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Le pouvoir s'oppose-t-il au citoyen ?

Publié le 22/01/2020

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Les théoriciens de l’« homme naturel » (Rousseau, mais déjà Platon à sa manière) affirment qu’il existe dans l’homme initial une forme première de la liberté. La solitude s’accompagne en effet de la capacité de combler ses désirs propres, à son rythme personnel, sans avoir à tenir compte de la présence d’autrui. Toutefois, même si cette indépendance paraît appréciable, on peut se demander si elle caractérise bien un individu au sens propre : celui-ci est-il possible en l’absence des autres ? Peut-il se définir (avoir conscience de lui-même) sans s’opposer mentalement à d’autres présences humaines ?

« CORRIGÉ31 [I.

L'État met fin à une indépendance antérieure] Les théoriciens de l' «homme naturel» (Rousseau, mais déjà Platon à sa manière) affirment qu'il existe dans l'homme initial une forme pre­ mière de la liberté.

La solitude s'accompagne en effet de la capacité de combler ses désirs propres, à son rythme personnel, sans avoir à tenir compte de la présence d'autrui.

Toutefois, même si cette indépendance paraît appréciable, on peut se demander si elle caractérise bien un indi­ vidu au sens propre : celui-ci est-il possible en l'absence des autres? Peut-il se définir (avoir conscience de lui-même) sans s'opposer mentale­ ment à d'autres présences humaines ? La cohabitation, dans les premiers groupes humains, entraîne nécessai­ rement une modification de l'indépendance première.

Il faut désormais tenir compte des autres, et harmoniser ses actions avec' les leurs.

Platon en souligne les avantages (la production par exemple, se spécialisant, est mieux et plus rapidement faite), Rousseau en déduit sa thèse du contrat social : l'existence collective n'est possible que par et après l'aliénation totale de l'indépendance naturelle.

C'est donc parce qu'il s'inscrit dans la société - avant même qu'il y ait à strictement parler un État, ou que l'on en définisse la forme - que l'individu doit renoncer à ne faire que ce que bon lui semblait.

Au-delà du regroupement social, la constitution de l'État va poser de nouveaux problèmes.

L'existence en société concerne bien des individus, qui restent distincts les uns des autres, et ont des pensées, des sentiments, des passions qui n'appartiennent qu'à chacun d'entre eux (Rousseau montre précisément que pensées, sentiments, etc., ne sont possibles dans l'individu qu'à partir du moment où il y a société) : l'État va+il les res­ pecter, ou, au contraire, les faire disparaître ? [Il.

Critique de la machine étatique] Si l'on évoque les théories de Hobbes, on constate que la machinerie du pouvoir a pour fonction de ne laisser au citoyen pratiquement aucune ini­ tiative.

Face au pouvoir du «tyran», il n'y a que l'obéissance.

Mais Hobbes souligne simultanément que ce n'est que grâce à l'instauration d'un tel système que les concepts de justice, de loi, de morale, ou de droit acquièrent du sens et correspondent à une réalité (cf texte du sujet n° 31).

En sorte qu'il faudrait considérer que ce n'est globalement que grâce à la mise en place de l'État - et peut-être même du plus exigeant - que l'individu trouve son propre espace.

Que ce dernier soit restreint importe alors assez peu, s'il est vrai que, sans l'État, il n'existerait aucu­ nement.

C'est précisément ce que n'admettent pas les théories anarchistes, qui supposent que l'individu existe avant l'État, et que ce dernier n'est dès 147. »

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