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Le langage est-il le privilège de l'homme ?

Publié le 10/07/2009

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Seuls les hommes parlent vraiment. Certes l'homme peut pépier ou ressasser comme un perroquet mais le langage est bien le Rubicon qu'aucun animal ne franchira jamais.

Première interrogation : de quel langage s'agit-il ? En tirer des conséquences en ce qui concerne notamment le domaine cognitif.  Remarquer que le sujet n'est pas : «Le langage est-il un privilège de l'homme ? «.  Se demander donc si l'homme n'aurait pas d'autres « privilèges « et dans le cas de réponses positives, s'interroger si le privilège du langage est le plus éminent, le plus fondamental, le plus spécifique...  Ne pas oublier que l'homme a été défini par des philosophes comme animal raisonnable, animal politique, (animal) producteur... voire (animal) religieux.

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« éléments de la communication semblent réunis : formulation et réception d'un message à propos d'une réalitéabsente mémorisée ? Cependant, le linguiste E.

Benveniste fait observer qu'il n'y a pas, à proprement parler, unlangage, dans la mesure où le contenu du message est toujours le même, sa forme, invariable, sa nature,indécomposable, tandis que la communication n'est ni transmissible, ni réversible.

Un tel système, pour perfectionnéqu'il soit en comparaison des possibilités existantes dans le règne animal, s'apparente plus à un code de signauxqu'au langage humain.Par ailleurs, l'une des questions ayant trait au langage, les plus débattues anciennement, était celle de son rapportà la pensée : faut-il admettre que la pensée préexiste au langage ? Les deux processus sont-ils simultanés ? Lesréponses qui se sont succédé en ce domaine se sont souvent attachées à réfuter la thèse d'une antériorité de lapensée préconstituée, dont le langage ne serait que le véhicule.A partir d'observations particulières (les enfants sauvages notamment), des progrès de la physiologie, on en estvenu à considérer que langage et pensée forment un tout indissociable, qui récuse toute idée de chronologie.Comme l'affirme, par exemple, Merleau-Ponty, toute pensée prétendument informulée, toute pensée intérieure esten réalité une parole déjà exprimée que nous rappelons à la mémoire.

La pensée n'existe donc pas sans le langage ;mais il peut être discutable de postuler qu'elle se confond avec lui, ou qu'elle est contenue en lui.

Dans sa critiquedu structuralisme linguistique, J.-P.

Sartre fait remarquer que le sujet, lorsqu'il s'approprie la langue pour parler, ne lefait qu'en unissant une intention à la langue comme système préexistant.

En d'autres termes, la pensée ne setrouve pas en suspension dans le lan-gage avant la décision du locuteur.

Le problème réside alors dans la possibilitédu sujet d'articuler une donnée extérieure et une donnée intérieure dans un processus dialectique.Ainsi, le langage donne au sujet une puissance d'exploration et d'ordonnancement du monde extérieur.

Par le pouvoirde nommer, mais aussi par la capacité à établir des rapports entre les choses, le langage le libère du poids deschoses et lui en assure la maîtrise.

Il permet, en un sens, d'appréhender le monde ; ce sont les rapports entre cedernier et le langage qui intéressent particulièrement la réflexion philosophique, avec le rôle du sujet dans cetteconstruction.Dans le Cratyle, Socrate dialoguait déjà avec ses interlocuteurs sur les rapports entre les choses et le nom qu'onleur donne, sur le caractère conventionnel ou nécessaire de la nomination, sur les possibilités pour le langage dedire, ou non, l'essence des choses.

Aujourd'hui, c'est à travers le symbolisme du langage, entre autres, que passel'analyse.

L'enjeu porte sur la capacité du sujet à donner, par son truchement, un sens à la réalité qui l'environne : «...

il n'y a pas de relation naturelle entre l'homme et le monde, ni entre l'homme et l'homme ; il y faut unintermédiaire, cet appareil symbolique qui a rendu possible la pensée » IE.

Benveniste).Cette spécificité des liens entre l'homme et le langage explique que, en un certain sens, la réflexion philosophiqueest d'abord une clarification du langage, « tâche préalable et finalement exclusive » de la philosophie, comme l'écritPaul Ricoeur à propos de certains courants de pensée contemporains.

Il est significatif qu'une part importante de laphilosophie contemporaine, à partir des travaux de Wittgenstein, s'efforce de traiter les questions philosophiques enprocédant à une critique systématique du langage, au besoin pour montrer que certains problèmes n'existent quelorsque ce travail critique n'a pas été mené, et ne sont que des questions mal posées.. »

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