Devoir de Philosophie

Le devoir moral est-il un impératif absolu ?

Publié le 14/05/2012

Extrait du document

Des contradictions entre les opinions humaines, les sceptiques de tous les temps ont tiré, en faveur de leur thèse, un argument qui ne manque pas d'impressionner : si la raison est capable de justifier des doctrine8 diamétralement opposées les unes aux autres, quelle assurance pouvons-nous avoir de sa valeur? Ne vaut-il pas mieux s'abstenir de prendre parti et rester sur une prudente réserve?

« lesquels la morale ne saurait limiter la hausse des prix, 1 'acheteur ayant toujours la faculté de se renseigner sur la valeur réelle des marchandises et de s'adresser à un autre fournisseur ou bien de s'abstenir; on en trouve, enfin, chez qui la notion de juste et d'injuste ne semble pas inter­ venir et qui ne paraissent sensibles qu'à la crainte des gendarmes et des tribunaux.

Bien plus, le même individu peut, suivant les périodes ou suivant les circonstances, se montrer d'une délicatesse de conscience qui touche au scrupule ou, nu contraire, tomber dans un laxisme voisin de 1 'amoralité.

Les uns, très stricts dans les questions de justice, oublient toutes les règles sur le chapitre des mœurs; tel qui serait honteux de s'être indû­ meut approprié quelques francs n'éprouvera pas le moindre regret d'avoir, par jalousie ou vanité, démoli la réputation d'un camarade.

On sait aussi combien la passion transforme les âmes et donne un regard nouveau : sous son emprise, il se produit une profonde révolution dans la conscience, qui juge légitime ou même admirable une conduite que, peu de semaines auparavant, elle aurait estimée criminelle.

La conscience individuelle n'est donc pas ce juge impassible et immuable qu'imagine une morale i\impliste : elle est soumise à l'influence du milieu et se ressent profondément de la vie affective de chacun.

B.

Mais quand on parle des variations de la conscience, on songe surtout à sa constante évolution au cours du temps.

En définitive, dans la plupart de ses réactions, la conscience individuelle semble bien n'être guère que 1 'écho d'une civilisation et on observe des divergences fondamentales entre les exigences de la conscience de l'homme moderne et celles, non pas seulement du primitif, mais encore du Grec et du Romain qui nous ont civilisés jadis.

Nous ne donnerons que quelques exemples.

Nous sommes pénétrés de nos jours du sentiment de la valeur de la personne humaine, sentiment essentiel à la doctrine chrétienne et auquel la morale kantienne a donné un renouveau.

Or, cette valeur a été complè­ tement méconnue par 1 'antiquité païenne, qui, par ailleurs, avait tant fait pour affiner 1 'esprit.

Les âmes les plus délicates trouvaient normal qu'une grande partie de l'humanité fût née dans 1 'esclavage et restât à 1 'égard de ses maîtres dans une dépendance absolue, que 1 'enfant appar­ tint à son père au même titre que le bétail, et pût, comme lui, être vendu ou mis à mort.

A plus .forte raison la conscience antique ne mettait-elle aucune limite au droit de propriété sur les choses.

Bien plus, jusqu 'à nos jours la loi considère ce droit comme essentiellement individuel : le titulaire d'une propriété peut faire de ses biens l'usage qui lui plaît sans qu'on puisse avoir contre sa gestion le moindre recours légal; un père de famille qui, pour mener une vie de plaisir, dilapide l'héritage reçu de ses parent,s n'outrepasse pas son droit absolu et la loi protège 1 'exercice de ce droit jusque dans ses abus.

Mais la conscience moderne se fait de la propriété une conception notablement différente : si elle lui reconnaît toujours une fonction individuelle, elle met en un relief particulier sa fonction sociale ou communautaire : en conscience, le propriétaire ne peut pas faire de ses biens.

n'importe quel usage; il a le devoir strict de chercher le bien commun, et demain, peut-être, la loi, confirmant les exigences nouvelles de la conscience sur la destination des richesses, le réduira au rôle d'ad­ ministrateur, au bénéfice principal de la collectivité (nation ou famille),. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles