; on n'est pas non plus capable de les chasser.

Ces hôtes étrangers semblent même être plusforts que ceux qui sont soumis au moi.

[...] La psychanalyse entreprend d'élucider ces cas morbides inquiétants, elleorganise de longues et minutieuses recherches, elle se forge des notions de secours et des constructionsscientifiques, et, finalement, peut dire au moi : « Il n'y a rien d'étranger qui se soit introduit en toi, c'est une part deta propre vie psychique qui s'est soustraite à ta connaissance et à la maîtrise de ton vouloir.

[...] Tu crois savoirtout ce qui se passe dans ton âme, dès que c'est suffisamment important, parce que ta conscience te l'apprendraitalors.

Et quand tu restes sans nouvelles d'une chose qui est dans ton âme, tu admets, avec une parfaite assurance,que cela ne s'y trouve pas.

Tu vas même jusqu'à tenir "psychique" pour identique à "conscient", c'est-à-dire connude toi, et cela malgré les preuves les plus évidentes qu'il doit sans cesse se passer dans ta vie psychique bien plusde choses qu'il ne peut s'en révéler à ta conscience.

Tu te comportes comme un monarque absolu qui se contentedes informations que lui donnent les hauts dignitaires de la cour et qui ne descend pas vers le peuple pour entendresa voix.

Rentre en toi-même profondément et apprends d'abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu vastomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir.

» C'est de cette manière que la psychanalyse voudraitinstruire le moi.

Mais les deux clartés qu'elle nous apporte : savoir que la vie instinctive de la sexualité ne sauraitêtre complètement domptée en nous et que les processus psychiques sont en eux-mêmes inconscients, et nedeviennent accessibles et subordonnés au moi que par une perception incomplète et incertaine, équivalent àaffirmer que le moi n'est pas maître dans sa propre maison ».

Transition : Ainsi le désir semble n'être donc que le pendant d'un besoin inconscient qui se manifeste ici de manière symboliquedans le désir suivant une logique de transfert et de sublimation.

Mais n'est-ce pas alors confondre besoin et désir ? II – L'indistinction entre le désir et le besoin a) Le besoin par lui-même est exprimé de façon inconsciente par le cerveau.

C'est la satisfaction du besoin quidéfinit l'émotion lié à l'expression de ce besoin.

En d'autres termes, le besoin ne se manifeste pas de manièreconsciente à l'esprit de l'individu.

En ce sens, il n'y a de désir de boire mais bien un besoin de boire de l'eau en tantqu'elle est nécessaire au processus vital.

De ce point de vue, on peut dire que le besoin répond à un instinct deconservation qui n'est alors pas conscient dans la mesure où son application remplie des fonctions autonomiques.Ainsi je ne désire pas respirer.

Je n'en n'exprime pas même le besoin sous forme consciente.

Tandis que le désircomme le montre Maslow dans A Theory of Human Motivation est exprimé par le cerveau conscient sous forme de mots ou d'actes libres donc met en place une volition qui pourrait ne pas être ou être autrement.b) Or c'est bien ce que l'on peut percevoir avec Lacan dans les Formations de l'inconscient : « le désir naît de l'écart entre le besoin et la demande; il est irréductible au besoin, car il n'est pas dans son principe relation à unobjet réel, indépendant du sujet, mais au fantasme; il est irréductible à la demande, en tant qu'il cherche às'imposer sans tenir compte du langage et de l'inconscient de l'autre, et exige d'être reconnu absolument par lui ».En effet, le besoin vise un objet en particulier dont il pourra se satisfaire et son besoin ne reviendra que lorsque cedernier sera épuisé.

La logique n'est pas équivalente avec le désir.

Le désir vise lui le fantasme : le réel ne sesatisfait pas et l'objet réel non plus.

Il est béance et recherche un objet sur lequel focaliser son attention.

Ainsi lasatisfaction du désir n'apaise pas le désir car il est fondamentalement placé dans le règne de l'immatériel.

Un désirne se satisfait jamais pleinement.

Et c'est bien pour cela que le désir est une chaîne sans fin du vouloir qui poussel'homme à agir et à perpétuellement persévérer en lui-même.c) En effet, selon Bataille dans l'Erotisme , le désir est proprement une dépense improductive, elle n'a de fin qu'en elle-même et ne suffit qu'à elle : elle ne produit rien et se situe dans le royaume de l'abondance en tant quedépassement du simple besoin.

Le désir n'est pas une extrapolation du besoin ou un au-delà du besoin, donc pasnon plus l'envers d'un besoin inconscient devenu conscient ou encore l'abstraction d'un manque pour reprendre laterminologie platonicienne.

Le désir ne doit être considéré que comme présent en lui-même et tournée vers le futur ;c'est une dimension de l'existence humaine dont le besoin, la conservation biologique de la vie ne sont qu'unedéclinaison possible encore qu'il faille voir dans le désir cette création profonde de l'individu.

En effet, le besoin estle commun de l'homme tandis que le désir est l'expression de l'individualité structurante de l'individu dans son unicité.

Transition : Ainsi le désir n'est pas un simple besoin devenu ou non conscient.

Cette possibilité repose sur l'indistinctionmanifeste entre ces deux notions.

Bien plus, le désir est dépassement du besoin et par là il est créateur del'individu.. »

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