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Le fou peut-il dire la vérité ?

Publié le 30/10/2005

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fou
Et par la même raison, encore que ces choses générales, à savoir, des yeux, une tête, des mains, et autres semblables, pussent être imaginaires, il faut toutefois avouer qu'il y a des choses encore plus simples et plus universelles, qui sont vraies et existantes ; du mélange desquelles, ni plus ni moins que de celui de quelques véritables couleurs, toutes ces images des choses qui résident en notre pensée, soit vraies et réelles, soit feintes et fantastiques, son formées. De ce genre de choses est la nature corporelle en général, et son étendue ; ensemble la figure des choses étendues, leur quantité ou grandeur, et leur nombre ; comme aussi le lieu ou elles sont, le temps qui mesure leur durée, et autres semblables. » 2 Définition pénale de la folie Texte  Tarde, La philosophie pénale, 1890, p 113-114. « Pour deux raisons la folie nous rend irresponsable, parce qu'elle nous désassimile et parce qu'elle nous aliène, parce qu'elle nous fait étranger à notre milieu et parce qu'elle nous fait étranger à nous même. Elle refond le moi, bien que, le plus souvent, elle le fasse tomber du coté où il penchait déjà, et le moi nouveau qu'elle lui substitue a pour essence d'être insociable... Voilà pourquoi nos principes défendent de punir le fou... Toute folie est une extravagance qui nous isole d'autant plus qu'elle est fixée, consolidée et chronique. » 3 Transition La folie est ainsi décrite comme un état de non raison : le fou est celui qui a perdu le « bon sens » ou la lumière naturelle comme l'écrit Descartes. Comment comprendre encore que toute l'histoire de la folie commence par cette figure du fou vu comme un sage,détenteur d'une certaine vérité ? II Le fou, figure première du Sage et de la Vérité 1 Les images du fou et la philosophie  Texte Heine, Questions,   Près de la mer, la mer nocturne et déserte, Un jeune homme est debout, Le coeur plein de chagrin, l'esprit plein de doute; Sombre et triste, il interroge les flots: «Oh! expliquez-moi l'énigme de la vie, L'antique et douloureuse énigme, Sur laquelle tant d'hommes se sont penchés: Savants à calottes hiéroglyphiques, Magiciens en turban et barrettes noires, Têtes coiffées de perruques et mille autres Pauvres fronts humains baignés de sueur.

Qui est le fou ? N’est-ce pas celui qui a perdu la raison ? N’est-ce pas celui qui ne sait plus ce qu’il dit ? En  ce cas peut-on dire que le fou peut dire la vérité alors qu’il semble n’énoncer que des insanités ? Quel type de discours peut nous tenir le fou ? Le fou est-il vraiment fou ? Y a-t-il dans la folie un moment de vérité ? Alors la vérité ne serait pas de l’ordre rationnel et logique, la vérité est-elle irrationnelle, dans une sorte de métaphore livrée dans le discours du fou ?

fou

« tableaux et des peintures, qui ne peuvent être formées qu'à la ressemblance de quelque chose de réel et devéritable ; et qu'ainsi, pour le moins, ces choses générales, à savoir, des yeux, une tête, des mains, et tout le restedu corps, ne sont pas choses imaginaires, mais vraies et existantes [ 9].

Car de vrai les peintres, lors même qu'ils s'étudient [ 10] avec le plus d'artifice à représenter des sirènes et des satyres par des formes bizarres et extraordinaires, ne leur peuvent pas toutefois attribuer des formes et des natures entièrement nouvelles, mais fontseulement un certain mélange et composition des membres de divers animaux ; ou bien, si peut-être leur imaginationest assez extravagante pour inventer quelque chose de si nouveau, que jamais nous n'ayons rien vu de semblable,et qu'ainsi leur ouvrage nous représente une chose purement feinte et absolument fausse, certes à tout le moins lescouleurs dont ils le composent doivent-elles être véritables. Et par la même raison, encore que ces choses générales, à savoir, des yeux, une tête, des mains, et autressemblables, pussent être imaginaires, il faut toutefois avouer qu'il y a des choses encore plus simples et plusuniverselles, qui sont vraies et existantes ; du mélange desquelles, ni plus ni moins que de celui de quelquesvéritables couleurs, toutes ces images des choses qui résident en notre pensée, soit vraies et réelles, soit feintes etfantastiques, son formées.

De ce genre de choses est la nature corporelle en général, et son étendue ; ensemble lafigure des choses étendues, leur quantité ou grandeur, et leur nombre ; comme aussi le lieu ou elles sont, le tempsqui mesure leur durée, et autres semblables.

» 2 Définition pénale de la folie Texte Tarde, La philosophie pénale, 1890, p 113-114. « Pour deux raisons la folie nous rend irresponsable, parce qu'elle nous désassimile et parce qu'elle nous aliène,parce qu'elle nous fait étranger à notre milieu et parce qu'elle nous fait étranger à nous même.

Elle refond le moi,bien que, le plus souvent, elle le fasse tomber du coté où il penchait déjà, et le moi nouveau qu'elle lui substitue apour essence d'être insociable...

Voilà pourquoi nos principes défendent de punir le fou...

Toute folie est uneextravagance qui nous isole d'autant plus qu'elle est fixée, consolidée et chronique.

» 3 Transition La folie est ainsi décrite comme un état de non raison : le fou est celui qui a perdu le « bon sens » ou la lumièrenaturelle comme l'écrit Descartes.

Comment comprendre encore que toute l'histoire de la folie commence par cettefigure du fou vu comme un sage,détenteur d'une certaine vérité ? II Le fou, figure première du Sage et de la Vérité 1 Les images du fou et la philosophie Texte Heine , Questions , Près de la mer, la mer nocturne et déserte,Un jeune homme est debout,Le coeur plein de chagrin, l'esprit plein de doute;Sombre et triste, il interroge les flots: «Oh! expliquez-moi l'énigme de la vie,L'antique et douloureuse énigme,Sur laquelle tant d'hommes se sont penchés:Savants à calottes hiéroglyphiques,Magiciens en turban et barrettes noires,Têtes coiffées de perruques et mille autresPauvres fronts humains baignés de sueur.Dites-moi, la vie humaine a-t-elle un sens?D'où vient l'homme? Où va-t-il?Qui habite là-haut dans les étoiles d'or?» Les flots murmurent leur éternelle chanson,Le vent souffle, et les nuages s'enfuient,Les étoiles scintillent, indifférentes et froides,Et un fou attend une réponse.» 1 2 La folie a une histoire Texte Michel Foucault, Histoire de la folie à l'âge classique , Gallimard, 1972, coll.

TEL, 1985, pp.56-59 (ed. antérieure : Plon, 1961). La Folie dont la Renaissance vient de libérer les voix, mais dont elle a maîtrisé déjà la violence, l'âge classique va la. »

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