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Le langage et la pensée

Publié le 10/03/2015

Extrait du document

langage

nous mettent en présence d'un langage déformé ou réformé, ne s'imposent

pas à nous inéluctablement. Ce que nous avons fait, nous pouvons

le défaire. Le papillon volant, vivant, ne trouve pas sa raison d'être et

son achèvement dans l'immutabilité de la pellicule. Ainsi, le poète ne

s'enferme pas dans ! 'enveloppe. Au contraire, il réveille la chrysalide

et restitue au langage toute sa fraîcheur. Le mot «fleur«, par delà cette

fleur-ci, renvoie à toutes les fleurs passées, présentes et futures. Le mot

«fleur«, libéré de son sens emprisonné dans la chose, rend enfin présente

1 '«absente de tous bouquets« :

«Je dis: une fleur! et, hors de l'oubli où ma voix relègue aucun

contour, en tant que quelque chose d'autre que les calices sus, musicalement

se lève, idée même et suave, l'absente de tous bouquets1«.

Le langage ainsi libéré du réel, peut devenir métaphorique. De la

Fleur en soi, de l'idée de fleur, on passe à d'autres Idées: La beauté,

langage

« Le langage et la pensée vé: «Nous n'avons conscience de nos pensées, nous n'avons de pen­ sées réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective, que nous les différencions de notre intériorité et que par suite nous les marquons d'une forme externe mais d'une forme qui contient aussi le caractère de l'activité interne la plus haute 1.» Vouloir saisir sa pensée sans le langage revient à vouloir «monter sur ses propres épaules».

La pensée ne devient claire que lorsqu'elle trouve le mot.

2 Le langage est impropre à exprimer notre pensée, notre vie intérieure Nous avons vu qu'il n'y a pas de pensée sans langage.

Mais qui n'a pas fait l'expérience de chercher ses mots? Cette expérience semble témoigner de l'existence d'une pensée antérieure à la parole, d'une antériorité à la fois de temps et de causalité.

Il y a là quelque chose que nous pensons comme un «encore à dire», une sorte de pensée antérieure à tout discours, même intérieur.

Tantôt nous ne trouvons pas les mots pour le dire soit parce que, jusqu'à présent, cela n'a pas encore été dit et qu'il faudrait avoir recours à des mots nouveaux, soit parce que notre pensée refuse de faire surface et d'émerger des profondeurs de l'esprit.

Tantôt nous trouvons les mots, mais une fois ceux-ci trouvés, nous avons le sentiment que le langage a pacifié notre pensée, qu'il l'a faite passer à l'être et au repos, voire qu'il l'a pétrifiée.

Nous faisons constamment l'expérience d'une distance, d'un écart entre la pensée et son expression verbale.

Nos pensées les plus singulières, les plus proches de notre vécu, nos sentiments semblent à l'étroit dans les mots du langage.

Quant à nos idées, le langage leur donne une extériorité mais en même temps il les réalise sous une forme particulière qui va exclu­ re d'autres formes, une forme approximative ou infidèle.

Nul mieux que Bergson n'a su montrer les limites du langage.

1 Le langage fixe, spatialise, découpe «ce que notre âme ressent» La vie de notre conscience est un flux continu, une réalité mouvante, une durée, c'est-à-dire, «une multiplicité toute qualitative, une hétéro­ généité absolue d'éléments qui viennent se fondre les uns dans les autres».

Ce temps qualitatif est irréversible, irrepérable.

Ses moments sont incomparables les uns aux autres.

Or le langage est une suite de 1.

Hegel, Philosophie de /'Esprit, Zusatz du paragraphe 463, trad.

Véra.

Cf.

également texte analysé pp.

78-79.

31. »

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